Forum Grand Corps Malade et slam

L’Air Liquide me nettoyer les cils, c’était l’heure des rencontres avec les gens d’en haut et leurs imposants chapeaux.
Certains avaient adopté des poses avantageuses, l’argent permet ce genre d’esbroufe.
D’autres parlaient en langage mitoesque, c’était du dernier cri.

La femme aux seins chocolat invita sur l’aire de soie des danseurs de Kayalando. L’atmosphère mercure, mâtiné de rires glauques, et l’eau de la piscine éosine.

Les ribauds débauchaient les servantes accortes, à coup de carottes de saison et de jus de navet fin de race.
Des goélands disposaient leurs fientes sur des nappes d’aluminium brossé.

Les discussions commençaient avec des airs de conspiration, comme si les hirondelles avaient pour mission d’aller rapporter ces faits de l’autre côté, chez les derniers exilés de la délocalisation géo politique-macro économique.

La musique s’ennuyait, preuve que le rythme n’avait pas les faveurs de ces égocentriques. Même les notes qui cohabitaient sans réel plaisir, bâillaient.

L’heure sonna pour la cancoillotte aux fraises, tous les regards se portèrent instantanément sur l’horloge. Puis avec un signe digne de Caligula, l’homme a l’énorme chapeau donna le top départ. Ce fut une scène ou le ralentit offrait sur ces faces colorées, l’illusion d’un jeu aux règles définies, et dont les non-initiés étaient à jamais ignorés.

Descendant tranquillement vers les gens d’en bas, je retrouvais l’odeur de l’iode qui m’avait tant manqué.
Je sifflai en riant, une vague plus forte m’arrosa, je pouvais dès lors repartir vers mon horizon, contempler les derniers reflets d’un ciel lavé de tous soupçons