Forum Grand Corps Malade et slam

J’ai croisé ton regard, j’ai lu la souffrance de tes maux
Je me suis empressé  d’y entrer, eternel parano
Je me suis reconnu et aussitôt
J’ai lu en toi comme dans un livre ouvert
Voleur de ton mal être, pour combattre le mien
J’ai choisi ton destin, hanté ton univers
Voulant tout savoir, je suivrai ton chemin

Tu crois pouvoir comprendre tout ça, toutes ses douleurs, sans en avoir peur
La transparence de mon cœur n’est qu’un leurre, je cache beaucoup plus
Tu remarques mes démons, tu aimes l’idée de les combattre, mais n'oublions pas qu’on en meurt
Quand on se relâche... Vois-tu tout c'que l’on peut perdre, tout c'que l’on n'peut plus, même l’absolu
Je n’ai plus de chemin tracé, si tu me suis c’est que tu ne sais plus où aller
Tu ressens juste un précipice qui essaie de te happer
Est-ce que tu t’attends à être transcendé ?

Tu veux rester secrète tu te sens pas prête
N’imagine pas que je recherche ta conquête
Je te sais femme libre, pas de celle que l’on achète
Mais tes yeux ne mentent pas, ni ta quête
De sonder ton âme, ton esprit et ton corps
Désirant en extraire les lianes qui t’emprisonnent
Ne pas rester celle que tous abandonnent
Car l’image de toi que tu donnes
Celle que tu veux à jamais imposer
Doit encore se libérer, et crier
Pour renaitre enfin, et avancer

J’ai choisi de perdre avant d’être perdue mais je continue d’avancer.
Tu sens peut-être ma gorge se serrer, mes cris refoulés
Crois-tu franchement que je voudrais les partager
Montrer de moi cette agressivité meurtrie, parce qu’on n’m’a pas appris à m’exprimer.
Je n’ai su qu’imploser pourtant j’me suis construite et sur le tas j’ai appris quand même
J’ai pas envie d’un miroir pour me montrer mes peines
Je n’oublie rien mais j’avance même s’il fait encore nuit
Peux-tu comprendre que si je me bats, c’est avec moi et c’est comme ça que je survis.
Si tu prends mon bras, mon fardeau que tu crois avoir compris
Pourrait terrasser tes belles envies.

J’ai croisé ton regard, j’ai compris, je te laisse à ta vie
Ce bout de chemin m’a fait grandir, je t’en remercie
Nos souffrances, nos douleurs et nos cris
Sont notre vécu, chacun se doit de l’accepter
Et dans cette intériorité qui nous a consumés
Je te sais suffisamment armée

Ta confiance enfin me relance vers l’espoir
De ces chemins incertains je nous souhaite à chacun de belles histoires
Et nos angoisses souffriront de notre envie de vivre ce qui est bon
Car à se torturer et à laisser passer la vie on a au moins appris à y faire attention.
Alors nos schémas de douleur pourront un peu s’effacer
Et laisser de la place pour de la nouveauté.

Dernière modification par écriturienne (26-12-2011 22:44:50)