Forum Grand Corps Malade et slam

A droite, j'entend s'exclaffer,
au café, en terrasse,
un échantillon de la terre passe.
Du père lasse de voir sa fille qui se prélasse,
au milieu de la route.
A mille lieux du doute,
loin de Beyrouth où la vie trime,
une femme est devant les vitrines,
qui reflètent un homme en descente et sa détresse,
en face d'une adolescente avec des tresses.
Elle est heureuse et ça le destresse.

Au café, en terrasse,
un échantillon de la terre passe.

Nous sommes tous en quête,
les conquêtes sont partiels,
entre le miel et le ciel.
Sur le trottoir, un rabin aspire au divin,
Au comptoir, un gars bien commande du vin.
Le raisin lui fait perdre la raison,
et le chemin de sa maison.
Assis sur le béton,
un vieille homme ne se pose plus cette question,
il se joue avec adresse des saisons,
jongle avec une existence pourrie.
Quelque fois il sourit, par foi.
De cette échantillon d'immonde,
nous vient le rire du monde.
Mais l'odieux bruit ne perce pas sa bulle d'ennuie.

Au café, en terrasse,
un échantillon de la terre passe.

Au carrefour, une femme, à la peau lisse,
orchestre le traffic.
Ainsi fait l'authentique sirène de la police,
sereine et souveraine du sifflet.
A gauche, la joie s'honore des enfants,
devant la maternelle,
on espère la vie sur terre éternelle.
Plus loin, le feux était vert,
à présent deux hommes s'affichent leur palmarès dans leurs yeux verts.
Ils furent les premiers depuis  l'ovaire.
Remportèrent des triomphes divers.
Ils s'observent de travers,l'air sévère.
Alors ils appuient si fort sur la pédale
que les fleurs en perdent leurs pétales.

Au café, en terrasse,
un echantillon de la terre passe.

Dernière modification par Fabien (26-09-2010 14:51:09)