Forum Grand Corps Malade et slam

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L’enfant s’éveille à la vie, dans la fureur de la ville.
Dieu est là-haut et le monde le porte comme une brindille,
Dans le tumulte de la foule, il rêve déjà devant ces billes
D’avoir le cœur d’un Lion, pour battre plus fort.
C’est une façon de prendre le mord, de vaincre la mort
D’avancer dans cette jungle, de faire face au mauvais sort
L’enfant c’est toi, c’est moi, c’est cette humanité dure
Assez dure en fait pour briser des montagnes, élever des murs
Nos pas nous conduisent loin de cette enfance où tout est sûr
Et nos rêves deviennent des questions à l’infini qui s’étend
Entre les bras d’une mère aimante et l’horizon qui nous attend.
Les saisons passent sur nous et on prie, on plie, on change
Et on voudrait crier, libres, la douleur d’une absence aux Anges
Mais les gens n’entendent qu’à travers leurs propres souffrances
Alors putain, le mic attend, le beat bat, on rap en cadence
Pour tuer la mort et prendre notre chance.

L’enfant est lion La vie nous prend
La vie nous porte La vie nous apprend
Et pis La vie nous emporte.

Je pose ces mots et je rêve d’aut’chose, de plus profond et vrai
Alors je m’arme d’une craie et j’écris ce qui me pèse, tu sais
Je passe ma vie à rêver, je réalise que mes vers sont des souhaits
Que je lance aux silences de la raison, comme des pierres de Palestine
Mon pote, je porte ces mots, comme des larmes dans mes pupilles
Comme des armes dans mes rimes, y a trop de sang dans les rétines
Trop mort pour des mensonges et trop gens qu’on opprime
Pour le pouvoir, la gloire et je te parle pas d’un film
Ma cosncience s’élève comme le soleil sur les cimes
Je me sens d’ici et j’ai besoin d’y voir un monde plus juste
Parce que jusque là, c’est pas la fête la justice et on bute
Sur des obstacles insensé incessant, c’est pas une lutte
C’est une suicide inconscient d’une nation sous calmant
On nous ment et les choses perdurent depuis trop longtemps
Alors dans l’arène, je me jette comme une bête sauvage
Pour que tous sachent que j’ai peur, mais avec du courage.

La vie nous prend
La vie nous porte La vie nous apprend
Et pis La vie nous emporte.

Le Lion s’étire, à l’horizon, comme un vieux soleil
Usiné par le voyage des vagues, il gronde au réveil
Entre les nuages vagabonds qui rodent dans le ciel
La jungle il l’a vécu, il l’a prise comme une femme belle
Il lui a offert son âme et il s’est battu pour elle
Comme un féroce guerrier à la solde de l’éternel.
C’est amer qu’il vieillit brisé par les blessures subies
Sachant que nul ne peut choisir son rôle, ici
Il est né lion et il doit tenir sa meute quel qu’en soit le prix
Mais au fond de lui, il se rêve abeille volant de fleur en fleur
Son cœur de lion, il le donnera un jeune guerrier sans peur
Qui peut porter fort le rugissement des hommes
A travers le Dôme, avec un salut, à salam, un chalom
Qu’importe ce que nous sommes, aux yeux des étoiles
Nous serons tous un jour comme un souffle  vent dans les voiles
Portant sur le tumulte de la vie, la mémoire des nôtres
Par de là l’horizon, pour donner sens à L’autre
Dans ce monde qui nous façonne et se souvient
Quand un enfant né et qu’un lion s’éteint.

La vie nous porte, la vie nous apprend, la vie nous emporte
L’enfant et lion
La vie nous prend
La vie nous porte La vie nous apprend
Et pis La vie nous emporte.