Forum Grand Corps Malade et slam

Le tumulte me rend chaque jour un peu plus solitaire.

Alors je contemple le temps, la montagne et la mer,
Assis à terre en tailleur, les autres sont ailleurs,
Mon esprit se libère, il erre dans l’univers,
Pour lui pas de frontières.

Je contemple le ciel, les arbres et les rivières,
En essayant de percer le mystère, mais ni ma vie entière,
Ni même les théories ou la théologie,
Aucune vérité n’a su m’expliquer une telle beauté.
Je n’ai trouvé aucun mot pour percer ce secret bien gardé.

Je contemple la lune qui s’installe dans la nuit,
Sur un champ d’étoiles qui s’étale à l’infini,
La pénombre qui inonde le monde,
Jusqu’à que le soleil nous rattrape dans sa ronde.

Je contemple le désert, ciselé par le vent,
Il nous offre un paysage chaque jour différent,
Fascinante sculpture mouvante,
Œuvre vivante définitivement inachevée.

Je contemple l’équilibre des mouvements,
Inexplicable et éternel renouvellement qui m’émerveille à chaque instant.

Je contemple l’aigle, le lion et le tigre,
Nobles prédateurs intègres,
Seigneurs de leur espèce
Ils ne connaissent que leur force pour exister,
Ils chassent avec grâce et adresse mais sans haine ni allégresse.

J’ai essayé de me contempler, Moi, l’être éphémère,
Mais je n’ai vu que ma peur de disparaître
Et tout un tas de sentiments troubler mon être,
La cupidité, la jalousie, la vanité et tant d’autres…
J’ai vu que parfois je ne voyais pas ce que je ne voulais pas voir.
Soucieux seulement de mon bien être et de mon paraître,
Je voulais vivre plus longtemps que la montagne et la mer,
Vivre mieux que les arbres et les rivières.
Piètre prédateur, loin d’être un seigneur et encore moins intègre,
J’ai souillé la mer, le ciel et le sable du désert, moi l’être éphémère,
Je veux  posséder l’univers en volant le cÅ“ur de la terre.

Le tumulte me rend chaque jour un peu plus solitaire,
Car je me sens un peu moins solidaire de notre terre nourricière.