Forum Grand Corps Malade et slam

ce n'est pas un slam, c'est un conte que je viens de terminer pour les enfants de Mailgibson. Je viens de lui envoyer, c'était juste pour lui, mais il me demande de le poster.
Il a lui aussi un dragon à combattre, et 2 enfants blonds..pour ceux qui ne l'ont pas vu, je suis partie d'une image qu'il a posté dans les jeux "image-imagine 1" (où il y a une autre version du début de l'histoire), et j'ai puisé certains mots et images dans des conversations que nous avons eu...

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Il était une fois il y a fort longtemps, dans un tranquille petit pays, un grand roi très beau, très sage et très clairvoyant
Il avait, pour son bonheur, 2 enfants, un petit garçon, et une petite fille, comme il se doit pour un roi. Ses enfants étaient magnifiques, joyeux et tendres, et aussi blonds que lui était brun.
Le roi les adorait, et se sentait prêt à renverser les montagnes pour eux, pour leur éviter, si c’était possible, toutes les mauvaises expériences qu’il avait connues
Il les regardait grandir, leur apprenant la sagesse et la vie, et les jours passaient doucement….

Mais un jour funèbre, il arriva qu’un dragon se présente aux portes du royaume, afin de défier le roi, et de lui prendre son royaume.
C’était un dragon terrible, et le roi pensa que son combat serait long et difficile…il était brave et courageux, mais pour tout dire, il avait un peu peur.

Il avait un peu peur que ses enfants s’ennuient pendant sa longue absence, dans leur vieux château haut perché, que ses enfants aient peur pour lui, qu’ils se sentent perdus ….et pendant la nuit, il réfléchit…
C’était un roi très intelligent, très inventif, et un peu magicien, comme souvent les rois de cette époque…
Alors, il imagina une pièce merveilleuse, qui contiendrait un univers entier, à l’abri des dragons, des peurs et des malheurs du monde. Il monta dans son atelier et se mit au travail….

Il y mit tout son amour qui était grand, tout son savoir, et une grande passion…
Il inventa le gazon le plus tendre pour s’étendre et se reposer en regardant le ciel, une claire et scintillante cascade pour se désaltérer et pour entendre le bruit apaisant de l’eau, un lac tranquille pour nager et faire la planche, une tour mystérieuse pour le plaisir de l’exploration, une forêt ensorcelée pour y apprendre et y tester la magie…
Il y invita ses amis, des créatures féeriques et si belles que celui qui les voit en est ébloui : le majestueux Pégase, la blanche Licorne, et leur petit nouveau-né…
Et Yoda, son sage et vieux maître vint aussi….
Alors le roi vit que tout était bien….
Il referma doucement la porte secrète avec une clef magique et alla essayer de se reposer …

De bonne heure le lendemain, il réveilla ses enfants pour les embrasser…il les tint longtemps contre lui, parce qu’il était ému, qu’il voulait leur montrer combien il les aimait et qu’il avait du mal à les quitter…puis il leur donna la clef, en leur expliquant qu’ils trouveraient la porte qu’elle ouvrait le moment venu…après un dernier baiser, il fit seller son grand cheval, et quitta le château…
Il chevaucha bravement à travers la forêt, jusqu’à la frontière du royaume, où le dragon l’attendait dans une clairière. C’était un dragon énorme, noir et rouge sang, aussi grand qu’un donjon. Son dos était hérissé de pointes, sa gueule crachait le feu, et il n’y avait aucune pitié dans ses yeux. Le roi sentit son cœur se glacer en le découvrant, trouvant injuste de devoir se battre tout seul contre cet ennemi …

Mais tel est le sort des rois : ils doivent mener seuls certains combats….
Le roi avait une tunique un peu magique, un lourd bouclier étincelant, une épée longue et solide….et surtout sa force et son courage. Un courage immense qui devenait encore plus grand dans l’adversité.
Il ne pouvait compter que là dessus. Il descendit de son cheval, l’attacha à un arbre, et se présenta devant le dragon.
Alors commença le combat inégal et terrible qui devaient durer des jours et des jours….


Les petits princes furent tristes au début, mais grâce au privilège de leur âge, trouvèrent vite à s’amuser dans leur vieux château ; Ils aimaient courir dans les escaliers, crier dans les cours derrières les hauts murs, se poursuivre de pièce en pièce… pourtant, au bout de quelque temps, ils commencèrent à s’ennuyer, et à avoir peur pour leur père…ils pensèrent alors à la clef qu’ils avaient laissé dans leur chambre…
La petite fille, qui était plus prompte à rêver que son frère, aimait beaucoup les clefs : il n’y a rien de plus beau au monde, tant qu’on ne sait pas ce qu’elles ouvrent…
Celle là était délicatement ouvragée, et pas plus lourde qu’une plume d’oiseau. Elle paraissait si fragile. Les enfants se demandèrent à quelle serrure elle correspondait, et ils commencèrent le tour du château, en essayant les portes de toutes les armoires, de toutes les penderies et de tous les buffets…
Aucune porte ne semblait correspondre…ils firent deux fois le tour du château, et ils commençaient à se désespérer quand le petit garçon pensa à l’atelier du roi…c’était une pièce très mystérieuse pour eux, tout en haut de la plus haute tour du château, où ils n’avaient pas le droit d’aller, car le roi leur disait toujours qu’ils étaient trop petits…

