Forum Grand Corps Malade et slam

Je cours sans cesse après la liberté
Mais elle me distance même avec un boulet au pied
Elle boîte mais elle m'échappe et je la perds de vue
Utopique, elle n'est rien de plus qu'une invention saugrenue
Rien de plus qu'un artifice, une illusion de puissance
Ces chaînes n'en sont que plus lourdes, l'amertume que plus rance
Elle me file toujours entre les doigts comme un courant d'air
Comme un rose dans le sable, elle est un mirage en plein désert
A croire qu'elle est insaisissable, comme ce sable entre mes mains
Pourtant elle est presque palpable, comme cette rose que j'aperçois au loin

Je mens sans cesse pour atteindre la vérité
Je prêche le faux pour obtenir le vrai mais j'ai pêché
Elle n'a jamais mordu à mon hameçon, à ce jour je suis toujours bredouille
Car la vérité est comme tout, avec le temps elle rouille
J'ai beau tout essayer pour la faire taire
Elle est froide, elle est dure comme le fer
Elle est intraitable et s'impose à moi même contre mon gré
Elle ne m'a jamais laissé le choix quitte à m'ne faire baver
Elle est derrière les barreaux, et même au parloir
J'aurai beau essayer, la faire parler est illusoire

Je crois en Dieu mais pas tout le temps
Je pense à lui que dans les mauvais moments
Pourvu qu'il me sorte de ce mauvais pas mais j'ai un pèlerinage de retard
Je le laisse m'éclairer comme une bougie alors qu'il est un phare
Une fois Pierre, une fois Judas, j'ai une double nature
Si je penche du bon côté aussitôt le diable me censure
Si le froid est une absence de chaleur, le mal est une absence de foi
Même si je brûle en plein enfer des fois je perds la foi dans ce froid
Je me barricade contre cette faille, je me cuirasse de toutes mes forces
Même si parfois je braille, un murmure suffit à briser mon écorce