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« Gueule noire »
Papa, où que tu sois désormais, entends-tu ce qui se dit ici bas, relayé par tous les médias ?
Les larmes me montent aux yeux à l'écoute de leurs promesses, même si je n'y crois pas.
Qui connaît votre lutte courageuse en réponse aux décrets Lacoste en cet automne 1948
Pour préserver vos salaires revus à la baisse, la grève qui se compte en semaines, au total huit
Et la répression violente que vous avez subie, 6 « gueules noires » tuées, 3000 licenciés ?
Plus de logement, de médecin, de chauffage en plein hiver, mais la solidarité, voilà les faits.
Après tant d'années, la disparition de bon nombre d'entre vous et l'oubli des gouvernants,
Votre réhabilitation est annoncée mais tous les mineurs ne sont pas reconnus pour autant,
Sur 200 dossiers, seulement 30 sont réglés, malgré des démarches ininterrompues.
Combien de temps faudra t-il attendre pour rendre leur honneur à tous les exclus ?
Papa, ils me donnent la nausée ceux qui continuent sans honte à nourrir la détresse sociale,
En enterrant la loi « d' amnistie sociale » et en condamnant ceux qui luttent pour leur travail, vital.
Aucune empathie, aucun respect, aucune réelle reconnaissance des souffrances endurées,
Juste l'opportunité politique écœurante, malgré les apparences et les belles paroles versées.
Et pourtant je me souviens que jamais tu ne baissas les bras, je te revois de tous les combats,
Dans une quête incessante de justice sociale, une raison d'être qui guida chacun de tes pas.
Je t'entends encore défendre tes idéaux et tenir bon malgré les déceptions et les désillusions.
Papa, où que tu sois désormais, je t'imagine toujours combatif comme tous tes compagnons.
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merci maya , d'honorer la mémoire de ces travailleurs et a travers eux tous et toutes qui ont souffert des conditions honteuses
comme tu dis les belles paroles s'envolent sitôt le discours fini, rien ne change , mais pire la dégradation s'amplifie
pour info
3é année sans augmentation des pensions de retraite, sans vouloir me plaindre je trouve inamissible cet abandon des personnes ayant travaillées plus de 35 h semaines et cotisées afin d'avoir une fin de vie décente
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Ton texte donne le frisson, Maya...
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Ton texte me touche beaucoup maya , j'ai l'impression que nos papas respectifs avaient beaucoup de points communs .
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kiki!!
maya je suis toujours intriguer comment tu poses les choses
Tellement juste Maya, c'est un beau texte qui m'a fait réviser l'histoire et la politique actuelle.
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Merci pour vos retours. Bonne journée!
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Salut Maya
Un texte militant avec une structure qui ne t'est pas habituelle. Le sujet te tient à coeur, tu te l'as même complètement approprié en y mettant toutes tes émotions dans sa déclinaison. Le panache et l'altruisme de belles valeurs qui animaient beaucoup de leadeurs de l'époque, des valeurs qui se sont bien érodées avec les intérêts et les ambitions personnelles. " Doit on souhaiter d'un président qu'il pleur de temps en temps " avait chanté Yves Duteil. Combien d'intérêts et de fiertés déplacées nous ont menés à cette situation ? Bravo
Vincent V
Merci Vincent. C'est intéressant cette remarque sur la structure. Je n'y ai en fait jamais réfléchi plus que cela. Mes textes ont des structures variées qui déroutent peut-être parfois. En fait je fais sur le moment comme je le sens, selon ce que j'ai à dire. Avec toujours le souci de la lisibilité, comme tu le sais.
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Punaise.... Je suis sans...voix... là .
Chapeau Maya...
Tu nous as composé comme l'écrit bien Itess
" un texte percutant qui rend hommage à l'Histoire "
et la Majuscule a son importance...
Ta vie Tu rends un hommage qui prend aux tripes à ton père
et l' Histoire la " lâcheté " de nos hommes politiques de tous bords....
As- tu regardé le film " Les Virtuoses " de Mark Herman...
Ce film sur la lutte des " gueules noires " en Angleterre ne laisse personne indifférent....
et ton slam, empreint d'émotions m'y a fait penser....
De très très z-affectueux poutoux z- à toi et aux tiens de Thanalie & Co...
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Merci Thanalie. Ma sœur doit l'avoir envoyé à ceux qui s'occupent des dossiers depuis tant d'années. Je regrette de n'avoir pas su questionner mon papa qui nous a quittés trop tôt à 61 ans. Il y avait une certaine pudeur à ne pas parler de ces sujets à la maison.
Oui, j'ai vu ce film au moins deux fois il y a quelques années. S'il repasse je le regarderai bien volontiers à nouveau.
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Bien que très loin à la fois par la géographie et la connaissance du sujet, je suis émue.
C'est un très bel hommage Maya, à ton père et ses collègues. J'y vois une déclaration de la fille à son père, qu'elle n'a pas eu l'occasion de lui faire de son vivant, et un soutien sans faille à tous ses semblables.
Une indignation bien exprimée et qui serait encore plus poignante à l'oral !
Concernant la structure, il me semble avoir déjà vu de longues phrases sortir de ton stylo... Et les respirations que tu donnes en les arrangeant par strophes sont bien nécessaires, pour qu'on puisse reprendre notre souffle...
Dernière modification par SylvA (12-10-2016 12:12:20)
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"Papa, ils me donnent la nausée ceux qui continuent sans honte à nourrir la détresse sociale,
En enterrant la loi « d' amnistie sociale » et en condamnant ceux qui luttent pour leur travail, vital."
Parfois les douleurs profondes se disent avec des mots simples, on dit que les grands hommes ne meurent pas ils continuent de vivrent dans les coeurs de ceux qu'ils ont engendré...
Et en parlent on peut percevoir les prémices de la bravoure d'un homme qui s'est battu pour une cause que tu as si bien décrite! Qui sait si c'est pas ta manière à toi de prendre le flambeau ?? Peace in love!
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Merci à vous 2!
Oui SylvA je fais attention aux respirations avec les strophes et aussi la ponctuation.
C'est vrai Zabissa, mon papa m'a transmis de belles valeurs.
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Texte intéressant Maya !
Je crois que notre génération s'est un peu reposé sur les acquis de nos anciens, en pensant que ce qui était acquis le resterait. Grosse erreur !
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Notre génération? Je n'ai pas eu cette sensation.
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