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Qui veut l’entendre ?
Le trac m’épouse et je pousse des mots
La salle étouffe et je tousse des notes
Le micro transmet toute mon envie de rendre
Un zeste de ma vie à qui veut l’entendre
Les bouts de mes chemins, ces directions sécantes
Les pas incertains sur des terrains glissants
Les coups de Bic qui hurlent à la Lune
Les étoiles de la mer du ciel qui ensoleillent la nuit
J’ crois que la nature peut tenir sur une page
Et que le soleil aime se coucher sur une plage
J’ crois qu’écrire coûte moins cher que le psy
On a intérêt à contaminer les p’tits
Alors qui veut l’entendre ?
Qui veut l’entendre ?
Cette poésie où l’Homme ne dit rien
Où les mots se parlent et règlent leurs dilemmes
Ces épreuves orales où la note importe peu
Où les points remportés ne s’inscrivent que sur les cœurs
Ce silence qui n’écoute qu’une voix
Ces paires d’yeux qui vous pointent du doigt
Fuir une prison pour s’offrir une passion
Plonger sous la rime et se redéfinir à sa façon
Saluer une nouvelle main, déchiffrer de nouveaux codes
Serrer de nouvelles vies, vêtir de nouveaux modes
Incroyable comme j’aime le résultat de ce mélange
De vrai, d’imaginaire mais aussi d’étrange…
Alors qui veut l’entendre ?
Qui veut l’entendre ?
Ce vieux jeune pas vieux jeu en avance sur son âge
Ce sac d’os qui n’hésite pas à faire déborder les vases
Cette langue bien pendue et rompue à son rôle
Dire sans détour aucun, la réalité de nos pôles
Battre l’ignorance sur son propre territoire
Planter son drapeau et rédiger soi-même l’histoire
Cracher son mépris à l’égard de ceux qui nous méprisent
Ces « majestés » qui ci et là font la pluie et la crise
Ces mains d’ailleurs, tendues pour saisir chez nous et ordonner
A ces présidents que d’autres présidents font élire et ronronner
Cette injustice qui passe incognito
Ils la dénoncent mais n’y changeront rient de si tôt…
Qui veut les entendre ? Ces indésirables
Ces fabuleux ingénieurs, architectes de la syllabe
Ces gratteurs enragés qui se jouent de la rime
Ces parleurs engagés qui rêvent d’une autre Afrique
Ambassadeurs aux passeports poétiques ! Sortez vos visas !
Et inchallah ! Notre slam aura le succès d’Ibiza
Car dans nos mots il y’a nos vies et dans nos vies il y’a nos morts
Qui de tout là -haut nous aident à mieux accorder nos cordes…
Pauvres maladroits que nous sommes !
Aussi lumineux que sombres
On parle la bouche pleine, il dégouline des gouttes de son
Qui veut entendre ces étincelles qui viennent teindre le silence
Ces bruits qu'on ne qualifiera jamais de nuisance
Je veux entendre battre les ailes de notre liberté
De penser d'écrire, de dire et même d'exister
Je veux voir s'ouvrir nos pores que l'on transpire du verbe
A ceux qui nous fermeront leurs portes, nous éclabousseront vos verres
Enfin je veux entendre crier vos mains qui nous immobilisent
Chers distributeurs de joie, ladies et hommes en chemises
Je vous dis Bonsoir!
L’ermite
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yeahhhhhhhh!! Excellent!! Merci infiniment de l'avoir posté ici, ce slam est terrible, terriblement bien écrit, et fort juste dans les choses dites
Bonsoir et Bravo
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D'accord avec nicole mais plus modérément
La deuxième strophe me parle beaucoup, c'est un texte pour ouvrir un scène !
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j'entend et j'apprecie ton texte , beau portrait et reflet de notre societé , et des humains qu'ils la font
bravo pour ce partage
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Slam cause beaucoup, surtout " ces paires d'yeux qui vous pointent du doigt"... dur, dur de faire un majeur du regard... !!!
Belle fluidée pour décrire un slam à clamer... je frappe dans mes mains immobiles pour t'acclamer sans nuisance...
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