Vous n'êtes pas identifié.
Hier soir j’ai finis tard, à cause d’une putain d’réunion,
Regroupant tout un tas d’conards qui voulaient tous avoir raison.
Résultat on s’est quitté pas plus avancés qu’au début,
Mon taf m’a souvent dépité, mais hier soir j’n’en pouvais plus !
J’avais rancard avec moi-même.... quelle « folle soirée » en perspective :
Ma pauvre gueule qui m’fout la haine, canap-télé et frigo vide.
J’ai donc voulu foutre un lapin, à ma putain de solitude,
Besoin d’parler, trouver quelqu'un, d’aller tromper mes habitudes.
J’me suis donc perdu dans un rade ; le plus craspec que j’ai trouvé,
J’pensais qu’c’était la seule parade, pour ne pas trop déprimer.
Les optimistes me foutent la haine, avec leurs proverbes sordides,
C’est dur d’voir la moitié pleine, d’une bouteille… aux trois quart vide !
Une fois accoudé au zinc, j’me suis commandé un demi,
Puis j’suis passé à la pinte, pour ainsi noyer mon ennui.
C’est alors qu’j’ai rencontré, un compagnon de beuverie,
Qu’avait l’air bien imbibé, d’alcool et de poésie.
Le bonhomme m’a vite séduit, de par sa gueule et son bagou,
Il connaissait tout sur tout, ou le faisait croire surtout !
On s’est mis à discuter, de sujets d’actualité
Faisant mine de nous disputer, mais en fait, en réalité,
On blablatait avec entrain, pour masquer nos incertitudes,
Jouant le jeu comme deux pantins, deux écorchés qui titubent.
A chaque conso on trinquait, puis après on s’tapait dans le dos,
Accoudés dans ce troquet, comme deux frangins, comme deux potos.
Puis on n’a parlé d’nos soucis, enfin content qu’on nous écoute,
Sans maquillage on s’est tout dit, confiés nos peines, livrés, nos doutes,
On a aussi refait le monde, comme deux alcolos en vadrouilles,
Finissant toutes nos tirades, par « putain de merde…tout part en couille ! »
Alors pour pas sombrer, nous, on a l’vé l’coude et pas qu’un peu,
Mais s’il est vrai qu’l’alcool tue tout, ça n’permet pas d’éteindre un feu.
On a fini complètement souls, la tête sur l’bar le foie poreux,
Le corps arqué, le cerveau mou, on peu presque dire qu’j’étais heureux.
Mais tout bonheur a ses bornes, qu’il faut savoir pas dépasser,
Et ça vaut même pour les ivrognes, donc à minuit on s’est cassé,
J’ai salué ce bref ami, et on s’est souhaité bon courage,
Car on savait que ce répit n’était qu’une pose dans l’orage.
J’me suis retrouvé dans la rue, en vrai état d’ébriété,
J’avais trop bu c’était l’alu, imaginez l’débris qu’j’étais,
Je suis rentré dans mon meublé, l’sourire aux lèvres encore bleutées,
J’ai galéré pour l’retrouvé, j’crois qu’j’ai fait chier tout l’escalier.
Y’avait chez moi mon canapé, mon frigo vide et ma télé,
Ils m’attendaient ces enfoirés, pour tenter d’me faire déprimer,
J’avais pourtant presque réussi, à faire le vide, les oublier,
J’ai donc titubé jusqu’au lit… sans même les voir je suis passé !
MC Boulette
Dernière modification par MC Boulette (12-06-2014 18:32:28)
Hors ligne
Petit coup de déprime ? :(
J'aime l'idée de ton texte, Alex !
Hors ligne
Ouais, y'a l'air d'avoir un coup d'déprime.
On s'connait pas...
Salut, j'suis ITESS, le Batman de la rime.
Et les boulettes, je connais bien.
Hors ligne
Haha une écriture que je reconnaîtrai entre mille, c'est d'la boulette ce texte lol
Hors ligne
Bravo!
Ça nous est tous plus ou moins arrivé ce genre de soirée un peu pourrie qui nous font oublier la solitude pour un temps
Hors ligne
Merci de vos réactions (MMA tu as vu juste, lol).
Ce n'est pas vmt du vécu...
Juste un hommage aux bars du coin, qui permettent de conserver un brin de chaleur humaine dans nos grandes villes. On y sert de l'alcool et des propos démagos, mais aussi des sourires et du réconfort ; )
Merci à vous!
Hors ligne
bienvenue
bon texte est - que t'avais des bières
Hors ligne
ça c'est le flow que j'aime! j'ai l'impression de t'entendre
la forme est nikel, le fond est puissant... on est dans le moment avec toi...
2 petites citations pour que l'optimisme revienne:
"L'optimisme, c'est voir la vie à travers un rayon de soleil." (Carmen Sylva)
"Etre optimiste est un combat" (Eric-Emmanuel Schmitt)
Hors ligne
Ah! que j'aime te lire!
A un moment, je me suis demandée si tu n'allais pas faire une entourloupe pour qu'on s'aperçoive que tu étais tellement saoul que tu te rendais compte à la fin que tu parlais au miroir derrière le bar
et ça, c'est toi:
MC Boulette a écrit:
On blablatait avec entrain, pour masquer nos incertitudes,
Jouant le jeu comme deux pantins, deux écorchés qui titubent.
Hors ligne
Entre le texte "excellent" que tu nous a fait samedi, celui-là , et ceux que j'ai pu faire sur la "bibine", à nous deux on te déprime tout un département en un rien de temps !
Bravo mec ! Toi aussi tu ne poste pas souvent, mais tu poste bien ! Chacun son truc !
Hors ligne
Super bien construit, super bien écrit. (ont sens l'entrainement et la finition.) Du très très bon ! Tu m'apprendra ?
Hors ligne
Haha super texte, l'ivresse contre la tristesse !
Hors ligne