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On m’appelle Wanir, je suis un enfant sage,
c’est facile à traduire, si vous parlez le langage,
j’habite à Paimboas, sur la route de Diahot,
Tribu de Ouegoa, vous verriez comme c’est beau.
Il y a des fleurs partout, des parfums, des essences,
certaines parent la toux, d’autres calment les sens,
si vous venez à vous brûler, le feu je sais l’sortir,
cette plante à fouler et laissez son jus agir.
Notre village est assis, au pied de la montagne,
notre vie est ainsi, posée en pleine campagne,
d’un coté les hauteurs, de l’autre on voit les fonds,
la terre c’est mon cœur, ma chair c’est le lagon.
Sur notre bande de terre, s’élève plein de fougères,
qui forment des parterres, ou culminent dans les airs,
arborescentes des fois, elles ombragent le ruisseau,
nous on joue en dessous, toujours les pieds dans l’eau.
Dès l’âge de six an, on reçoit notre coupe-coupe,
c’est comme si tu avais, un enfant sous ta coupe,
notre couteau il est grand, attention fais gaffe, il coupe,
et quand la soif nous prend, la coco, nous on la coupe.
Je m’appelle Wanir, je suis un enfant sage,
c’est facile à traduire, si tu parles le langage,
j’habite à Paimboas, sur la route de Diahot,
Tribu de Ouegoa, tu verrais comme c’est beau.
L’école avec la nature, c’est la continuité de la vie,
même si d'aventure, un jour la maîtresse te colle,
nous on a de la chance, mon père n’y allait pas petit,
ici dans son enfance, pas de structure pour jouer ce rôle.
Après quatre vingt huit, tout a vraiment changé,
les routes se sont construites, le pays s’est développé,
l’eau douce par citerne, est apparue un été,
un quotidien moins terne, pour nous les déshérités.
Il a fallu attendre soudain, l’action des autorités,
qui décidés enfin, de bien vouloir évoluer,
pour partir d'un seuil témoin, du minimum d’égalité,
nos frères polynésiens, eux, l’ayant déjà fait respecter.
Car les sitting-downs ludiques, ordonné et c’était défait,
j’aurai pas aimé être flic, pour commettre tous leurs méfaits,
tous les rassemblements pacifiques, restaient toujours sans effets,
jusqu'à cette grotte, fin du trip et juste la mort, comme état de fait...
Je m’appelle Wanir, je suis un enfant qui rage,
ce n'est pas facile à traduire, si tu n'connais pas le langage,
j’habite à Paimboas, sur la route de Diahot,
Tribu de Ouegoa, tu verrais comme c’est chaud.
Notre coutume est pourtant, sereine et idyllique,
pour endiguer ces tourments, il fallut qu’il y ait un hic,
mais nous les petites gens, que compte t-on dans cette logique,
où l’attrait de l’argent, gangrène toute notre mécanique.
Mon père me disait qu’avant, le prêt était l’adage,
d’un système communautaire, qui n’avait pas d’âge,
portes de maisons ouvertes, l’emprunt était l’hommage,
d’une culture qui était offerte, par les anciens en héritage.
Le vase vide sur la table, en guise de présage,
fleurs coupées sauvages, montraient son passage,
matériel emprunté, et retourné sans ombrage,
les pannes étaient supportées, par chacun sans dommages.
Notre coutume est ainsi, faite de liens et d’Amour,
que l’on espère en fait, pouvoir conserver toujours,
ici un geste de la main, veut toujours dire bonjour,
même un sifflet dans le lointain, c'est le salut du jour.
L'Homme sans le connaître d'ailleurs, a une importance,
quelle que soit sa couleur, quelle que soit sa croyance,
un regard dans les yeux, bras ouverts et toujours le bonjour,
reste pour nous il est vrai, notre plus belle preuve d'Amour.
Je m’appelle Wanir, « Petite lumière » dans notre langage,
je suis un "Kanak" traduction, « l’HOMME » dans ce qu’il a de plus sage,
j’habite à Paimboas, sur la route de Diahot,
Tribu de Ouegoa, si tu viens chez moi, il y fera beau.
Dernière modification par austral-didjeridu (27-12-2015 14:08:04)
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Trés joli partage de ta culture, même si c'est un complainte, c'est en la partageant que les autres peuvent la connaitre
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nous sommes tous des enfants sages
qui peuvent a tous moment avoir la rage
mais aussi monter notre vrai visage
celui qui donne envie de continuer loin des rivages
le coeur leger et sans bagages
vers un avenir entendu dans un coquillage
j'aime bien ton texte ce parcours chez des inconnus qui deviennet au trvers les mots des freres que l'on retrouvent
long long is the way
Dernière modification par nouga (11-07-2009 12:49:14)
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nouga a écrit:
j'aime bien ton texte ce parcours chez des inconnus qui deviennet au trvers les mots des freres que l'on retrouvent
tu as bien raison Nouga
Cela me rappelle un poeme thibétain:
"j'ai regardé au loin,j'ai vu quelque chose qui bougeait.
je me suis approché, j'ai vu un animal
je me suis encore approché, j'ai vu un homme
je me suis encore approché, j'ai vu que c'était mon frère"
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je ne connaissais pas c'est très joli
merci Nicole
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quel joli description d'un berceau,semble qu'il y aurait une harmonie, des résonnances entre toi et la nature.SEMBLE AUTHENTIQUE;et la description du systeme de prêt,semble remonter a la nuit des temps,tres emouvant.M4AMENE A ME POSER BIEN DES QUESTIONS;avec pour seul valeur l'argent aurions nous tout perdu,même notre qualité de présence et notre place dans l'univers.JUSQU4A NOTRE AME,toute retrécit autour des interet financier.Merci pour cette évocation d'un autre monde,et pour la fraicheur du début.JE CONNAIS PAS MAIS PUISQUE TU LE DIS çà semble avoir exister,c'est deja une consolation de savoir que tout n'a pas toujours été pourri et soudoyé.
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Ce texte vaut la plus belle des cartes postales .....Comme tu as raison d'être fier de tes racines , ce sont elles qui te maintiendront debout tout au long de ta vie ! Nos ancêtres n'étaient pas des idiots ,ni des sauvages ,comme on a voulu nous le faire croire ....mais des gens respectueux de notre mère la terre!
Ton texte me touche énormément ....aux antipodes de ce pays que tu décris ,je retrouve les paroles de mon grand père paysan,dénoncant le massacre de notre terre ...
Bravo
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UP UP !!
Quelle belle leçon de vie.
Vivre par et pour la nature, être en harmonie avec soi et le contexte géographique.
Utopiquement peu être mais croire aussi aux autres et leur sourire, tendre la main plutôt que regarder de travers l'incconu, serrer dents et poings...avant de connaitre...
GRAND MERCI
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J'aime les textes d'Austral parce qu'il sont souvent l'essence du mot Humain!
Merci pour le UP!
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