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Je le met aussi dans les slam à thème !
Tu bois pourquoi déjà ?
Tu bois pourquoi déjà ?
Tu ne t’en souviens pas,
C’est pour ça que tu bois,
Oublier ce que tu ne sais pas,
Ce qui te déchire,
T’empêche de vivre,
Seulement être ivre.
Mais je sers à quoi dans tout ça ?
Simplement à être là ,
Ecouter le ronron de ta voix,
Te voire baisser les bras,
Te regarder pleurer sur ton sort,
Evoquer la mort,
T’observer à ronger tes remords,
Ruminer tes regrets,
Ce que tu as fait ou ce que tu n’as pas fait.
Je sers à quoi, moi qui t’aime mille fois ?
Moi qui te prends dans mes bras
Quand tu as trop froid,
Quand l’hiver entre en toi,
Que tu en reprends encore un doigt.
Je ne veux pas te voir dans ton désespoir,
Attendre que la dame en noir
Vienne te prendre un soir
De trop grand écart,
Qu’elle coupe l’herbe sous tes pas !!
Ou bien te tende les bras !!
Je ne suis pas plus solide que ça
Et ces sordides exploits
Me laisse pantois.
Je crois que tu ne m’aimes pas,
Que tu ne sais pas
Ce que tu représentes pour moi.
Je veux fuir cette torture,
Celle qui t’entoure d’un mur
Sans aucune ouverture,
Celle qui crie ou qui murmure.
Je veux fuir cette peine
Qui m’entraîne
A en perdre haleine
Vers un futur de haine.
Je ne suis pas plus solide que toi,
Et je ne veux pas que tu m’emmènes
Dans tes délires schizophrènes,
Que de la folie je devienne la proie.
Je veux que tu reviennes à la raison,
Que les rires résonnent, à nouveau, dans la maison.
Je voudrais retrouver la belle saison,
Celle des moissons ou des fenaisons.
Je ne veux plus te voir dans cette prison
Dans ce gouffre sans horizon
Qui t’empêche de rêver à des jours meilleurs,
Ou d’espérer le bonheur.
Je voudrais te voir sans cette camisole
Qui t’isole dans un entresol sans lumière.
Que tu redeviennes mon idole,
Le rôle que tu jouais encore hier.
Je ne peux pas rester
A te regarder t’enfoncer
Dans ce sable mouvant où tu ne fais que t’agiter
Pour, inconsciemment, mieux t’y glisser,
T’efforcer bêtement de ne plus exister.
Je ne peux plus supporter
Les piquants que tu dresses
Pour te protéger,
Ces mordants que tu te presses
D’asséner
Pour éviter d’être agressé,
Ces babillages baveux
Qui tentent vainement d’exprimer
Ce que ton cerveau brumeux
Réussi encore à penser.
Je ne veux plus vivre
Sans savoir de quoi sera fait demain.
Je veux un jour libre
Léger et serein.
Je ne veux plus voir ces colères
Qui me font peur
Quand, d’un air rageur,
Tu jettes tout par terre,
Quand tu t’en prends à la terre entière
Comme si tu partais en guerre,
Quand tu jures et que tu fulmines
Contre le ciel et le sort qui te mine.
A quand une violence
Encore plus incontrôlée et débridée
Qui t’amènera à taper,
Me frapper avec outrance,
Laisser aller ton agressivité
Pour te dédouaner de ta culpabilité ?
Tu t’excuseras, bien sûr,
D’avoir été aussi dur,
Mais je porterais en moi cette blessure
Comme un drame, une déchirure.
Tu feras encore des promesses
Que tu ne pourras pas tenir,
Des serments et des grandes messes
A n’en plus finir.
Pour m’empêcher de te fuir,
Tu me jureras, avec hardiesse,
Que tu feras tout pour que cela cesse
Avant de nouveau te trahir.
Combien de temps encore cela va-t-il tenir avant de finir ?
Combien de temps encore avant d’aboutir ou de nous détruire ?
Combien de temps encore vais-je tenir avant de m’enfuir ?
Combien de temps encore avant de partir pour ne pas mourir ?
Tu perds confiance en toi et tu perds confiance en moi.
Je perds confiance en toi et je perds confiance en moi.
Tu te détruis et tu me détruis,
Tu ne laisses derrière toi que des débris,
Les débris de l’amour de toute une vie,
Les débris de mon cœur aussi.
Tu distilles le venin et le mépris,
Le poison pénètre dans ton esprit.
Tu tombes dans le dépit
Et je sombre dans l’oubli.
Je ne peux pas te laisser à ton sort,
Ce serait comme signer ton arrêt de mort,
Il ne me resterait, alors,
Que des regrets et des remords.
Je veux croire qu’il reste dans ta mémoire
Une force cachée quelque part
Pour te permettre de prendre un nouveau départ,
L’énergie du désespoir
Pour contrer le cafard.
Je veux croire qu’il reste une lueur d’espoir
Au fond de ta nuit noire
Pour te laisser jeter les amarres
Ailleurs que dans les bars.
Je reste encore
Pour t’aider et te consoler,
Pour te relever et te guider.
