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Cette pièce gigantesque et froide,
Où je vais, je viens, je m'y ballade,
Ces grands rideaux rouges qui me cachent la lumière,
et ces fenêtres qui ne s'ouvrent...
Le parquet grinçe à chaque pas
meublée de manière fantomatique
visée au sol,les quelques meubles ne bougeront pas..
L'horloge posée sur la cheminée avec son Tac et sonTic, tactique...
Les deux imposants fauteuils tournaient vers la cheminée qui crépite,
cette solitude qui s'invite,
Ce silence qui me rend folle,
Assise ,j'en pleure,je me lasse,je m'en désole.
J'en ai mal au coeur
L'ambiance pesante me donne la nausée,
Je ne peux plus compter les jours, les heures,
depuis lesquelles je suis là , enfermée.
Seul ce vieux piano, qui prône au milieu de la pièce,
sur un tapis persan, usé au point que les motifs ,avec de l'imagination, deviennent des mots...
Il ne présente à mon ennui aucune promesse,
pourrait-il être mon nouveau compagnon?
Mais la tentation aujourd'hui devient besoin,
besoin de toucher,
Je souffle d'abord la poussière accumulée depuis une éternité,
J'ai l'art et la manière, pour le lustrer avec soin
comme une crise de folie survenue,
un pétage de plombs,
j'arrache ces pourpres tentures,
et en même temps que je prends soin de lui, je lui parle comme à un petit garçon.
J'ai peur...
peur qu'il ne soit désaccordé..
Je découvre les touches avec excitation et frayeur,
Dans les étoiles, je m'assois terrifiée,
Mais mains frôlent, ou plutôt caressent ce damier noir et blanc,
mes mains tremblent,
Je n'ai jamais su jouer mais le son me manque tellement...
Il me captive plus que tout ce qui m'entoure,
Prudemment, je touche quelques notes...
et mes mains se mettent à filer sur les touches,
Je me sens possédée par je ne sais quel virtuose..
toute la pièce se transforme, bouge...
Je suis prise d'une inhibition face à lui,
comme si je valsais dans un grande salle de bal...
Nous tournons dans la permanente nuit
Autant que m'emporte le vent, aujourd'hui
les fausses notes passent toutes seules,
je m'énerve dessus, je caresse avec tendresse
marque les temps,comme si c'était moi qui gueule,
jusqu'Ã en faire saigner mes doigts: sans douleur,je m'y blesse
Mais lorsque l'on ne possède qu'un échappatoire,
on y met tout son amour, toute sa colère, tout son espoir,
cela fait des heures que je fusionne avec les cordes vibrantes,quand une lumière m'aveugle,puissante puis plus claire,
Une porte s'est ouverte...
Voilà la fin de ma pénitence,
j'ai découvert toutes sortes d'émotions dont l'ennui, et l'amour
je garde,dans mon coeur, cet amour intense
et j'aurais presque envie de faire demi-tour.
Dernière modification par poupette Mastar (07-09-2012 09:44:25)
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merci itess, cela fait plaisir de recevoir un tel compliment de ta part!
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C'est super beau et intense et oui très bien écrit
Bravo et merci poupette
Prends soin de toi
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A chaque fois que tu feras demi-tour, tu auras toujours ton passé dans le dos !
Bonne atmosphère !
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