Vous n'êtes pas identifié.
Je m'appelles Charles, je n'ai ni maison, ni travail
Je vis gare de l'est, en pleine capitale française
De ce lieu mythique, je connais tous les détails
Attention, il fait froid, ne vous mettez pas à l'aise
N'hésitez pas à garder vos manteaux et vos casques
Et gardez quelque chose de coupant sur vous au cas où
Ici, tout le monde est nu, sans porter de masque
Une atmosphère sublime, à me rendre fou
Je connais tous les habitués, et même tous les horaires
Même ceux des trains régionaux, qui partent pour la campagne
Il y a les civiles, peureux face aux armes de millitaires
Il y a des trains qui quittent ma France pour aller visiter l'Allemagne
Il y a cette voix sans écho, les adieux, les mégots
Les clopes de 20 secondes d'hommes impatients
Cette gare est mon palais, même si elle ressemble à un entrepot
Et si j'étais malade, je serais son patient
Ca fait 20 ans que cet union fou perdure
On me l'a imposé certes, mais maintenant
Malgré le froid et le béton un peu trop dure
Je refuserais si on me proposait un logement
Je m'appelle Anthony, il est 7h30 comme tous les matins
Je me rends sur mon lieu de travail
Jamais mon porte-monnaie ne reste sur sa faim
Rer E, Magenta, Gare de l'Est, je connais tous les détails
Costard, cravate et petite chemise blanche
Rien de plus classe pour s'assoir sur cette chaise
Galerie LAFAYETTE, dans les coulisses du samedi au dimanche
Hiver ou été, il fait 20°, je me mets à l'aise
Tous les matins, ma routes croisent celles de tant d'autres
Et même avec un job parfait, une femme et 2 enfants
Je ne me sens pas supérieur, ce serait une grave faute
Malgré que je cotoie tous les jours des gens sans argents
Il y en a même un, que je voyais tous les jours
J'ignore son prénom, il doit surement aussi l'ignorer
Il adresse à la vie de l'amour, mais jamais sans retour
Et un matin, en passant, je ne l'ai pas vu d'mander à manger
Cette gare, c'est d'abord un coté pratique, j'aime pas conduire
Puis, j'm'y suis attaché, c'est un peu ma deuxième femme
Obligation ou envie, je ne saurais pas vraiment vous dire
Je crois que c'est le plus bel exemplaire de l'amalgame
Je m'appelle Sacha, je suis un petit bout de 16 ans
11 Juin 2009, une première visite gare de l'Est
Je ne connais rien de cet endroit, c'est stressant !
J'aurais jamais du venir ! Putain, j'me déteste
L'avant-veille, j'lui avais dit "je t'aime"
Ca m'avait fait du bien, je devais vite la voir
Alors, quitte à prendre des risques, je venais quand même
Et je commençais à écrire Notre histoire
C'est ma passerelle entre mon rer et son train
Un point de rendez-vous devenu très vite incontournable
Maintenant, j'm'y sens chez moi, et donc serein
Mais au début, en y allant, j'ai tenté le diable
Bien sur qu'à coté de mon bonheur, le décor parait terne
il y a les gens à terre, qui pleurent leur vie que personne ne souhaite
Dès fois c'est euphorique, ambiance de taverne
Mais il faut avouer que c'est rarement la fête
Cette gare, je lui dois une partie de mon histoire
Et jamais je pourrais la remercier, si ce n'est par mes visites
Tous ces gens, si différents, franchement, c'est à voir !
Alors allez y si ce n'est pas fait, je vous y invite
Hors ligne
souffle coupez technique sensibilité tout y est..
pour tout te dire j'écrivait dans mes derniére idées sur un vieux clochard qui profitait de la vie comme d'une liberté c'est utopique..la fin je voyait mourrir emporté par le froid le sourire au lévre..
sans abris et sans argent nous sommes les princes de l'instant...
on pouvait sentir dans le regard du vieux clochard tout les reflets de son histoire..
Hors ligne
Une gare où les destins se croisent...c'est très bien décrit, et l'idée est belle. Et le" petit bout du haut de ses 16 ans", il a du coeur de regarder les autres avec empathie et curiosité
Bravo!
Hors ligne
pareil que nicole. je rajouterai qu'ewizz continue tranquilement mais sereinement sa progression...
chapeau !
Hors ligne
encore bravo Ewizz
comme seb je trouve qu'il ya de la progression de tes textes
je les est tous aimé mes tu fais vraiment de mieu en mieu;
continus car c'est un plaisir de te lire.
ps: prochaine fois que je me trouve sur paris j'irai faire un tour à gare de l'est promis ! et je penserais a toi
Hors ligne
Dis moi même quand tu y penses, on pourra se croiser
Merci beaucoup
C'est vrai que les gares je trouve ça magnifique. C'est blindé, on est tous différent, on est tous là pour un but différent, pour un envie, pour un besoin, pour passer une belle journée près de sa moitié ou près de ses collègues de boulot. Et même si sur le chemin aller, je me sens le plus heureux de toute la gare, sur le retour, les visages sont inversées.
Encore merci beaucoup, ce texte est resté longtemps sur le bord de mon bureau, et j'ai hésité pendant un moment à le continuer. Mais finalement, je suis assez content du rendu
Hors ligne
c'est souvent quand on on laisse mijoter une idée, qu'on la laisse prendre à petit feu, qu'on fini par en faire quelque chose de bien
Hors ligne
Un petit up, parce que ce texte le mérite amplement
Hors ligne