Mais quand on est seuls et tristes, on grandit plus vite que les autres enfants…. Alors, ils se décidèrent à rentrer…
Ils ne firent pas attention aux tables couvertes d’instruments mystérieux, à l’entassement des livres sur les étagères, aux fioles remplies de liquides colorés, parce qu’au milieu de la pièce, se dressait une porte qui ne tenait à aucun mur.
Les enfants en firent le tour plusieurs fois, avec hésitation…et si elle ne donnait sur rien ? Si tout le plaisir résidait dans la recherche ? S’ils allaient être déçus ?
Ils se regardèrent un long moment, puis sans dire un mot, firent jouer la clef qui allait parfaitement dans la petite serrure….d’un geste décidé, la princesse poussa la porte, et :
-ohhhh !
Le même cri émerveillé jaillit en même temps de leur bouche..
Ils n’auraient jamais pensé que tant de beauté soit possible et cela les arrêta sur le seuil…
La lumière semblait venir de partout, autant du gazon que de la cascade, mais par-dessus tout, elle émanait des grands chevaux dont la blancheur merveilleuse semblait irréelle.
Un vieil homme dont ils ne connaissaient pas encore le nom leur fit un signe amical…
Alors, en se tenant par la main, ils s’avancèrent dans le monde enchanté qui avait été créé juste pour eux…..
Et la porte se referma doucement.

Pendant ce temps, la tunique déchirée, le roi se battait toujours contre le grand dragon dont les attaques étaient sournoises ou frontales, mais toujours rudes. Son bouclier était tout cabossé et n’étincelait plus parce que le feu l’avait noircit, son épée était ébréchée, ses forces avaient diminué mais son courage était toujours immense.
La poussière volait autour d’eux, le sol tremblait, et on entendait jusque loin les bruits de cet affrontement… le roi se sentait exténué, mais il savait que s’il baissait ne serait-ce qu’une seconde la garde, le dragon en profiterait pour le refouler de son royaume et de sa vie….
Il avait touché plusieurs fois le monstre qui saignait abondement, et il était blessé lui-même. Mais il s’était relevé, et le combat avait continué…
Et voilà qu’au milieu d’une attaque, il sentit le monstre vaciller…il ne prit pas le temps de réfléchir, porta un autre coup terrible, mais, se faisant, il offrit ainsi son flanc au dragon, qui, lui enfonça profondément ses griffes dans le ventre, avant de s’affaler devant lui, sa tête heurtant pour la première fois le sol….Le roi rassembla ses dernières forces, et enfonça son épée dans l’œil du dragon jusqu’à la garde, recevant en plein visage du sang mêlé d’humeur….
Et il tomba à genoux près du cadavre du monstre, en pleurant de fatigue…

Un silence terrible tomba sur la clairière….

Quand le roi eut repris ses esprits, il se traîna jusqu’à son grand cheval, et il est possible que ce soit des fées qui l’aient hissé dessus, tant sa fatigue était grande et ses forces faibles…. Le retour fut long et douloureux…

Arrivé au château, le roi était inconscient, et on se dépêcha de l’amener dans sa chambre, en faisant mander les médecins qui constatèrent la gravité de ses blessures…
Le problème le plus important était qu’une griffe empoisonnée se trouvait encore dans son ventre…
Il se réveilla enfin, et les princes furent autorisés à le voir…Ils furent un peu effrayés de le trouver si faible, mais ils étaient très heureux de sa victoire.

Petit à petit, le roi reprenait des forces, mais la griffe empoisonnée le faisait souffrir, et il était fatigué et triste : le monde lui semblait noir et fade, ses yeux abimés par le sang du dragon ne lui faisant plus voir que la saleté et la laideur du monde ainsi que les défauts des gens autour de lui…Son cœur était intact pourtant, et débordait toujours d’amour pour ses enfants, qui seuls trouvaient grâce à ses yeux… mais il avait l’impression de voir dans un miroir déformant…et cela lui était terrible.

Les enfants avaient l’habitude de passer des grands moments de la journée derrière la porte magique dans l’atelier du roi, et il se trouve qu’un jour, ils oublièrent l’heure du repas… les gens du château étaient très inquiéts, et les cris d’appel retentissaient partout…mais rien n’arrivaient aux oreilles des enfants, dans leur monde clos et protégé.
Mis au courant de l’absence des enfants, le roi pensa à la porte, et calma ses gens…. Il eut soudain le désir de revoir sa création.

Alors, lentement parce qu’il était faible, il grimpa l’escalier de la plus haute tour de son château.
Il entra dans son atelier, et se trouva devant la porte qui ne tenait à aucun mur.
Il fut ému en la revoyant, se souvenant de cette nuit où il l’avait créée. Elle était close, mais comme il était son créateur, il mit la main dessus, et elle s’ouvrit doucement….
Et voilà qu'il prit en plein coeur toute la beauté et la sérénité qui était derrière, et dont il ne se souvenait que partiellement…. La blancheur émanant des créatures magique était si éblouissante que ses yeux se mirent à pleurer, se lavant des dégats dûs au sang du dragon. Il avança sur le gazon si doux, vers Pégase et Licorne qui le regardaient avec bienveillance.
Avec des grands cris de joie, les enfants sortirent de la forêt en courant vers lui, et se jetèrent dans ses bras. Ils le firent tomber à la renverse sur le gazon qui était fait pour cela, et ils éclatèrent de rire tous les trois…..

Je crois qu’ils se baignèrent dans le lac en jouant à la baleine, je crois qu’ils explorèrent la tour, qu’ils burent à la cascade, qu’ils testèrent leur magie dans la forêt mystérieuse, qu’ils carressèrent le petit de Licorne et qu’ils écoutèrent le sage Yoda leur parler du sens de la vie…
Je crois cela…
Car je ne suis pas restée, la porte était magique, elle avait été faite par le roi juste pour ses enfants, et elle s’est refermée sur un monde à l’abri des dragons et des malheurs du monde…

Mais je les ai entendus rire......
Et ils riaient encore quand ils ont descendu l’escalier pour manger…
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