Vous n'êtes pas identifié.
L'écriture est en marche les amis slameurs !
Troisième texte !
Plus joyeux quand même et sûrement plus poétique !
Bonne lecture !
N'oubliez pas vos conseils ! :p
PS: Je pensais présenter ce texte pour le concours de poésie du lycée !
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Famille(s).
J'aurai beaucoup aimé vos charmes équivoques,
Villas, petits manoirs, usines et bicoques
Perdus au bout d'un parc qu'on défonce, ou tassés
Dans des jardins étroits qui n'ont jamais assez
De dahlias, de choux et parfois de sculptures
En fil de fer levant par-dessus les clotûres
Des visages de dieux taillés dans l'isorel.
Votre artifice fut pour moi le naturel,
Et vos combinaisons, où l'ordre dégénère,
Une contrée à base d'imaginaire.
Et j'ai longtemps erré, comme en dormant,
De surprises moroses en fade enchantement,
Mais toujours attiré plus loin, mis en alerte
Par la proximité de quelque découverte
Philosophale : au coin frémissant d'un sentier
Qui débouchait soudain sur un trou de chantier,
Ou bien vers le sommet désert d'une avenue
Conduisant en plein ciel a la déconvenue
D'un plateau hérissé de tours et ceinturé
D'un fulminant glacis d'autoroutes. J'aurai
Beaucoup aimé vos soirs, quand l'odeur de la soupe
Monte des pavillons qu'un soleil bas découpe
Tandis que je partage du temps avec ces gens
Que je ne connais même pas, qui ne sont pas mes parents
En signes noirs secrets sur le rouge horizon,
Loin de tout ça, je m'étends sur le gazon,
Sans attache ni maison, couvert par une de serre abandonnée
La Lune, sur mes pas, entamait sa tournée
De veilleuse légère aux pans de coeurs caducs,
Au remblai qui s'effondre, aux minces aqueducs
Enjambant la cohue des spectres du passé
Dans mes rêves au fond d'une obscure vallée.
Tous les bleus, tous les gris des ciels je les ai bus
En marchant, seul, au carreau vibrant des autobus.
Mes yeux ont conservés cette fugitive empreinte,
Mon allure, un je ne sais quoi du labyrinthe
Sans centre et sans issue où, seul, je dérivais,
Porté par les remous d'un infini mauvais,
Et toujours repoussé dans les mêmes ornières,
De Bagneux à Montreuil, à Romainville ou à Asnières...
Mais je suis fatigué de vos charmes, faubourgs,
J'ai vécu là en parfait autochtone,
C'est peut-être pourquoi vos hasards ne m'étonnent
Plus. Mais je rêve à d'immenses labours
Où m'en aller tout droit, de colline en colline,
A l'écart des hameaux pris par l'indiscipline
Pavillonaire qui les rends pareils à vos
Débordements, et finiront par s'y confondre,
Laissant le monde entier, par monts, routes et maux
Tourner en rond sur soi comme un coeur qu'on regarde fondre.
J'en ai vu des orages qui s'emmêlent
Les baffes qui ne se sont pas perdues dans le ciel
Un malheur volontaire sans jamais l'appeler
Un gosse qui n'a jamais eu la liberté de penser
J'en ai vu des paysages, et des lieux inconnus
J'en ai vu des gens qui pensait bien faire
Faisant en sorte que j'ai tout pour ne plus
Penser que je suis sorti de l'enfer
A leur dépends j'y étais encore
Il a fallut du temps et des hurlements sourds
Pour qu'ils volent à mon secours
J'y penserais autant que je serais en vie
Vous qui m'avez sauvé de ceux qui ne m'ont jamais compris
Le chaos des familles, sa magie équivoque,
J'ai cru sincèrement que je ne les aimais
Plus. Je vous recherchais Vallée Heureuse. Mais
On ne se refait pas. Qu'est-ce qui me convoque ?
Alors aussi longtemps qu'un reste de vigueur
Me gardera le pied vaillant sur les pédales,
Je recommencerai d'aller par ces dédales
Entre les boulevards qui traînent en longueur
Voir si quelque part je n'y ai pas oublié mon coeur
Tout change sans arrêt, une faible mémoire
Me fait revoir à neuf ce qui n'a pas changé,
Et souvent l'inconnu me semble un abrégé
Des figures peuplant le morne territoire
Où pourtant je m'enfonce encore parfois, jamais las
De vieux murs décrépits, de couchants qui s'éteignent
Au fond de potager en friche, entouré de mères qui ne sont pas miennes
Et disparaissent en avril sous un flot de lilas
On me balance sur la carte géographique
Comme un objet qui compte les familles
Mais ne comptes plus larmes de crocodiles
Payé sur un numéro de dossier avec son chiffre kilométrique
Comme le vers repart et tourne dans la strophe,
En prenant pour pivot la rime sans raison,
Je vais d'un coin de la rue à l'autre, ma prison
Adhère à l'infini constamment limitrophe
Mais soudain les cloisons s'envolent, on atteint
Un rebord où le ciel embrasse tout l'espace
Dans leur intimité, je me fais discret, je passe
Et repasse, Ã la fois convive et clandestin.
Comme dans la clarté qui pénètre le rêve
Où je reconnais tout (mais tout est surprenant)
Tout fait signe, et je vais comprendre, maintenant,
Ou bien dans un instant qui dure, qui m'élève.
Et je roule sans poids, je lâche le guidon
Voici le vrai départ qui clôt la promenade,
Le vrai monde, son centre, cette triade :
Voilà ce que j'appelle une famille digne de ce nom.
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"De surprises moroses en fade enchantement"
Où vas-tu chercher tout ce vocabulaire ???
Personnellement je ne connais pas le niveau des autres de ton lycée mais fonce!
Tu es en quelle classe? Quel est l'objet du concours? Tu vas tout déchirer !!!
Bravo (j'me répète!)
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Et ben ça bouge sur ce Forum, pile dans la période ou je n'ai le temps de m'y attarder autant que je le souhaiterais mais en tout cas j'ai pris le temps de lire tout tes textes et je t'adresse mes félicitations et mes encouragements F-M-R
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Je suis en terminale L , je lis énormément. Mais j'ai beaucoup travaillé tout le texte parce que justement c'est pour le concours de poésie du lycée dont le thème est : " La famille et le voyage "
Slamicalement,
F-M-R
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Fonce !!!!!!!!!!! Tu vas tout déchirer !!! (pardonne moi mais je suis très vite euphorique à la lecture de ce genre de texte haut niveau )
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