Vous n'êtes pas identifié.
Quand j'étais petite, je l'ai un jour appelé
"Le passant qui passe"...
Phrase d'enfant qui a marqué et qui avait sa vérité
Écho d'antan qui a laissé des traces...
Un papa bosseur à la présence effacée
Une grande pudeur tout en silences gênés
Dans l'ombre de ma mère, qui je sais lui relatait les faits
Une silhouette à pas feutrés, qui m'embrasse à l'aube de chaque journée.
Postures et attitudes qui se voulaient de glace
Quand il était là , stressé, soucieux, il parlait peu
Mais son regard empli d'amour m'a donnée une place
Pour lui j'étais capable de tout et toujours mieux.
Un temps ça m'a donnée des ailes
Qu'il ait pour moi les projets les plus fous
Mais à mon adolescence ce fut l'heure d'être rebelle
Et un fossé a séparé deux inconnus.
Sa fierté pour moi a volé en éclats
Je lui ai crié qu'il ne me connaissait pas
Il a soupiré qu'il ne me reconnaissait plus
Que je gâchais tout ce que j'aurais pu.
Nos discussions se sont transformées en semblants
Avec tant de non-dits pesants
Il nous restait peu de sujets pour combler nos rares moments.
Je comprends maintenant, qu'il n'a jamais appris à dire ce qu'il ressent.
C'est le temps qui nous a aidés
Et qui nous aide encore
Et cela nous demandera encore des efforts...
La volonté de comprendre, celui qui est si secret...
Dernière modification par écriturienne (22-11-2012 21:34:59)
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Tu as eu raison de ne pas accepter l'offre que je t'ai faite.
Ton texte, de toute évidence, mérite son indépendance.
Il est très fort et ça aurait été dommage de le réduire à 12 malheureuses lignes.
Oui, il fallait bien tout ça.
Je vais le montrer à ma belle-fille qui, sans le savoir, souffre de l'absence de son père. (Il refuse de venir la chercher sous prétexte financier alors qu'il a qu'une demi heure de route)
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alors t'es rebelle toi, en voila des manieres lol
pour revenir sur le titre beaucoup de passants passent mais jamais ne s'arrete, ton père était un passant present, petite consolation mais qui a son importance car vous prenez le temps maintenant de vous poser pour parler, et des mots viennent s'ajouter pour combler une periode qui fut moins faste
bravo , t'avais comme tu l'a dis des choses a dire et ben c'est fait en partie
bises
ps
l'air des Charentes est propice au recul sur soi
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Pas facile de parler de son père ! Moi je m'y casse les dents et cela depuis fort longtemps !
Mais le temps passe comme le passant et un jour trépasse et pèse lourd dans la besace !
Pour moi tu as des choses à lui écrire à lui ! Comme d'autres !
Mais ce qui est dit est bien dit !
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Très joli !!
En tant que daron j'espère ne pas avoir de non dits, de rancoeurs de mon coté ou de celui de mes filles......
Après des frictions à l'adolescence j'esquiverai pas mais je croise les doigts pour que tt roule malgré tt
Encore bravo
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J'ai eu le privilège de l'entendre avant de le lire, texte très touchant, qui m'a beaucoup émue... Eh non Daniel, pas toujours facile de parler de son père... (et s'y casser les dents est pour toi d'actualité)
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merci tout d'abord, Itess, nouga et Lamalice pour votre très beau texte qui m'a fait "tilt"! ("j'ai des choses à dire!!!") et qui m'a amené à écrire moi aussi sur mon père...
j'étais vraiment parti pour 12 lignes... lol
mais j'avais jamais écrit sur lui, alors je lui devais bien un texte entier
oui, je confirme nouga, mon père était un passant présent... présent parce que je me suis toujours senti aimée par lui... même quand il ne me comprenant plus, sa déception et sa tristesse en ont été encore la preuve...
