Forum Grand Corps Malade et slam

Je ne sais plus ce qu'est un rêve
Mes nuits font revivre un passé qui me crève
J'implore une trêve pour qu'on m'achève
Je revois les regards que la vie quitte
Emportée par la maladie ou celles que j'ai détruites
Je ressens les derniers souffles chaleureux
Mais ils sont peu nombreux les jours heureux
Trop peu pour effacer mes moments brumeux
Depuis je porte la mort dans les yeux

Au fond de mon âme se terre
Mes vices, leurs images et mes boulons perdus
Et quand je veux quitter cette terre
J'y plonge pour y cacher mon esprit tordu

Je ne sais plus ce qu'est un vrai sourire
Toujours debout mon corps subit pourtant le pire
Des pieds à la tête le mal se fait sentir
Tous les jours, tous les soirs, à le maudire
Ce mal récurent, rampant, duquel je voudrais fuir
Il a cloué ma croix réduisant mes plaisirs
Minutant l'échéance pour détruire mon avenir
A la moindre entreprise il est là pour la pourrir
Mais j'avance malgré tout et sans le dire

Au fond de mon âme j'enterre
Mes mots de haine et mes peines
C'est pas mon genre les prières
Mais dans mon monde je suis la reine

Je ne sais plus ce qu'est la vie
De sa lumière je dévie
Sur moi la conformité n'a pas pris
Pas d'option "happy" mais un mode "incompris"
Alors je dissimule mon dégout qui grandit
Seule, face à moi même, je suis à l' abri
Dans mon coma parallèle je n'ai aucun sursis
Parce qu'en réalité je n'ai que la survie

Au fond de mon âme je mets en terre
Mes espoirs, mes rêves et mon amour
Et quand je dois encore me taire
C'est mon stylo qui se fait salutaire

Je ne sais plus ce qu'est la société
Je vis toujours dans sa marge dépouillée
Des que je suis entourée je ne peux apprécier
Les présences d'amitié erronée, délavée
Je ne peux m'empêcher de penser
Aux jours que j'ai passé alitée, coincée
Aux secrets qui me rongent de ne'pouvoir les partager
Au mépris parfois visible, aux belles paroles envolées
Alors je m'isole, tous mes ponts sont coupés
On nait seul, alors pour mourir pas besoin d'être approuvée

Au fond de mon âme je déterre
Mon aptitude pour cacher
Mon mal-être, mes galères et mon enfer
La solitude en bandoulière, je suis armée

Je ne sais plus ce qu'est un battement de cœur
Le mien à cessé d'exister débordant de rancœurs
Trop d'interdictions, de préventions et de pleurs
Trop de merde environnante, de cris et de leurres
Et trop d'attention envers moi, ça aussi ça me fait peur
Je suis lâche d'être spectatrice de nos vies
Vous pouvez m'en vouloir ça fait pas un pli
Mais j'ai baissé les bras sur mes envies
J'abandonne mes pulsions et mes idées pour un ciel gris
Rien ne peut laver ma conscience et mes humeurs qui varient
Dans ma putain de tête il n'y que des jours de pluie

Au fond de mon âme il y a un cimetière
A défaut de plaire j'en est fais mon repère
L'absence de soleil le rend pourtant plus clair
C'est là que je me sens bien, c'est là que se libère ma chaire
C'est là que je suis bien, je suis moi, déjà parmi les vers.


Eki

Dernière modification par EkimoZ (25-01-2011 11:47:23)