Forum Grand Corps Malade et slam

Je t'écris de cet endroit
Où l'homme n'est plus homme
Je t'écris de cet endroit
Devenu mon "sweet home".

Quatre murs me voilent l'horizon
Et m'ont pris mon seul trésor ;
Quatre murs font ma maison
Et m'empêchent de voir dehors.

Mon cœur triste s'est éteint,
Loin des battements du tien ;
Et mes mains ne savent plus
Que te toucher leur a plu.

J'ai tout oublié, même le ciel
Et la clarté de son bleu
Tout oublié, jusqu'au soleil
Qui me brûlait tant les yeux.

A la foire de la connerie,
J'ai troqué ma liberté pour des chaînes,
J'ai truqué ma vie et la tienne,
J'ai trinqué, j'en paie le prix :
Le malheur sur nous se déchaîne.

Ici pas un jour ne passe,
Pas une heure ne s'égrène,
Sans que mon esprit ne retrace
Ce fil qui noua mes chaînes.

J'ai depuis maudit ce jour,
Où la fierté, ou la folie,
M'ont rendu aveugle, sourd :
Ce jour où j'ai pris une vie.

Moi qui me croyais malin,
Aux regrets, je suis abonné,
D'avoir fait des orphelins
Et de t'avoir abandonnée.

Si la vie me faisait vieux,
Ne m'oublie pas, je t'en prie.
Pour le reste, je verrai Dieu :
C'est Lui qui a voulu ainsi.

A la foire de la connerie,
J'ai troqué ma liberté pour des chaînes,
J'ai truqué ma vie et la tienne,
J'ai trinqué, j'en paie le prix :
Le malheur sur nous se déchaîne.

Ce sont là les remords d'un être condamné,
Pour avoir pris la vie d'un autre.
Je sais mon âme à tout jamais damnée,
Je cède ma liberté en paiement de ma faute.
L'horloge de ma vie, ce jour, s'est arrêtée :
Que tourne la tienne, je ne t'ai pas mérité.

Pour toi.
Oublie moi...