Forum Grand Corps Malade et slam

Bonjour à tous. Petit retour parmi vous avec mon dernier texte

PÈRE ET FILS


J'ai très longtemps hésité, je ne savais pas comment m'y prendre.
Je savais qu'un jour je le ferais mais… Je devais attendre.
La première chose à faire pour ne pas me planter était de trouver le bon dosage,
Comme une recette trop compliquée qu'on doit suivre au mot près, page après page.
Mon cœur et mes souvenirs ne sont pas toujours tendres avec lui,
Mais il était mon père et je lui dois quand même la vie.
J'ai bien eu quelques bons moments mais j'ai du mal à me les rappeler,
Pour lui, c'est surtout son rôle de Daron que je ne devais pas oublier.

Un père sévère, autoritaire, trop terre à terre,
Qui persévère et qui me terre dans une atmosphère souvent austère.
Mon seul repaire pour faire la guerre à mes misères,
C'était l'amour sincère et les bras ouverts de ma chère mère.

Je dois bien avouer que c'est assez troublant,
Car j'ai beau y repenser, et l'écrire noir sur blanc,
Pas une seule fois de ma vie entière,
Je ne l'ai entendu me dire "je t'aime"
Il a toujours été là pour payer toutes les factures
Pour que nous vivions bien, jour et nuit il travaillait dur.
Mais ça n'était pas suffisant pour changer mon regard d'enfant
Et pas une fois pour mon Vieux je n'ai éprouvé de l'admiration

Un père sévère, autoritaire, trop terre à terre,
Qui persévère et qui me terre dans une atmosphère souvent austère.
Mon seul repaire pour faire la guerre à mes misères,
C'était l'amour sincère et les bras ouverts de ma chère mère.

Et bien ça y est, nous y voilà et ce qui devait arriver arriva
J'écoute, j'observe autour de moi et je sens la colère monter en moi
Le fils perdu, mal dans sa peau, qui a tant souffert à cause du père
A pris le rôle du paternel et reproduit les mêmes galères.
Je vois mon fils qui se terre dans une atmosphère souvent austère,
Son seul repaire pour faire la guerre à ses misères,
Reste l'amour sincere et les bras ouverts de sa chère mère
Et je suis devenu le père sévère, autoritaire, trop terre à terre.

Alors mon fils, pour faire la guerre à nos misères, je t'ai écrit ces quelques vers,
Des rimes en "ère", sans en avoir l'air, pour que nos vies ne soient pas un enfer
Je vais au moins, en quelques mots, à travers ce poème,
T'ouvrir mon coeur, te demander pardon et te dire que je t'aime.