Forum Grand Corps Malade et slam

Je suis une enfant de ces quartiers, une enfant que la vie a dégoûté
J’ai déjà un lourd passé mais y’a quatre mois c’était récent, on appel ça comment?
La vie est compliquée, je viens pas de te l’apprendre, il faut juste se la fermer et quand elle vient il faut la prendre.
Je viens de là où il y’a des seringues cachées dans le bac à sable, le toxico qui a fait ça il sait même pas pourquoi encore il est là
Et celui assis sur le banc qui se parle à lui tout seul, on en parle moins souvent mais je te jure qu’il était seul.
Il crie son désespoir, il demande de l’aide, tous le monde le prend pour fou, mais regarde comme sa vie est laide.
Et les trois alcoolos devant le carrefour, des anciens torturés, un passé similaire ça rapproche, plus qu’un par terre pour se coucher, eux ne rêvent même plus ils savent depuis qu’la vie est moche.
Puis ces jeunes en bas des bat, qui parle de religion, l’heure d’la prochaine salât, et des halbat à foison.
Ils revendent le pilon, y’a plus d’frics à la maison.
Tu sais jamais quand s’est finis, règlement compte depuis tu nies, des fois ça va trop loin, Allah y rahmo et oui parfois c’est bien la fin.
J’avoue c’était pas facile, une fois qu’tu pars d’cet endroit, ça t’manque, tu penses à ça, à tout tes reufs, tes amis qui ont perdu la vie, mais ils sont fières de toi
Quand t’annonces ton départ ça installe la joie mais aussi d’la démotivation ils vont faire comment sans toi?
Ils sont contents pour toi, plus de quartiers maudits, t’es leur reuf de bz et te voilà maintenant partis.
Voilà comment j’décris ma vie y’a de ça quatre mois, je fais partie d’ceux qui sont partis, ceux qui n’entendent plus « Arah ».
Mes darons en rêvaient alors c’est mieux j’me tais.
Ici la vie c’est...
La misère est belle malgré tout.
Mayy2