Vous n'êtes pas identifié.
Je suis jeune, mais je porte en moi le poids des ans ;
J'endure les mots qu’adressent tous ces médisants.
Je viens d’une de ces té-cis où sévit le manque de caille,
Tu sais, ces endroits que l’on dit peuplés de racailles.
J’compte plus le nombre de fois où j’ai eu maille
A partir avec ces gens.
Partir ? Je jure que j’ le voudrais de temps en temps.
Partir, pas pour fuir cet univers qui est le mien,
J’ conçois pas d’abandonner et fuir tous les miens.
Si j’partais, ce serait pour être vu comme je suis,
Les traits d’votre caricature, faut qu’je les essuie,
Vous les « braves gens ».
Trente ans que j’ rame, trente ans que j’ galère….
je ne suis ni jaune, ni noir, ni vert , ni blanc
mais un slameur qui chavire sur les sentiments
je ne suis ni chrétien, ni bouddhiste , ni musulman
mon paradis c'est toi, eux, c'est aussi nos enfants
mais mes yeux s'attristent quand s'effondrent la bêtise
narrant la violence féminine sur une religion et on globalise
mais quand des propos visent à faire crier des sanglots
je ne cherche pas, je repeints la vérité tel un Picasso
je vous ouvre mon cœur et mon slam à vous mes dames
ces mamans et ces grandes mamans partageant leurs sourires
femmes du monde avant tous et par certains ces femmes musulmans
mais pas femmes chrétiennes, mais pourquoi qui peux me le dire
le monde est con, quand j'entends juger les êtres du à leur religion
Moi aussi, j’suis slameur, enfin je joue avec les mots ;
A travers eux, j’crache sur papier tout c’qui fait mes maux.
Mon esprit s’arme de ma plume, fidèle compagnon d’armes,
Avec elle j’en ai mené des batailles : j’en ai gagné parfois,
D’autres fois, j’me suis perdu. Mais j’ai toujours gardé foi :
Foi en c’que je crois, foi en c’que je suis, en c’que je fais.
Foi que, ma foi, certains voudraient détourner de sa loi.
J'me croyais plus fort, mais aujourd'hui j'en subis les effets.
J’parle de tous ces photographes qui taffent sur clichés,
Ceux qui palabrent mais qui, bien courageux, restent cachés ;
Ceux qui me font rire, mais parfois arrivent aussi à me fâcher,
Ceux qui la vie de trop de gens ont réussi à gâcher.
Trente ans que j’rame, trente ans que j’galère…
je voudrais casser les barrières et les frontières
vous demandez de regarder ce qu'il y a derrière
mais surtout de ne pas jugez des êtres dans une prière
sa religion! qu'est ce que cela peut me faire
car si je l'écoute je me dis c'est comme mon frère
il me parle ,il m'écoute et on respire le même air
alors qu'il soit devant un mur ou les genoux à terre
au nom dieu ou dans une prière tant que cela lui sert
si c'est pour offrir de l'amour ou à bénir un père
allez fait comme moi , casse ta vision et tes barrières
ne cherche pas l'erreur ou il n' y a pas de mystère
nous n'avons pas le même dieu, mais on a la même terre
les jugements trop hâtifs parfois sont faits pour me déplaire
c'est pour te faire comprendre que je déteste la guerre
si tu trouves que mes rimes finissent trop par "ère"
c'est que l'amour des êtres existe depuis des ères
c'est tous des hommes, des femmes, nos pères et nos mères.
Si j'rame autant, si depuis longtemps j'galère,
J'nen oublie pas moins que j'me laisse pas faire.
J'galère tellement que j'en ai pris le pied marin,
J'envoie l'mien au derrière de tous ces crétins.
Ceux qui cataloguent les gens sans même les connaître,
Leurs mots déversent la haine que contient leur être.
Certains s'font une vision préconçue de l'Autre,
Les classent dans des fichiers, sans possibilité d'en ressortir,
La bonne volonté n'suffit même pas à les faire mentir.
Je sais, j'me plains beaucoup, j'parle beaucoup d'moi,
Mais j'pense à tous ceux qui sont dans le même cas qu'moi,
Leurs douleurs suscitent en mon cœur trop d'émois.
Puisse un jour l'être humain comprendre qu'il est pareil,
Que Dieu a créé l'homme comme il a créé l'soleil,
Un astre qui brille et qui illumine tout c'qui l'entoure,
Sans juger quel astre le mérite, et qui rest'ra dans l'noir.
J'pleure, j' crie, j' gémis mais j'garde aussi espoir,
Que demain, le coeur de l'homme rayonne à son tour.
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Bravo, ton texte est très beau!
Nous devrions oublier les differences, oui
Tout est dans le regard que l'on porte sur l'autre ..la haine ou la beauté
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