Forum Grand Corps Malade et slam

J'ai ton ombre, là, tout près de moi.
Est-elle restée volontairement comme je hurlais ouvertement ?
L'as-tu laissée ? Est-ce un oubli ? Est-ce de mon ombre qu'elle est sortie ?
Car dans mes pas, à chaque instant, à chaque pavé, derrière, devant,
Il y a ton ombre et puis la mienne qui se confondent et vont et viennent.

Mon ombre s'est tue quand j'ai crié, elle a pris peur et s'est cachée.
Et le soleil faisant défaut, mon ombre n'a pas pu dire un mot.
Muette, discrète et lentement, dans la colère, dans les tourments,
Dans les excès de tout mon être, elle n'a pas du se sentir prête.
D'une main tremblante et passionnée, d'une main discrète, a attrapé,
Ton ombre qui ne se voyait sûrement pas, quitter la mienne avec fracas.

J'ai eu ton ombre en ton absence, qui me criait dans son silence,
De m'accrocher un peu à toi, comme l'avait fait cette partie de moi,
Cette partie de moi qui regardait, ton ombre, la mienne, s'entremêler,
Ne faire plus qu'une alors que moi, j'enviais la lune du bout des doigts.

Et toutes les nuits, dans la pénombre, quand toutes les vies restaient dans l'ombre,
J'imaginais ne pouvant voir, ton ombre, la mienne qui dans le noir,
Mimaient chacun de nos désirs, usaient chacune de leurs plaisirs,
Portaient du bout de leurs doigts plats, le monde voulut pour toi et moi.

Et lorsque le soleil pointait, que la lumière s'intensifiait,
Je voyais nos ombres en contresens, qui chaque jour, sur chaque pas,
Faisaient de l'ombre à la démence qui me fit croire que tout sans toi,
Etait possible, du moins faisable,
C'était risible, j'étais coupable,
D'être incomplet, d'être un sans toi,
D'être un couplet cherchant sa voix.