Forum Grand Corps Malade et slam

4 aout 1987, je pousse mon premier cri
N’ayez crainte, je m’exprime
Mon esprit est comme un Tétris
Ne se jouant qu’avec 2 formes
Après manger, faut que je dorme
Mes pensées s’emboitent dans le meilleur des mondes
Puis, je grandis, demande à maman
Qui de l’ange ou du démon, je dois croire
J’ai 2 beaux parleurs sur les épaules
Mais l’un d’eux ne raconte que des bobards
L’autre, complètement jobard
Me prie de rester droit, de faire mes devoirs
Me répète sans cesse
« Ne déborde pas, le Paradis est à 2 pas »
Mais s’il savait comment je m’en bats
J’ai préféré pousser à l’envers comme un baobab
À l’inverse de tous mes semblables
En primaire, ma peau me démangeait
Pas assez blanche, elle puait l’échec
J’ai vu l’Afrique maintenir l’échelle
Afin d’aider son prochain à atteindre le sommet
J’ai vu l’Afrique sans dico ni Bescherelle
La tête vide et aride comme en pleine sécheresse
Alors, j’ai demandé à papa
Si l’Afrique était vraiment incapable
Lui a réussi, est-il un cas à part ?
Mais à l’époque, je n’étais qu’un môme
Je me revois rêvasser sur les bancs de l’école
Les cours n’avaient rien de très drôle
Bien plus tard, on me demandera
De tracer ma route, de trouver ma voie
Élève touriste perdu, je n’aurai qu’un compas
Malgré tout, j’aimerais retrouver mes yeux d’enfant
Ceux qui savaient s’émerveiller devant
Un 24 décembre chez les grands parents
Ou s’amuser lors d’une banale ballade au parc
J’aime à penser qu’il n’est pas trop tard
Mais la magie est belle et bien partie
La seule certitude est que je la retrouverai
Dans les yeux d’un futur Alexis