Vous n'êtes pas identifié.
Dans la forêt du village
Se promenait un chat,
Dans la force de l'âge
Et au joli minois;
Préservant ses blanches pattes
De la boue, il carapate
Quand il débouche sur une mare,
Habitation d'un curieux lascar.
En effet, dans ce trou d'eau,
Méditait un vilain crapaud;
Le minet ne put s'empêcher
De se moquer, de le railler:
"- Par mes moustaches,
Que tu es laid!
Et cette tache,
C'est ton nez?"
Le placide batracien
Faisait fi de l'importun,
Qui, devant son aspect,
Ne cessait de l'invectiver:
"- Ta peau est pleine de boutons,
Alors qu'on me caresse à foison!
Tu fais peur aux enfants,
Qui, moi, m'aiment tant…
Tu vis dans ce cul-de-sac,
Au fond de cette flaque,
Alors qu'aucun genou ou panier
N'est digne écrin à ma beauté!"
Le crapaud lâcha une bulle
Mais ce n'était que préambule:
"- Où sont tes griffes, tes crocs,
Inoffensif crapaud?
Rien pour défense, ni pour fuir:
Les dieux ont décidé de te nuire!"
Mais sur ces quolibets,
Une averse vint à tomber.
"- Sauve-qui-peut!"cria le chat,
Et il couru vers son toit.
Mouillé jusqu'à l'épiderme,
Il rejoignit la ferme.
Maître crapaud faisait la fête
Et priait pour que cela ne s'arrête;
Et, dans l'inespérée ondée
Il se prit à chanter.
Même la plus insignifiante des créatures
A ses points forts, ses atouts, c'est sûr;
Et avant de médire d'un plus faible que soi,
Se demander: "- Qu'est-ce que je crains, moi?"
Hors ligne
En plus le crapaud mange les chenilles et les limaces
tandis qu'avec le chat, se sont les oiseaux qui trépassent
Hors ligne
ok mais le chat botté
bien vu
Hors ligne
Joli texte et beau travail !
ça se lit sans faim.
Je dis toujours que ceux qui ont conscience de leur faiblesse se relève mieux que ceux qui sont sûrs d'eux.
Hors ligne
J'aime bien aussi l'idée et sa formulation façon fable. En parlant de chat, ça y est j'ai commencé la lecture de: "Demain les chats" de Bernard Werber mentionné par un de nos membres et jusque là j'aime beaucoup.
Hors ligne
Ah je la trouve excellente ! J'adore les fables et celle-ci me ravit !
"un plus faible que soi", c'est très relatif et subjectif... On est tous tellement différents !
Hors ligne