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Assise à la terrasse du café de l’Ecluse, une jeune femme, chevelure blonde sur la nuque, les oreilles cachées, évoque à sa classe le conte de « La Marinière ».
Elle en a retrouvé trace sur un vieux parchemin déniché dans la vieille malle aux souvenirs, dans le grenier de la vaste demeure familiale, et lui a été transmis par son arrière grand-mère paternelle :
Par un jour d’été, Clémentine, debout sur la barque, le visage grave, anxieux, les bras tendus le long de son corps de fillette frêle, les poings serrés, lançait un regard inquiet vers la rive.
Son frère Mathieu menait la barque pour accoster vers la péniche. D’un regard dur, les sourcils froncés, il avait hâte de repartir.
Dans la précipitation, ses gestes étaient précis, il voulait aborder pour accueillir le gamin au bord arrière de la péniche. Ce dernier, petit ami de Clémentine, était prêt à sauter sur la barque.
Le visage effacé, il était apeuré par … difficile à dire, rien ne transpirait, pas un mot ne sortait,…
Quant à Armand, juste en dessous du garçon au visage effacé, il était accroupi sur la barque arrimée à la péniche. Comme figé d’une peur bleue, il était impatient de se glisser dans l’autre barque, sous une couverture, pour se cacher,…
Ils ont vu quoi … personne ne veut le dire ! Juste une idée en tête, ils voulaient partir, se sauver de ce lieu, ramer à toute allure, en marche arrière,… pour remonter l’histoire, le lit du fleuve calme, trop calme, …
Une rumeur courait le long des berges, qu’une mère, - surnommée La Marinière -, en 1295, avait phagocyté sa progéniture, … la faim ayant envahie le pays, la peste noire décimée le bétail, et une inondation sans précédent noyée les cultures environnantes.
Bien des notables avaient essayé, en vain, de part les temps, de fouiller les maintes archives policières, municipales, ecclésiastiques…, pour retrouver l’origine de cet fabliau.
Tous se sont cassés les dents, des documents étaient abîmés, des pages arrachées, voire disparus mystérieusement.
Depuis l’Histoire rôde toujours dans ce pays de Cocagne ! Le soir, à la veillée, les grands-mères racontaient cette mythologie locale, à leurs petites descendances…
Affabulation ou véracité, quelque chose meurtrissait de peur le club des quatre. Pourtant chaleureux et vaillants, Mathieu, Clémentine, le gamin au visage effacé, Armand, voulaient fuir.
Soudain, une ombre, « une fumée », translucide narguait les eaux troubles du fleuve. Elle volait, rôdait, au dessus des quatre gamins…
La mamie d’Armand lui avait raconté que le démon aurait possédé la progéniture pour que sa mère, - La Marinière -, meure empoisonnée.
Cette vision éclairait son imaginaire et d’un coup, Armand s’est blottit, plus recroquevillé que jamais, sous la couverture, … fermant ses yeux, … mais l’image restait inscrite sur le grand écran blanc de ses paupières closes.
« Nous sommes à la veille de l’anniversaire de la mort de La Marinière » se rappelait t’il.
Les secondes paraissaient une éternité, mais il sentait les remous des coups de rames, faire tanguer la barque, remontant le courant. Puis, elle est repartit en marche avant toute, « direction La Cabane Aux Pilotis » annonçait Mathieu, le barreur, « ….là bas vers le village …», pensait Armand, «…, non loin de l’Ecluse ! »…
Barbouillés par l’Esprit de La Marinière, les quatre « chevaliers » glissaient, glissaient encore sur l’eau calme du fleuve pour rejoindre leur repère sécurisé.
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ça le fait !!!!
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CA le fait quoi DBM ?
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DBM ! Débile Blanc-Mesnillois ! Lol !
Ben on rentre dans ton histoire à la Stephen King ! On ressent nos peurs d'enfants et notre imaginaire de l'époque ! Les délires, les cabanes etc.
ça le fait !
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salut Lamalice
Oui, je dirais même plus Ca l'fait ... Grave !!!! Prenant, cohérent, accrocheur au sens noble du terme, la description des scènes incite à cette immersion dans l'histoire. Les sentiments, les émotions sont palpables et bien amenés ... Chute heureuse pour des frayeurs d'enfants ... Mais qui sait où commence et où finit la réalité dans les brumes d'un fleuve, d'une rivière ou d'un marais ...
Vincent V
belle histoire bien ecrite bel imaginaire
j'aime bien le payasage les ressentis les couleurs
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Histoire établie à partir de l'observation détaillée d'un tableau, et ensuite, l'imaginaire fait le reste ...
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