Je reste encore
Pour te prouver, te démontrer
Que tu mérites d’être aimé.
Je reste encore
Tant que mon amour est plus fort que ma haine,
Tant que ma tendresse est plus forte que ma peine.
Je reste encore
Pour diminuer ton chagrin,
Pour te tenir la main,
T’accompagner jusqu’à demain,
Peut-être un peu plus loin.
Dernière modification par Daniel de Blanc-Mesnil (01-08-2012 13:55:24)
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Tu as fait remarquablement l'état des lieux
de la dépendance qui ne laisse pas d'échéances, mais finie en démence
de la souffrance de celui ou celle qui endure, rendant la vie ingérable quand ils s'enmurent
de la révolte qui croît, et la patience qui croît aussi
toutes formes d'addictions révèlent nos faces cachées
bravo ami
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Merci nouga ! J'ai mis deux ans à l'écrire ! J'ai ensuite écrit la réponse ! Je vous la mettrait un peu plus tard ! Faire durer "le plaisir" !
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alors j'attends , tu sais commel le mec accro aux feuilletons lol
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2 ans à l'écrire? moi qui me trouve lente...
Mais un tel texte sur un tel sujet mérite de prendre le temps..
je me souviens de l'avoir entendu (j'ai ta voix et ton flow dans l'oreille) et d'en avoir eu le coer serré, car pour parler si juste, je me disais que c'était peut être ton histoire demandant à ton pere pourquoi il buvait, mais j'espérais de tout coeur que non
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Salut Daniel
Il est des histoires que l'on ne peut s'approprier, des développements que l'on ne peut inventer si l'on a pas de près ou juste d'un peu plus loin été interpelé, impliqué ... Tu gardes toujours la maitrise de l'action, du constat et de la question, c'est un texte qui est né d'une belle maturité, d'une saine certitude et d'une superbe volonté d'aider. Bravo pour tes capacités de Compassion! C'est un texte qui ne peut pas être né non plus en un jour, tant il est varié dans ses rythmes comme autant de souffles différents, mais tous en direction de la même flamme, du même feu à éteindre. La forme est juste et sincère, et elle correspond bien à mon avis à la gravité du sujet. Bel exercice qui ne doit pas s'endormir dans un placard, que ton texte trouve des ailes pour s'envoler de part le monde, Tant de personnes ont besoin de te lire pour continuer à tenir, et d'autres, peut être pour avoir envie de changer ...
Un texte magnifique Daniel, Bravo et Merci
Vincent V
Moi je bois à défaut de pouvoir fumer de la ganja.....
L'alcool, c'est pas interdit...comme disait Coluche.
Et pui en Drôme, la qualité n'y est pas...
........
J'ai adoré ta vision.
Alors Bravo.
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et comme dirait matmatah......
enfin tout le monde connait !
deux ans à écrire un texte... ah oui, en effet !
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Joli texte. Mon passage préféré :
"Je veux que tu reviennes à la raison,
Que les rires résonnent, à nouveau, dans la maison.
Je voudrais retrouver la belle saison,
Celle des moissons ou des fenaisons."
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Je suis content de vous avoir touché. Et je vous remercie de vos commentaires.
Ce texte touche beaucoup de gens et quelques fois fait remonter de tristes souvenirs, une dame m'a dit avant même que je lui lise, je ne veux pas entendre, je ne peux pas pardonner ! Triste !
Nicole !
Ce n'est pas mon histoire, juste une inspiration. Une jeune fille avait écrit un poème pour dire sa peine et je me suis dit : il faut que j'écrive sur ce sujet là .
J'ai écrit une moitié puis l'autre un an après, peaufiner et écrire la réponse. Vous voyez je fais tout à moitié. (Lol).
nouga !
Le deuxième texte donne la parole à celui ou celle qui boit ! Il cogne aussi !
Vincent !
J'attendais ton commentaire , surtout sur le rythme, les aller et retour entre l'espoir et le désespoir, l'amour et la haine. Apparemment ça à l'air d'aller !
J'ai deux personnes concernées par ce fléau qui ont lu mon texte (proches), une avait déjà programmé une cure et ça a marché, abstinence depuis deux ans. L'autre rame toujours.
Itess !
Boire pour éponger l'excèdent, c'est bien pour les viticulteurs,(Lol) mais consommer avec modération. Bien pour "la vision".
nanou !
Je sais pas ce qu'aurait dit matmatah ?
Alex !
C'est ton côté poète qui te fais préférer ce passage là ! C'est vrai qu'il donne un peu d'air au reste.
Merci encore de vos observations et de la communication de vos sensations, c'est toujours utile !
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"Apparemment ça à l'air d'aller ! " bien sur que ça va !!! La difficulté dans ce genre de texte est d'être chronologique, cohérent, progressif, donc dans la nécessité de travailler la forme, mais, mais sans qu'elle ne devienne sophistiquée, que l'on ne sente le travail d"arrangement", indispensable à mon goût, mais il doit rester dans l'ombre du thème, surtout pour un sujet comme celui là .
