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partit en 1997
14 MARS
14 mars, le ciel me tombe sur la tête assis sur mon lit je suis tétanisé.
A l’autre bout du combiné, la nouvelle vient de tomber.
Ma sœur n’a pas la même voix que d’habitude
Et je sais avec certitude qu’il se passe quelque chose d’anormal
à l’autre bout du téléphone, elle tremble et j’ai mal
J’ai envie de crier, de hurler, de tout arrêter
Revenir en arrière et tout recommencer.
Mon Dieu, c’est une erreur, vous vous êtes trompé
Les larmes envahissent mon cœur je suis effondré.
Rouler vite, encore plus vite, avaler les kilomètres, toujours plus vite
Arriver chez moi avant qu’il ne prenne la fuite.
la gorge nouée, comme un dément, je t’ai cherché partout
En arrivant chez Maman
Tu reposait prés du canapé.
Allongé dans le salon
Sur une table réfrigérée
Mort pour de bon..
Moi je croyais que tu dormais
Je me suis approché pour t’embrasser
J’étais sur que tu allais te réveiller.
Puis j’ai compris au contact de ta peau
Que ta vie s’était enfui, alors
Comme dans un mélo, je me suis écroulé en sanglots.
Tu avais l’air heureux et serein
Ton visage était beau comme celui d’ un bambin
Je me suis assis à côté de toi et je t’ai pris la main
On est restés ensemble tard dans la nuit
Je ne voulais plus quitter ce fauteuil de peur
Que seul tu t’ennuies
Je ne voulais plus te quitter
Sachant que demain les hommes en noirs aller t’emmener
Me laissant seul dans ma vie ethanasiée.
Je me suis dit pour me réconforter
que tu allais retrouver Papa
Que tout les deux vous alliez vous marrer
Dans ce monde que je ne connais pas
De l’autre côté de la vie
En ce lieu appelé Paradis.
Je me suis posé mille questions
Sur Dieu, la foi, la religion
Pourquoi le créateur rappelle t-il un à un les hommes de ma tribu ?
Pourquoi tant de malheur ?
Qu’avons nous fait pour payer au Seigneur
Ce lourd tribut
Cette fois, ça y’est
Tu es dans cette boite capitonnée
Qu’on appelle un cercueil
Là où finie l’existence et commence le deuil.
Dans quelques secondes, ils vont rabattrent le couvercle
Mettre les scellés et t’envoyer vers ce cercle
Inconnu
Celui des disparus.
Je jette un dernier regard sur ton visage
Avant que tu montes vers les nuages
Bien le photographier
Ton sourire va me manquer.
Se souvenir de nos meilleurs moments
De nos fous rires de garnements
Faut dire que t’avais un sacré tempérament.
Tout le monde est venu te dire adieu
Les amis, les cousins, le beau frère, les neveux
Des fleurs par dizaines
Des plaques et des couronnes
Pour s’allier à notre peine
Y’a même la tante Léonne.
Nous marchons doucement derrière le fourgon
vers ta dernière demeure
Je ne me fais plus d’illusions
Maintenant je sais que tous les hommes meurent
C’est vrai qu’un jour ou l’autre il faut repartir
Faut pas s’mentir
T’étais mon Frangin, mon ami, mon poteau
Toi t’es partis beaucoup trop tôt.
Nous sommes là , devant ce trou béant
Où tu vas reposer à jamais dans le néant
Des larmes coulent sur les joues de tes enfants.
Les cordes te descendent vers le fond
Dans un bruit à l’unisson
Tu vois la pierre se refermer sur tes derniers
Rayons de lumière
Prisonnier dans le noir
Moi dans le désespoir
Et le silence, c’est à toi que je pense
Le chagrin devient souffrance.
Bien sur il faut continuer à vivre, on n’a pas le choix
Mais la douleur a effacer la joie
Le temps est passé
La vie à changée
Quelque chose s’est cassé.
