Forum Grand Corps Malade et slam

Les guirlandes municipales s’agitent sous un ciel laineux,
Et le vent me met à mal quand la glace me monte aux yeux.
Un plein sac de vœux à exorciser,
En quête du sourire d’un gamin,
Alors que se faufile la fin de l’année,
Entre retardataires et oubliés du matin.

Les vitrines aux patchworks de lumières semblent se moquer des plus démunis,
Des moins heureux autrefois téméraires, si poussiéreux, drapés d’ennuis.
Période de fêtes, faites des achats,
Comme une course effrénée à la surconsommation,
Et il y a quelques années je donnais ma langue au chat,
Quand on me demandait ce que j'allais avoir au réveillon.

Alors que la grande roue emmène les amoureux,
Au dessus du ballet de pantins désarticulés partis à l’aventure,
Je me console dans les yeux ébahis d’enfants heureux,
Pour qui la magie agit, de pères noël de pacotilles en devantures.

Et ma fille a décoré le sapin comme si cela allait sauver le monde,
Comme si le 21 Décembre, nous allions vivre nos dernières seconde,
Son sourire, voilà la magie de ce moment que j'avais perdu,
Que je ne trouvais plus en déambulant dans les rues.

Il fut un temps, j’avais cet âge,
Il fut un temps, avant le naufrage,
Quand je chérissais cette fin d'année sans me rendre compte,
Que les gens à ce moment ne se soucie plus d'avoir honte,
Quand noël avait le goût du bonheur au petit matin,
Quand mes parents, menteurs, me prenait par la main.

Merde, c’est Noël et heureuses les petites têtes blondes,
Armés de leur simplicité, de leurs sourires et de leur innocence,
Qui s’émerveillent sur les pavés, à chaque seconde,
Sans se soucier de ces petits morceaux de déchéance.