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CHARCLO
Il n’est point de nouvelles qui ne puisse s’annoncer
Un homme est mort ce soir, faites-vous à cette idée
Mas repartez tranquilles, allez, tous, bien au chaud
Et que chacun remette les pieds dans ses sabots.
Demain il fera beau, demain sonnera le glas
De cette nuit si froide que tout le monde oubliera
Et puis chacun pour soi le monde se lèvera
Et tout, dans chaque vie, reprendra ses pleins droits
Ne le dites pas trop fort, c’était un temps de chien
Que cette nuit d’hiver où personne ne fit rien
On va tous oublier et notre conscience avec
Que ce pauvre charclo n’avait plus d’allumettes
Se dire qu’un feu de bois l’aurait gardé en vie
Aurait dû se glisser au-dessus de nos soucis.
Mais on n’avait pas l’temps, pas le goût, pas l’envie
Juste un petit désir : dormir dans notre lit.
C’était bien légitime, me direz-vous, quand même
Mais tout est légitime en ce Monde, même cette scène
Mais que cela nous touche ou touche nos enfants
Et nous prenons le Monde à témoin de ce sang
Le monde est égoiste, on ne va pas le refaire
Un temps de guerre serait pire mais c’est déjà la guerre
Celle des prix, des idées, des cartels, des étoiles
Et puis des mondes aussi, tout ça en fond de toile
Mais la pire, c’est les prix parce que là est le piège
Qui fait fondre nos sous comme neige au soleil
On achète, on achète, on n’en as pas besoin
Et c’est comme ça qu’un jour on se retrouve au coin
De la rue, de la poste, du bureau de tabac
A craquer l’allumette avec nos petits doigts
Zut ! c’était la dernière et dehors il fait froid
Et dire que je ne peux pas me mettre sous un toit
Tout le monde a bien vu charclo au coin de la rue
Mais « on » a préféré le laisser dans son jus
Parce que « on » c’est un con et qu’il n’y a pas plus con
Que de ne pas croire au piège de la consommation.
Et sur les lacs gelés de ses paumes glacées
Se dessinent des craquelures prêtes à se fendiller
Charclo est mort ce soir, adieu donc à la vie
Et dire qu’un feu de bois l’aurait gardé en vie !
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yoooo, j'adore le style d'écriture, ainsi que ce qui est dit!!
c'est à la fois joli et percutant.
C'est un bonheur que de te compter parmis nous!
est-ce chanté? je vois une vois grave et eraillée, un peu comme celle de Zaz, là dessus
Comme tu es nouvelle, tu ne connais peut-etre pas tous les coins du forum, il y a des "slams par theme" (encore dans autour de l'écrit ) où je me permets de coller ton poeme, dans le topic "les SDF"
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c'est superbement bien écrit.
bravo.
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salut Astanéa
Magnifique, le thème, la déclinaison, la tolérance ou l'acceptation de ce qu'il faut bien appeler l'indifférence, le placement des personnages et des situations, superbe approche. J'aime également beaucoup cette belle régularité des césures, comme pour un texte chanté. J'imagine Fabien donnant ce texte, pour le style, la forme rythmique et la générosité dont il fait preuve.
Bienvenue Astanéa, j'espère que tu vas te plaire ici.
J'espère qu'un jour les poétesses ne pourront nous parler que des fleurs et de l'amour tant les maux de la terre appartiendront au passé ... Mais j'ai peur que ce n'est pas gagné...
Encore bravo !!!
Vincent V
C bien percutant et malheureusement criant de vérité ...
Super texte et style bravo !
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superbement bien ecrit j'adore beaucoup de sensibilité merci[color=#1717e8][/color]
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j'aime bien
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C'est un fait, une réalité qui a toujours existé et qui existera probablement et malheureusement toujours. Le problème d'une société de consommation poussée à l'extrême engendre le fait que les gens "s'enfoncent" de jour en jour sans se rendre forcément compte qu'ils courent ainsi à leur perte et à la perte de leur identité... qui n'a rien à voir avec la consommation de biens matériels et qui est pourtant souvent d'une autre richesse ô combien plus importante !
Pour répondre à Nicole, le texte n'a jamais été slamé mais je le prêterai volontiers à qui voudra s'y coller pour le faire entendre sur une scène ou même dans la rue... Fabien, pourquoi pas ? Mais il y a aussi sûrement d'autres belles voix à écouter... A bon entendeur...
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