Si tu veux, j'ai juste "bloqué" un peu, avant de ne suivre que le thème et son développement, sur cette structure de phrase
"Qu’elle coupe l’herbe sous tes pas
Ou bien te tende les bras" ... je m'attendais à une négation, et pourquoi pas l'infinitif comme " te prendre". Ensuite "Pas" est posé avec un possessif "tes" et bras avec un article indéterminé .. J'aurais vu
"Vienne couper l’herbe sous tes pas
Ou bien te prendre dans ses bras" ... C'est du détail, mais ton texte mérite qu'on s'y attarde ...
Merci et bravo
Vincent
Merci encore pour tes critiques constructives.
"qu'elle coupe l'herbe sous tes pas", qu'elle te tue, tout le monde comprend.
"qu'elle te tende les bras", que tu te tue ! Qu'elle te prenne dans ses bras n'aurait pas la même signification. C'est la mort qui tend ses bras !
A voir comment les autres l'auront compris ! Comme tu dis le texte ne m'appartient plus !
Encore merci !
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daniel : un pétard ou un ricard
si t'as vraiment le cafard
à choisir y'à pas photo
moi je choisis le marroco !
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Moi je choisis les deux... ; )
Daniel, je n'avais pas compris la subtilité entre mort/suicide et pensais que, dans les deux cas, il ne s'agissait que de mort imputable plus ou moins directement à l’alcool consommé un soir à trop forte dose.
Et, du coup, je préférais la tournure de Vincent.
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+ 1 avec le com du dessus dans son intégralité LOL
ça reste un détail car le fond de ton texte et tres puissant , j'imagine l'impact à l'oral pour quelqu'un qui est touché de loin ou de près par ce fléau qu'est l'alcoolisme, à lire déjà c'est très fort, bravo daniel
Vivement la réponse, à ce " pourquoi tu bois?"
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Merci nanou ! moi je n'aime pas l'anis alors !!!
Merci Mma, j'attendais un commentaire de ta part. Je pensais que comme Alex, vous aviez entendu ce texte là . J'ai plombé plus d'une soirée. Lol. Apparemment non ! Il y a que la chef qui l'ai ouï ce texte. Elle pensait que c'était du vécu. Je l'ai drôlement eu ! Enfin façon de parler.
D'accord, je sors !
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Le chef à toujours raison !
J'espère bien l'entendre !
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Dure réalité, de cette démence, de cette déchéance, et au quotidien, l'entourage ne voit plus l'échéance ... la rage, l'orage vont l'emporter et il n'aura plus que ses yeux pour pleurer, elle l'aura quitter à jamais...
L'autodestruction ne doit pas phagocyter ceux qui l'entourent ... REster est aussi un poison même par amour ... C'est de l'alcoolisme passif !!! ... Si la boisson est sa maîtresse alors il ne mérite plus que sa femme reste ...
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oui ton texte respire le vécu, ... on en sentirait presque l'haleine alcoolisée de celui qu'on aime...
ton texte communique aussi beaucoup de compassion, comme cela a été dit, avec patience... et pardon...
merci pour ce partage émouvant
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merci lamalice pour tes délires communicatifs et tes fleurs d'anis ! Lol !
Si je comprends bien toi non plus écriturienne tu n'as pas entendu ce texte là ! Mais enfin où étiez-vous quand je faisais chier mon monde ? Chateau d'eau, Forum, non, absents ?
Pardon .... ! Pourquoi pardon ?
Je prend "respire le vécu" comme un compliment !
Je pense à ceux qui se débattent et je voudrais leur dire .....
Merci à vous !
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Ils sont plus récents que toi dans les soirées de Seb
Et moi plus ancienne, parce que j'ai connu aussi "Le club", où j'ai franchi le pas du micro
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J'aime bien ce texte, c'est un sujet difficile à lire/entendre!
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Ben merde ! Moi qui croyais être un nouveau, me v'là encore un ancien !
Merci Eki ! pour ton commentaire "j'aime bien ce texte" ! Il est pas facile à aimer parce qu'il est dur de réalité, comme tu dis, difficile à lire (je confirme à l'orale ça coince toujours un peu dans la gorge, encore plus que d'habitude) et à entendre : J'ai vu des larmes dans les yeux de ceux qui ont connu ce drame !
Je partage les souffrances mais aussi les bonheurs et les rires !
Merci à tout ceux qui ont la force de lire et d'écouter les drames des autres !
Merci à tout ceux qui nous font rire et rendent nos vies un peu plus drôles !
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Et merci à toi Daniel, de faire partie de tous ceux là !
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+1
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tres beau texte merci
personnellement j'ai fui apres avoir résisté 18 ans
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Un up pour zineb ! Et pour poupette aussi !
Merci à Kriss ! un résistant majeur ! l'avoir vécu et trouver le texte beau, un compliment qui me touche !
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...tu ne sais pas à quel point ton texte me touche...émue...
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Bon ben c'était un up pour I.SLAM aussi !
Ce texte touche souvent ! Je sais pas si c'est parce qu'il est bon ou si c'est à cause du sujet !
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J ai eu les larmes aux yeux... magnifique
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