Vous n'êtes pas identifié.
Est-ce que je reviendrai par là ?
Pour y faire un tour, sûrement
Pour y vivre, non, je ne crois pas
Mais ce bassin m’a apporté tellement.
Pas uniquement le goût de la bière
Surtout que ma première
C’était en vacances, avec mes parents
Pas loin du Fort Boyard, à 16 ans.
Ce bassin m’a apporté des racines
Une identité à laquelle toujours je me réfère
C’est là où se trouvent les origines
Du Bégayeur qui bégayait dur comme fer.
Le bassin minier ne me manque pas.
Mais des noms de villes font quelque chose
Qui réveille certaines choses en chose en moi
Et qui m’oblige à faire une pause.
Bois-Bernard, Hénin-Beaumont, Drocourt, Rouvroy,
Courrières, Billy-Montigny, Sallaumines,
Liévin et Lens
Territoire sinistré sans réelles perspectives
J’ai toujours voulu fuir vers Lille
Mais je reste attaché à ces villes des mines
Où je prenais plaisir à escalader les terrils.
Normalement, je ne mettrai plus les pieds
A Hénin, et je m’en fous en vrai.
Parce que je n’ai plus à y faire
Mais un autre nom me fait “vibrer”.
En quatre lettres
Lens
Non, je n’y ai jamais habité.
Mais j’y ai tellement de souvenirs gravés
Aussi bien en tant que suppporter,
En tant que bénévole,
En tant qu’étudiant,
En tant que volontaire,
Et en tant que…
*soupir*
Parce que dans mes souvenirs dans l’Artois,
Il n’y a pas que Bollaert, il y a toi
Toutes ces fois où on s’est pris dans les bras
En croyant que le temps ne nous séparerait pas.
Nous avons tellement eu de rencards là-bas
Beaucoup de retrouvailles chaleureuses à cet endroit
Au niveau de la gare routière
Je m’en rappelle comme si c’était hier.
Lens ne me fait pas penser qu’aux Sang et Or
Mais aussi ce qui se raccroche à “Nous”
Parce que pour moi, Lens est plus qu’un décor
C’est une ville qui compte vraiment beaucoup.
Je ne suis pas encore prêt à y revenir,
Je sais que beaucoup trop de souvenirs
Risquent à mon retour de rejaillir
Et je préfère, là, les laisser dormir.
Est-ce qu’un jour, hormis par la force des choses,
J’y retournerai réellement ?
Six mois après, j’ai cru que c’était refermé.
Il s’avère que la cicatrisation n’est pas totalement terminée.
Parce que je ne voulais pas écrire sur nous,
A la base.
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c'est vrai au nord c'était les corons
mais retourne y il ne faut nourrir aucun regret
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J'ai hésité sur le "pas loin de fort Boyard" ça fait changer de lieu soudain, peut être que tu devrais resserrer sur le nord uniquement.
Car tu en parles bien, et avec amour, du nord des corons, même si tu préfères vivre à Lille
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Peu importe d'où tu viens, c'est juste ton histoire.
Chez toi , c'est là où tu construis ta maison, c'est à dire là où tu te poses, là où tu crée des liens.
Cicatriser ça prend du temps.
J'ai un mot dans la tête depuis ton retour et ton célibat. Tu y réfléchira c'est "bondage", j'avais compris "bandage" parce que je connaissais pas le mot. Mais je me demande ce qu'il est venu faire à ce moment là ?
Continu à écrire ça aide bien.
Ah ! Encore un petit truc. Si tu vas dans les slams par thèmes, dans "tant que les insectes font l'amour"
acte II , il y a un clin d'oeil pour les corons. T'as pas dû lire.
Dernière modification par Daniel de Blanc-Mesnil (18-02-2020 11:08:27)
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Le pays minier m'est cher aussi, j'ai eu l'occasion d'en parler, à travers mon papa qui fut mineur et dans les luttes, là aussi, mes grands pères aussi dont un qui avait immigré de Sardaigne pour justement y trouver du travail...Pour moi c'est le douaisis et j'y retourne de temps à autre. Les lieux changent petit à petit, beaucoup d'êtres chers disparaissent mais les souvenirs demeurent et je les chéris. Si on accepte ce temps qui passe, si on sait qu'on ne peut pas remonter le temps ou réécrire l'histoire, alors on profite du meilleur de ce qu'on a vécu et qui nous a construit. Je pense que tu nous proposeras bientôt un texte sur le sujet car tu y retourneras, tant tu aimes ton "Bassin minier".
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Perso, je trouve important de connaître ses racines.
Comme le chante Dub Incorporation: "Sache d'où tu viens pour savoir où tu vas."
...Et j'espère que mon fils saura retrouver les siennes.
Bon texte.
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On ne peut oublier son passé, car s'en passer, ne permet plus d'entendre au présent la voie à suivre pour son avenir !
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Un grand-père mineur à Labégude en Ardèche,
Ton texte est d'un coup de grisou la mèche
Et me fait regretter de ne pas connaître le Nord;
Ses gens, sa culture, son pays, d'accord…
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C'est touchant. Comme dit Fabien, " on est tous un peu chauvin ", en tout cas moi j'irais bien rien que pour la bière !
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Perso, ch'uis plutôt vin chaud que chauvin,
En un temps prêt; je prétends
Que l'Homme dessinera des racines, c'est bien,
Se servant du métro sans omettre le champ...
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