Quelque fois quand la vie me pèse de trop
Qu’elle appuie de tout son poids sur mes épaules et devient un fardeau
Quand dans mon cœur il fait trop froid
Je change d’itinéraire
Et je passe par cet endroit
un peu austère
Qu’on appelle le cimetière.
Parler avec toi quelques minutes, quelques secondes
Te dire si ma journée a été stérile ou féconde
Laisser tomber quelques larmes sur ta tombe.
Puis repartir vers le monde des vivants même si c’est difficile
Garder le cap et le sourire pour ne pas partir en vrille.
Tout à l’heure, c’est bizarre, en me promenant dans la ville
Au détour d’une rue, j’ai cru t’apercevoir
Puis j’ai compris que c’était le reflet de mon âme
J’ai compris que je devais sécher mes larmes et que pour mon frère il était l’heure d’ écrire ce slam
Pour qu’il sache que de la haut, s’il me voit
Moi ici bas, je ne l’oublie pas
Et qu’un jour ou l’autre on se retrouvera.
.
Dernière modification par fab02 (28-03-2009 20:03:04)
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Très touchant effectivement...
Toutes mes condoléances, Fab.
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au début t'as la larme à l'oeuil
au milieu tu penses à tes proches qui sont partis trop tot
à la fin, carrement tu pleures
Très émouvant à lire
il doit être encore plus beau à l'oral
Que peut-on dire d'autre à part "mais dans le ciel, dès demain, son étoile t'éclaireras pour te montrer le chemin..."
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Il n'est pas facile de vivre avec un trou au milieu du coeur
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que de sentiments partagés, que de larmes qui coulent sur nos joues, que de frissons qui parcourent le dos ... merci et bon courage à toi
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Je suis émue par ce texte, il m'arrache les larmes aux yeux,
et me semble si bien écrit, que j'en reste ébahie...
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merci à vous pour vos gentils compliments, j'ai écrit ce texte 12 ans après le départ de mon frère il nous a quitté le 14 mars 1997. beaucoup d'entre-nous retrouve des souvenirs d'êtres chers qui nous ont accompagné sur la route de la vie et qui sont repartis quelque part...
Je mets le lien vidéo de ce slam pour 16 Nanou et ceux qui aiment l'oral.
Biz à tous...
PS : le lien ne fonctionne pas donc pour voir la vidéo allez sur google vidéo et dans recherche tapez fabrice leroy vous aurez mes slams donc 14 mars.
Si je réussis à poster le lien je le fais aussitôt
Biz.
Dernière modification par fab02 (29-03-2009 20:02:55)
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ton texte me rappelle un des miens que j'ai écrit longtemps après
Mes mots me brûlent
Je suis venu vous demander
De fermer vos yeux.
Ouvrez votre âme s’il vous plaît
Juste un petit peu.
Il a tant de fois, reçu
Du regard de nos yeux
Une image qui l’a déçue
Et meurtri comme un pieu
Il en éprouvait une telle douleur
Que de son âme ouverte
Il nous criait tout son malheur
De sa vie ainsi offerte
Il ne savait plus comment
Nous dire sa blessure
Pas plus que ce sentiment
D’une épuisante usure
Il n’a trouvé les mots
Pour nous monter
En lui tous les maux
Que notre regard lui infligeait
Arrivé à la moitié de sa vie
Déjà intimement il savait
Que tous nos dénis
Il ne pourrait affronter
Il avait simplement compris
Qu’à le voir de nos seuls yeux
Une lente mort, il avait subi
Comme on plante un pieu
Il s’est longtemps débattu
Face à nos regards aveugles
Mais il s’est seulement tu
Dans un silence, qui meugle
Puis il a observé avec son âme
Complètement offerte et mise à nu
Notre agitation, notre vacarme
Il s’est soustrait à notre vue.
À nous qui ne savions voir
Il a insufflé ce douloureux savoir
Ces cinq ans, il allait fêter
Et ce matin, il s’est suicidé.
A+JYT
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Beau texte plein de tristesse, c vrai que quelques fois on regarde mais on ne voit pas...
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