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Nu, allongé dans l'herbe fraîche, où le silence régne magistralement, où la pluie gratte la peau calme des lacs de hautes montagnes, mes pensées s'envolent à toute vapeur, sans aucune frayeur de l'inconnu.
Sans être dédoublé, mon esprit s'échappe de son enveloppe corporelle pour s'introduire dans l'e-mobilité. A travers le dédale des interconnexions qui nous relient au reste de ce monde virtuel, l'âme vagabonde par bonds successifs pour se poser à Izmail, port attachant de la Mer Noire.
A brûle pourpoint, tout l'amour quintessencié, en vol basse altitude, flirte avec les eaux du fleuve Prout, fleuve si magnifique que le beau Danube bleu est heureux de s'y perdre.
Tel un ectoplasme invisible, l'âme remonte ces eaux tumultueuses cachant les poissons qui pleurent sans pouvoir lui montrer leurs larmes,... C'est si triste de se noyer de chagrin dans ses propres eaux !!
Mais pas le temps de s'amoindrir, l'esprit virevolte pour s'arrêter net aux pieds de la forêt des Carpates. Et là , de mon cerveau en ébullition, jaillit cette image merveilleuse, gigantesque de la douceur de ce bouquet primaire d'hêtres aux milles effluves d'essences parfumées...
Quelle belle immensitude aux couleurs dégradées de verts s'étalant à perte de vue, que les yeux n'ont pas l'ouverture nécessaire pour en photographier tous les contours.
Quelle belle contrée, si lointaine, si magique par son silence, par sa clarté de pureté, reflet des eaux limpides de la nourrice au teint du grand bleu, que l'esprit a décidé d'en imprimer la carte, vu du ciel dans les instertices neuronales de mon bulbe rachidien.
Puis le focus s'arrête pour une mise au point et tel un faucon, l'âme pique sur sa proie, … un chalet en bord de lac, une masure vieille comme Hérode, que l'érosion a marqué de ses rides tatouées dans les veines du bois.
Elle ne paye pas de mine, mais elle expanse un aura de solitude, de tranquilité et de bonheur. Ici, le temps s'immobilise...
Il faut pousser la porte grinçante sur ses gonds, pour capter la chaleur dégagée par le poêle à bois réchauffant l'air ambiant, pendant que les poissons fraîchement pêchés dans le lac, épanchent tout leur fumet.
Pour se transporter vers ce havre de paix, il a fallu gravir les chemins arpentés, sinueux à dos d'ânes, et si cette tête de mule veuille bien avancer, il faut compter plusieurs jours de randonnées.
Aucun autochtone ne viendra perturber ce moment de béatitude, et avant de serpenter vers cet étrange énigmatique, il faut prévoir l'indispensable, à moins d'être un conquérant de la survie et de pouvoir se satisfaire du nécessaire que mère Nature nous offre.
A l'arrivée de cet automne glacial, magiquement le vert prédominant, laisse place à des couleurs harmonieuses et chatoyantes. Les arbres se déshabillent de leur popeline orangée, ambrée, rouge carmin, pendant que la montagne, en haute altitude, se couvre de son manteau neigeux, … et le foyer incandescant, au centre du chalet, réchauffe l'âme et le corps qui se sont retrouvés.
Voilà que le réveil sonne, bien allongé sous la couette, … mon rêve s'épanouit de mille souvenirs de bonheur émerveillé, de plénitude … le stress s'étant évanouit pendant ce voyage spirituel, pour laisser place à la sérennité...
Mon regard bleu azuré se jette au delà de la fenêtre de ma chambre, le blanc immaculant la plaine, mais aussi la seringue à rallonge s'étant purifié dans le drap de soie refroidi par l'absence de Sa beauté corporelle …
Voilà comment débuter une belle journée, l'air plus serein que le serin a l'air, ... plus détendu !! !! !!
Dernière modification par lamalice (03-12-2012 17:22:55)
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J'adore ....
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ça donne envie de Carpattes mais pas de quart pates
beau texte ami
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Jongleur de mots va !
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"ça donne envie de Carpattes mais pas de quart pates " ... C'est drôle au dessus de ta tête, il y a une bulle pensive, comme dans une BD, où il y a marqué " à Quatre Pattes !" ... !!!!
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oui mai là t'es dans la position libidineuse
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Salut Denis
Que de fois on se dit en lisant :" mais où il va ?" On ne sait pas bien mais ce qui est étrange c'est que, où tu vas, on vient avec toi, on te suit surement naïvement en nous émerveillant avec toi des secrets que tu dévoiles. Alchimie de mots improbables, associations hors catalogue, visions étranges dans une lunette "lamalicoabérantogrossissantesipeuqu'ondiraitquecesvrai" si si ça existe maintenant j'en suis sur !!!! On ne sait si l'on dort ou si l'on vole, mais on voyage avec toi jusque dans l'atterrissage qui se termine souvent sur une jolie chute ...
"Tel un ectoplasme invisible, l'âme remonte ces eaux tumultueuses cachant les poissons qui pleurent sans pouvoir lui montrer leurs larmes,... C'est si triste de se noyer de chagrin dans ses propres eaux !! " ... Avoue que l'on a rarement l'occasion d'observer de telles scènes ... Merci donc pour cette découverte ... Entre autres ...
merci pour le voyage et Bravo !!!!
Vincent