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Installé au fond de cette rame du métro de minuit,
Bercé par les bruits des ferrailles, ces affiches qui se chamaillent et ces néons qui l'éblouissent
Laissé pour compte par une journée d'une douleur inouïe
Une journée de plus, un mois, une année et tout compte fait...une vie
Il passe en revue cette vie, la sienne, mais aussi celle d'autrui
Étouffé, d'abris en abris, sans airs ni lumières et tant de rêves ensevelis
Ces rails qui défilent et ces sombres tunnels lui rappellent sa vie
Maline qu'elle est, elle alterne espoirs et douleurs, rêves et creve-coeurs, au gré des alizés
Il se souvient des champs de lavandes et d'une brise venant du paradis
Des lustres en raisins, des vignobles en labyrinthes et des arômes volatils
Des vallées sillonnées d'étangs, miroirs d'un ciel bijouté la nuit.
Des aurores magnifiques aux couchants romantiques, il planait si haut tellement il était ravi
Même au-delà , au-dessus des monts blancs et des océans de sable tel un Lawrence d'Arabie
Soudain les freins crépitent et lui rappellent la triste réalité
Celle qu'il fuit du boulot au métro et du métro au dodo, chaque jour du matin à minuit
Cette crêve qui le suit sans trêve, le rassied s'il se lève et lui vole tous ses rêves
Destinée fatale d'une modernité brutale, il se sent plus que jamais un homme banal.
Dernière modification par lookforiste (26-08-2012 01:11:12)
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Franchement j'adore!...
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entre l'univers urbain et ses contraintes et l 'ailleurs et les reves en couleur
c'est le paradoxe de beaucoup malheureusement
bien ecrit et decrit
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j'adore aussi et l'image de la vie qui le rassied quand il veut se lever, elle est terriblement juste et poignante
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Merci à vous tous ! il était question de dire que la vie est ailleurs que dans nos automatismes quotidiens et nos rêves sont toujours là pour nous supporter.
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Les rêves sont primordiaux!
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En effet la vie c'est un peu comme le métro y'a des long tunnels à traverser, de la lumière par moment , des gens qui font le voyage en entier dans ta rame, d'autres qui montent et d'autres qui descendent, et il y a toujours un terminus ...
Ça me rappelle un slam de je nais plus qui dont le refrain est :
" à six pieds sous terre il y a de la vie , et si ça sent les aisselles c'est qu'on transpire en commun "
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Bien vu et t a parfaitement raison. Le parallèle métro-vie est presque parfait.
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Au métro de Minuit, ... un homme éperdu se laisse aller au rythme des rails, des affiches qui passent, de la foule qui va et vient ... mais lui, il reste las, la main tendue, à qui voudra bien le voir et lui accorder un sourire ... il se rappelle d'antan, sa vie dans les champs de lavande..
Un bref instant son esprit s'évade, s'évapore, pour humer les essences, les effluves de ce midi si lointain, mais si proche dans sa mémoire, comme bien accroché... Cette évasion lui permet de tenir, sinon, il serait déjà sous les rails du métro de cette nuit ...
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Oui Lamalice, c'est un personnage très important par ce qu'il représente, la précarité, peut être plus que notre voyageur
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Oups, lookforiste je découvre ton slam. Mince, il me ramène à un cours de techno, lorsque j'étais détaché au collège, pour enseigner sur les ponts et tunnels...Tu ne fais que traverser un tunnel, celui de la réalité certe, mais la vie est au-delà , ce voyage est difficile, les repères diffus, mais le but est certitude car conçu pour cela, une traversée d'un esprit dont la vue est au-delà des contingences matérielles.
Comme attendu, ce slam est très profond, et j'ai besoin d'y revenir pour apprécier le texte et les images fortes qui se concrétisent à ma lecture. Bravo !
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L'image du métro est très forte pour qui connait le métro !
La proximité des autres, l'envahissement de ton espace qui te renvoi à l'état de bête qu'on mène à l'abattoir. La perte du contact avec la nature, le train-train quotidien qui t'éloigne de tes espoirs et de tes souvenirs !
Ce mélange involontaire avec les autres qui te rend banal ! La vie qui défile sans goût et sans odeur !
Belle idée et bon texte !
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" La vie qui défile sans goût et sans odeur !".... Sans odeur?!! Tu dois rarement prendre le métro aux heures de pointes (surtout celle du soir) Daniel
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Je pouvais pas mettre sauf avec des odeurs d'égouts ! Des odeurs de sueurs qui te donne le dégoût !
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Merci Velocirapttor. Le texte ne présente que quelques similitudes avec le train de la vie. Y en a d'autres, mais je me contente dans mes textes du simple, y a pas plus parlant !
Thank you Daniel !
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Très bon!
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