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Bonjour amis de mots,
Pardonnez-moi de troubler votre quiétude, mais Vélo vient de me solliciter pour vous présenter son slam, un vélodrame très probable.
Mots passants d'un futur rejoignant son passé, il m'écrit de l'an 2027, à J-1 de sa retraite, soit septante années ! En ce temps, le forum ne sera plus accessible, la joute verbale étant prohibée, les pensées formatées, étiquetées, pour n'être qu'éthérées...
Techniquement pour l'envoi, les fluctuations volumétriques de la taille de Jupiter sur les corps de l'orbite jovienne créent des pertubations dans l'espace continuum-temps entre célestes. Aussi, mon émission vers la terre utilise cette contraction à la courbure des imaginaires pour vous joindre, là où les droites en complexe s'expriment en nombre de rotation. La trajectoire entre planètes, ainsi parcourue en sens-inverse, remonte le temps et inscrit son message, Vélocirapptor que voici, avec sa toute dernière tenue de geek :
Un brouillard de confusion, mots dits, mots tendres,
ralentit ma mobilité, d’un surf maudit, à me rendre
à cette énième réunion pour cadres en formation.
Mon sonotone peine à me restituer l’ambiance
de ces mots feutrés, étouffés en ma présence.
Plier les genoux, ôter son déplaceur de la voie d’honneur,
où l’heure n’est plus à musarder sur les voies du silence,
mais de respecter la vox populi des faiseurs d’or.
Lors même où s’extasie toute une confrérie ;
collègues, assistants, sont saisies de déférence !
Qu’ils sont beaux ! Sagement assis aux premiers rangs,
ils consultent fébrilement les derniers cours du nasdaq.
Leurs présentations ne doivent subir le moindre couac,
le jeu de la téléréalité doit être parfait, sans aucun blanc !
Et commence la danse des chiffres, chacun s’introduisant
comme l’humble rapporteur du travail de tous, leur mentor.
Qu’ils sont familiers ! Pour un peu, je verserais ma larme…
« Unis dans l’adversité, nous avons persévéré, croisé les armes,
redressé des situations aliénantes où nous étions en alarme,
et nos faiblesses ont été structurantes à nos flammes. »
doctes réponses de la hiérarchie à cet appel au calme.
Qu’ils sont présents ! Mentons volontaires, verbe haut,
les paroles glissent, les explications causales assurent le propos.
Je n’écoute pas, mais bois leurs mimiques, art de la com,
où la position des bras affiche cette banalité des choses.
Leurs sourires captivent un auditoire acquis à leur cause.
Qu’ils sont sportifs ! De l’estrade aux sièges matelassés,
une extraction souple et féline, devant les spectateurs médusés.
J’aime ce ballet d’acteurs de ronde effrénée où je reste passif
et contemplateur de ces jeux de rôle, commedia dell’arte,
où chaque personnage s’exprime dans un dialecte disparate !
Qu’ils sont ovationnés ! Ma voisine applaudit sans cesse,
et maintenant je sais que sa présence trouble mes sens
à la découverte d’une nouvelle fragrance, la jeunesse !
Elle se lève de ses longues jambes en un déhanché gracieux,
et moi, je déplie ma carcasse dans un déséquilibre douteux.
Nos regards se croisent, un sourire, une aide proposée.
Cette mimique, ce regard profond, où l’ai-je rencontrée ?
Souvenirs passés d’un professeur reprenant son élève,
où l’élève dépasse le maître pour exécuter sa relève,
ivresse des chemins du temps où se croisent les destinées.
Un brouillard d’émotions voile nos mots d’une mousseline,
échange de non dits, m’autorisant à lui dire sous motus,
d’une prochaine démo de mots paumés à la Bobine,
à laquelle je m’y rends mieux motivé, le slam pour mobile.
Sans motif, m’a laissé planté là , loin des maux, immobile…
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J'adore le retour de H.A.L qui s'est rallumé!
Très beau texte, tout en images frappantes et si justes, pour finir sur l'éleve qui dépasse le maitre, étincelle d'émotions "où se croise les destinées"
La dernière strophe est un délice
le costume de geek avec toutes ces touches irait comme un gant avec mon avatar!
Je mets ce slam sous le nom de Vélo.
dis donc, tu n'es pas très optimiste avec la retraite à 70 ans, mais ça nous pend au nez.
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+1
bon texte
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De belles sonorités et un bon rythme
J'aime bien les 2 derniers paragraphes mais le tt est bon bien sur.
Merci
Nikel la photo ^^
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+1 avec tous... très bon texte..... qui ravive de beaux souvenirs....
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Il est beau ce présent si familier des sportifs en écriture à ovationner... Rien ne sert de courir, il faut arriver à point pour lire ce slam si joliment dépeint ...
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Merci H.A.L pour cette transmission !