à partir de l'adolescence, on ne savait plus communiquer c'est surtout ça...
Dernière modification par écriturienne (01-11-2012 15:10:19)
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@daniel: des fois je me dis que mon père et moi, il faudrait qu'on parle vraiment... (maintenant que je suis apaisée, que la rébellion est terminée... ou presque lol)
et puis j'y pense et je me rétracte à la pensée de le blesser en évoquant des non-dits mal placés, en remuant le passé...
je le sens toujours fragile quant à l'évocation de nos émotions...
@Mj: je te souhaite que ça continue comme ça, mais y'a pas de raison à priori, si tu as le soucis d'être "vrai" avec tes enfants...
@nicole: je te répond ici parce que je décide d'être solidaire avec ton "aphonie" et de ne plus te parler de vive voix! lol La charente, c'est vacances en silence! nouga avait raison, la région est propice au recul sur soi!
merci de ton écoute attentive, je me sens une petite privilégiée!
Dernière modification par écriturienne (01-11-2012 15:48:37)
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.
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Je pense et espère être vrai avec elles....on parle bcp... on rigole bcp donc on verra...Merci
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siann, ".", c'est moins bien que "..." ???
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Non encore mieux
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merci
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Avec ma fille il est arrivé qu'on avait du mal à se parler parce qu'il y avait des choses difficiles à dire ou à entendre ! En générale une lettre déclenchait la discussion et amenait l'apaisement ! Mais des fois il est même difficile de dire par écrit ! Mais les écrits restent !
Si tu peux fait le ! Même sous forme de poésie ! Mais ne tarde pas trop !
Siann arrête de lui envoyer trop de compliment ! Elle ne va plus se sentir ! Elle a encore du boulot ! Faut qu'elle bosse un peu !
Bises !
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dac avec Daniel
mais Siann il est envouté le petit narvallo
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merci daniel pour tes conseils... je réfléchis encore à l'utilité de dire certaines choses, ou pas... sélectionner ce qui aurait vraiment une importance à être dit, et ce qu'il vaut mieux laisser au passé...
bon allez je me remets au boulot parce que je me sens plus très bien... où suis-je...???
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ton texte m'a beaucoup touché :'(
MP
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"Le passant qui passe", non pas qui trépasse, mais cet être qui vieillit au fur et à mesure que le temps passe et que sa fille grandit aussi, ...
Ton texte se structure à armes égales en nombres de strophes, pour l'enfance (le temps des fondations, le temps du jeu), puis l'adolescence (le temps des murs, le temps de l'affirmation du Je), et l'âge présent (le temps du toit, ou du MOI présent).
"Un temps ça m'a donnée des ailes
Qu'il ait pour moi les projets les plus fous
Mais à mon adolescence ce fut l'heure d'être rebelle
Et un fossé a séparé deux inconnus.
Sa fierté pour moi a volé en éclats
Je lui ai crié qu'il ne me connaissait pas
Il a soupiré qu'il ne me reconnaissait plus
Que je gâchais tout ce que j'aurais pu."
... cette partie césure bien en plein milieu l'édifice de cette quête identitaire, même si un fossé se creuse entre un père et sa fille, ils sont chacun deux êtres qui passe, mais avance cote à cote, le regard du pater, non loin pour sécuriser la route de sa fille qui cherche sa route, ses limites, ...
... d'ailleurs cette césure, ce fossé, est nécessaire, et va parfois à l'incompréhension, au clash, au conflit, ce qui peut-être le signe que la jeune femme ne peut être l'aimée de son père, et que le père l'autorise tout simplement à trouver son amoureux autre que lui, ...
Est ce cela que tu voulais exprimer dans tes écrits d'il y a quelques mois, cet amour tant espéré à ce père, mais tellement déçu par l'échec tant ressenti et mal vécu, et dont tout cela se reproduisait dans tes conquêtes amoureuses ?
Dernière modification par lamalice (03-11-2012 10:47:08)
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