Forum Grand Corps Malade et slam

texte à déclamer très fort.

Un soir, ça a calmé ma rage,
Un peu comme se calment les orages.
Clamer, déclamer sans rien réclamer,
Je ne m’attends pas à être acclamé,
Tout ce que je veux c’est pouvoir slamer.
Alors je me suis fait une autre ligne,
Au milieu d’une autre page que je signe.
Je raconte des bribes de ma vie
Et mon esprit chavire.
J’ai commencé avec le S d’un stylo, le L d’un langage pour le A d’une ambiance portée par le M d’un micro.
J’aurai pu prendre le S de scander, le L de lâcher A capela le M de mes mots.
Mon style, frêle esquif esquivant les récifs où gisent tant d’écorchés vifs,
Je livre quelques images, des petites choses qu’il faut que je partage,
En montant sur le S d’une scène d’où mon laïusse prend des ailes avec le A de mon audace et le M de merci…
Merci à ceux qui m’ont donnés envie, les diseurs de mots briseurs de maux, orateurs et autres narrateurs qui trouvent des formules dans leurs laboratoires.
Ils m’ont donné des codes, des clés, de leur labeur ils tirent joyaux et splendeurs.
Je slame de Sincères Louanges Aux Maîtres des mots.
Ils éclairent d’une vive lumière et de mille manières leurs lettres et une partie de mon être.
Je slame le S de la street le L de nos live le A d’un autre art que je pratique avec le M de modeste
Je slame le S de ce soir, le L de la lune, le A d’atmosphère et le M de magie.
Un espace de liberté de crier ses couleurs, de raconter ses joies et ses douleurs.
Sincères, Loquaces, à l’Ancienne ou Modernes,
Sociales, Littéraires, Acides ou Mielleux,
Le slam c’est ce que l’on veut,
Du moins ce que l’on peut.
Qu’ils soient Sombres, Limpides, Amusants ou Militants,
Tous les mots sont les bienvenus
Les bannis que l’on ne veut plus entendre trinquent à la santé des bénis que tout le monde peut comprendre.
Quand ils sont Sobres, Libres, Apaisés les Mots du slam sont les mots qui dépeignent nos âmes.
Ils nous présentent, nous représentent et forme notre trame.
C’est pour ça que je slame, parce que ça me berce l’âme, ça me transperce, l’amertume délaissée, cela me permet d’exister un peu, de nourrir ce feu qui brille au fond de mes yeux quand je déclame le S d’un sourire pour cacher le L de mes larmes, quand j’ai jeté le A de l’amour au visage du M de ce monde.
Je slame pour briser le S du silence comme se brise le L d’une lame contre le A d’une armure ou comme j’ai brisé le M de mon miroir en le jetant contre un mur.
Simplement, Librement, Accompagné des Miens je déclame ça me calme, et c’est ça mon slam.
Prenons un autre vers au milieu d’une autre page, une page de mon univers illustrée de mes images, souviens-toi, ces petites choses qu’il faut que je partage.
Parce que le slam c’est très peu de moi,
Et le reste c’est toi.
Alors toi aussi prends ton S, ton L, ton A et ton M
Emmène-nous avec toi dans les endroits que tu aimes.
Partage quelques images, même si elles ne sont pas sages,
Nous ne sommes que de passage, passe ton message,
Fais ton slam, clame les couleurs de ton âme
Tant qu’elles brillent écris les et cris pour les décrire,
Rends les libres, fait les vivres, ne les laissent jamais mourir.