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Quand j’étais haut comme trois pommes
Je vivais parmi les hommes
Arrivé à l’âge adulte
J’en ai eu marre du tumulte
Cette énergie gaspillée
Pour gagner plus de billets
Cette obsession des horaires
Des profits des actionnaires.
Je suis un ermite
Je préfère la méditation au shit
Je ne crains personne
Et je peux survivre sans téléphone
Depuis que je vis hors des hommes
J’échappe aux campagnes de comm.
Je profite de la nature
De l’eau, un peu de nourriture
L’air frais et pur du matin
Colore mes joues et mon teint.
Mes voisins sont peu bruyants
Ils croassent, bourdonnent gaiement.
Je suis un ermite
Avec la solitude je cohabite
Je ne fuis pas les hommes
Seulement les tavernes de buveurs de rhum.
Depuis bientôt quarante ans,
Je vis loin des habitants
Des villes et des mégapoles.
Comme les rapaces en plein vol
Le vent guide ma trajectoire
Les sons emplissent ma mémoire
Je m’endors sous les étoiles
La brume m’enveloppe de son voile.
Je suis un ermite
Je ne refuse pas les quelques visites
De mes frères terriens
Les animaux et parfois les humains.
Je mourrai tout près des hommes
Quand viendra mon dernier somme
Je ne pleurerai pas sur cette vie
Passée loin de leur furie.
Que mes amis me pardonnent
Nos rencontres en moi résonnent
Au creux de ma solitude
Dans le calme de mes certitudes.
Je suis un ermite
De la foule et du chaos je m’abrite
Dans la multitude
Je suis perdu, sans point de latitude.
(ps: le titre est humoristique; c'est un jeu de mots )
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Qu'est ce que j'aimerai être comme Bernard ! (habiter près d'un moulin, ça doit être bien aussi )
C'est une vie parfaite, ça, mais si je pouvais la mener, il me semble que je la regretterais bien plus que celle que j'ai.
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C'est un très beau texte! Bravo! J'ai mis longtemps à capter le jeu de mot ahah!
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Un ermite très sympathique, joliment conté.
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Et le monde tourne tourne toujours. Jolie Sophie. Par contre je trouve que la rythmique est zarb goût perso. Et sinon un ermite c'est comme un mythe sans Rien, comme on dit ici touche pas à ce que tu peux pas te payer. Soirée bonne
j'aime beaucoup. le côté sérieux teinté de dérision.
mais surtout ton histoire fait écho à ma vie comme un miroir.
j'ai commencé ma vie loin des hommes dans un monde abstrait plein de clarté de douceur je m'en suis enivré.
et j'ai fini par venir me perdre dans la fureur de la ville. a nager dans l'effervescence de la vie.
j'ai grandi dans un désert riche de présents de présence. un désert incroyablement dense. que j'ai quitté pour découvrir le contact humain. et j'ai découvert bien plus.
alors j'ai choisi de m'y perdre pour en savourer l'essence.
je suis pourtant encore surpris part le manque de perception de mes voisin. pourquoi ne voient-ils pas cette formidable richesse que portent les hommes.
A+
Dernière modification par sekaijin (29-11-2017 21:47:09)
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ouais, pas mal la vie de Bernard , et bravo pour le jeu de mot
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Merci pour vos retours.
Oui le moulin est un endroit propice à l’ermitage!
MoonZ , pour la rythmique, c'est probable, la rythmique n'étant pas mon fort!
Sekaijin, il y a un peu de moi et beaucoup de mon imaginaire. En fait, je suis une solitaire qui fuit la foule mais n'aime pas être trop loin des humains Comme toi, j'ai connu (quand j'étais étudiante, les joies de la grande ville) et j'ai fini par me sentir mal et c'est depuis ce temps d'ailleurs que je n'aime pas la foule. Je suis autant curieuse des humains que des autres animaux. Mon grand-père qui à la fin de sa vie était limité dans sa communication verbale m'a appris à contempler la nature qui nous entoure. Je ne pourrais vivre trop loin des humains même si cela m'a souvent traversé l'esprit et je vis quand même dans un endroit légèrement reculé (à 1 km des autres habitations) d'où ce poème.
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