Forum Grand Corps Malade et slam

Quand je bats la mesure, elle pleure,
meurt à l'expression d'un de mes sons,
s'accroche à sa partition.
Rend son tablier sans rançon,
poison du diapason,
punition de l'unisson.
Maçon et maton d'une prison au mur du son.

Sur le beat, je rame,
métronome du vacarme,
qui rend oenuque la cadence,
caduque tous les styles,
hostile pour la mélodie.
Maladie de l'harmonie.
L'art en larme à l'agonie.

Les musiciens me laissent à capella,
médisent t'as qu'à taper là,
appella-tion non contrôlée de la chanson.
Depuis que ma muse a fui comme le publique,
ma musique s'amuse pudique,
loin des orchestres que je séquestre,
véritable bourreau des choeurs,
j'ai quitté l'arrière des chorales,
où ma voix tranche comme la barrière de corail.
Désagrément des arrangements,
dérangement des moments délicieusement silencieux.

Quand je claque des doigts,
la musique claque des dents.
Effrayée de s'entendre rayée.
Excédée à l'idée de son décés.
Sortilège du solfège.
Au dessus du landeau j'entame une berceuse,
ausssitôt les voisins se plaignent à propos d'une perceuse.
Quand je fredonne un air,
les chats me frôlent et ronronnent,
comme si j'étais un de leur pair.

Alors démoralisé par des mots paralysés.
Lasse je laisse la musique.
Hélas, dans un état critique.
Je vous laisse le soin d'aller à son chevet
parce que si je suis dans le coin ça va l'achever.

Dernière modification par Fabien (27-09-2008 01:10:48)