Et pour cette nouvelle que je vais travialler encore bien logtemps ! quoique faut-il s'en réjouir ? Je ne sais !
Merci surtout à tous ceux et celles qui ont lu et commenté ce slam. C'est pour la fête de la musique du pro, je ne vais pas les râter, quoique mon ton badin est à prendre sous un autre sens.
reste à lui trouver un rythme pour l'accompagner, mais c'est jouable.
Normalement, ça devrait passer, je n'ai plus rien à espérer de la direction, alors puisque soi-disant je les amuse, autant continuer, même si le second degré n'est pas à leur portée.
Sinon, excusez-moi de ne pas avoir été présent à ce forum, car j'ai pris "froid" la semaine dernière avec mon affaire du burkina Faso. Du coup, voici une "nouvelle" à mon délire sur l'origine de ce mal. C'est pas du slam, c'est du bavardage.... Je ne sais pas si vous aimerez, j'avais envie de me faire plaisir en la racontant, un duel entre route et routier...
Jeudi soir, au pied du Vercors.
Le camion est déchargé de livres et matériel pour les écoles du Burkina Faso.
Il est 17h00 et déjà la nuit s’installe dans ces vallées du Vercors.
Chaque village traversé se donne l’écho d’être une monotonie de rues désertes.
Il fait froid. Les étoiles commencent à naître, balbutiantes à ce désert glacé.
Le vieux moteur s’ébroue dans un concert de bielles et de soupapes,
où s’élève celui, aigrelet, des pignons de vitesses jetées à la volée.
Les véhicules croisés se font de plus en plus rares.
Le relief s’estompe pour ne laisser qu’une chape d’ombres mouvantes
où joue une lune blafarde avec les pointes agitées des conifères.
Un dernier panneau, celui d’une indication, celle d’un col, le Grimone.
La route se rétrécie, je m’aligne sur l’axe des pointillés de la route pour repère,
la chaussée disparaissant sous les herbes folles des bas-côtés.
Régulièrement, des touffes de buis soigneusement taillés, prolonge ma vue, au-delà de cette voie.
Mais celle-ci s’estompe sous l’effet d’une humidité qui la rend plus noires que les frondaisons.
Les feux de croisement parcourent cette étendue, sans différencier une quelconque linéarité.
Aussi, je roule par le souvenir de cette chaussée, au temps lointain de mes traversées en vélo…
Mais la vitesse me surprend, et c’est à chaque virage une anticipation en une geste salvateur !
Et me souviens de la danse du bateau ivre de Rimbaud !
La caisse tangue et gémis aux déformations de la route. Il n’y a plus de direction, mais un combat dans ces lacets, où je barre l’engin sur cette route houleuse comme l’aurait fait jadis mon ancêtre depuis sa goélette sous un grain. Au sommet d’une crête, je perçois le scintillement des villages de la plaine du Rhône. Lumières attirantes comme ces sirènes de la Pléiade qu’Ulysse a vaincu, aussi, je ne me laisse distraire et suppose un lacet sur ma droite, ignoré par le faisceau rectiligne des mes longues portées ! Aussi, j’imprime une poussée au train arrière dans une double-débrayage fougueux, pour que celui-ci impose à l’essieu avant, le choix d’une direction, préalablement positionnée au volant. Le véhicule s’extrait de sa léthargie pour bondir vers la route séculaire. Le moteur hurle, grimpant dans ses tours, hissant la cabine brinquebalante à retrouver sa ligne de navigation.
Depuis longtemps, je suis arcbouté à ce maigre cerclage appelé gouvernail, un vent froid et glacé tombant sur ma nuque par les intersectées des portes délabrées, mais fidèles et présentes.
S’ensuit une série de courts virages, saccadés où je décide de ne garder qu’une tangente. Un bruit sourd, m’oblige à stopper. J’avais oublié ces nuits d’enchantements, où farfadets et autres galéjades, libèrent parfois murettes, arbres de leurs points d’attache – un mur s’était jeté sur le cams ! –
Bah, de toute manière personne ne me croira, aussi vite reparti, je passe le col au ralenti pour ne plus les effrayer ! Ensuite, la descente, puis une route plus importante, où croisent les feux de ceux qui remontent de la Méditerranée. Je me joins au convoi de ces heureux gens, en prenant bien soin que personne ne me dépasse depuis leur véhicule aseptisé où s’activent les DVD de leurs passagers…
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Velocirapttor a écrit:
Normalement, ça devrait passer, je n'ai plus rien à espérer de la direction, alors puisque soi-disant je les amuse, autant continuer, même si le second degré n'est pas à leur portée.
et j'ai adoré la balade en camion, j'étais à des côtés sur la route, j'ai mal aux bras de tirer le volant, lol et merci pour la petite leçon sur la transmission, je suis nulle en mécanique
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Monsieur Vélo, j'adore aussi, bravo!
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