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(depuis le temps que j'en parle Nicole - juillet/aout ...)
Les volets sont fermés
Fermés sont les volets
Je les vois fermés
Je peux voir leur fermeture
Leur fermeture a eu lieu
Précédemment
Leur ouverture aura lieu
Prochainement
L’ouverture n’a pas été effectuée
Ils ne sont pas ouverts
Ils sont clos
Quelqu’un les a fermés
Quelqu’un a pris la décision de les fermer
Quelqu’un a décidé qu’ils ne resteraient pas ouverts
La décision de les laisser clos a été prise par quelqu’un
Personne n’a pris la décision de les ouvrir
Personne n’a endossé la responsabilité de les ouvrir
Personne n’a décidé de procéder à leur ouverture
Personne n’a voulu les ouvrir
Aujourd’hui
Même quand mes yeux se ferment
Je perçois les volets rabattus
Tu allumes la lumière
J’imagine la lumière qui éclaire l’intérieur
L’intérieur laissé à la vue derrière les volets fermés
S’ils n’étaient pas obstrués
Je sentirais les raies de lumière passant par les interstices
Je perçois de la luminosité quand mêmes
L’éclairage filtre à travers
Les persiennes lumineuses
Me laissent imaginer les ombres
Je ressens la lumière qui te chauffe le corps
Je vois encore ton corps
J’imagine ton corps encore
Encore une fois je regarde ton corps
Ta nudité est imaginée
Ton corps est nu en imagination
Mon imagination dessine ton corps
Mes pensées tracent les courbes de ton corps dénudé
La lumière intérieure éclaire ton corps laissé à la vue derrière les volets laissés clos
Les volets – ils – cachent ce que mon regard pourrait voir
Je déplore mon non-aveuglement
Je ne revendique pas ma possibilité de voir
Je suis déçue par ma faculté à me servir de ma vue
Je peux regarder facilement
Mes yeux envoient des images à mon cerveau qui les analyse et
Produit toutes sortes de micro-trucs
Provoquant des réactions corporelles incontrôlables
Je devrais pourtant être aveugle si on en croit le dicton
Si on fait confiance au phrases toutes faites
Je ne devrais pas jouir de mon sens visuel
Mes yeux verts ne voient plus la vie en rose
Le rose de la vie, que je voyais avant
N’est plus perçu par mon regard vert
Mes iris jaune et ciel liés
Sont cachés par ces paupières gonflées
Mes yeux rougis colorent mon visage blanc
Ma peau trop blanche éclaire ma bouche vide
Mon regard est voilé
Mes yeux sont ouverts mais ma bouche est fermée
Fermée est ma bouche
Tu m’as demandé de ne pas ouvrir ma bouche
Tu m’as dit de fermer ma bouche
Tu as décidé de clore mes lèvres
Mes lèvres ne peuvent plus s’ouvrir
Je ne peux plus ouvrir mes lèvres bâillonnées par tes silences
Mes lèvres se serrent, se pincent
Pour ne pas émettre un son, prononcer un mot, un nom, une plainte
Ma langue reste collée au palais et aux dents
Pour ne pas prononcer les mots que tu ne veux pas entendre
Tu ne veux pas écouter ce que j’ai à te dire
Ce que j’ai à te dire, tu ne veux pas l’écouter
Tu refuses d’écouter ce que j’ai à te dire
Je veux dire quelque chose mais tu refuses
Et pourtant j’entends ta voix
Celle qui me manque tellement
Mais je n’écoute pas les mots
Les phrases ne m’intéressent pas
Je ne suis pas concernée par les phrases
Tes mots ne s’adressent pas à moi
Merde
Mon souffle est lent
Moins rapide que le stylo sur la feuille
Le stylo sur la feuille est plus rapide que mon souffle qui est lent
Par contre la douleur est peut-être plus douce les premières larmes ravalées,
Mais elle est présente et bien là , intense, jusqu’à quand ?
Je m’en évanouirais bien encore…
Je bois pour oublier
Je n’oublie pas de boire
L’oublie se noie dans l’alcool bu
Boire réveille l’oubli
Ongles rongés par l’oubli de moi-même
J’oublie de ne pas ronger mes ongles
Mes ongles sont arrachés par mes dents qui sont en place
Mes dents sont en train de ronger mes ongles qui étaient en place
Mon cœur se serre
Le serrage de mon cœur est perceptible
Je perçois le serrage de mon cœur
Des frissons me parcourent
Mon corps est parcouru de frissons
Aucun signe, tu t’en vas
Tu as trop bu
Je suis seule
(15/07/08 réécrit le 27/07, lu les 09/08 et 15/10)
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Oui, ça faisait un moment que tu n'avais pas posté un slam.... Mais il est bien triste....
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Oui, profondément, terriblement triste. Ca fait mal à lire.
Terrible carcan que celui dans lequel tu vis...
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On sent vraiment le mal aise, vraiment très dur mais bien exprimé
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C'est un "vieux" texte ![]()
ça va un peu mieux hihi
merci de m'avoir lue
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