Forum Grand Corps Malade et slam

J’aime bien le mot pour le mot
Quand il est majestueux et beau

Celui que l’on assène, qui claque sur scène
Celui qui est juste sans taper l’incruste
Celui qui est droit, au bon endroit dans son droit
Celui qui interpelle, qui se hèle, qui la rend belle
Qui donne des ailes aux idéaux, même les rebelles
Celui qu’on nome utopie quand l’alchimie devient pied de nez a la théorie

Le mot me tire toujours par la manche
J’aime qui me laisse sa chance
Alors pour un bon mot je me jette à l’eau

Avec le mot j’ai appris la rime
Quand elle est abîme, ou sur la cime
Quand elle assassine avec le rythme
Ou qu’elle explose en overdose, pour une vie en rose
Et la rime sinueuse, un peu boudeuse, avant d’être libidineuse
Rime avec ou sans frime, quelques fois intérim quand c’est déprime.

Dans cette quête du mot qui me donne le vertigo
Le mot essentiel à la sonorité perpétuelle s’il est sensuel
Le mot comme un jeu, sans être hors jeu, mais radieux
Le mot début d’histoires, celui en tête de fanfare, qui ne me laisse jamais choir
Le mot amour quand il offre à la vie son parcours avec humour
Le mot espoir sans les mouchoirs, complément du verbe croire
Le mot humain, avec un œil sur son destin, et l’autre en promesse aux lendemains
Le mot de la fin, pas de la faim, trop injuste pour être anodin, il faut se donner la main
Des mots dont les sons me tirent vers le haut, façon de vous dire tchao
Je vous salue bien bas en gardant mon chapeau
Je suis sûr que votre mot deviendra votre ami et veillera sur vos nuits
Voilà le mot pour illustrer mon texte, la, VIE.