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Un accident fut suffisant et j'ai poussé un jour sur un trottoir comme du chiendent. Ancien résident, aujourd’hui décadent, un simple incident c'est sidérant m'a dépossédé de tous mes confidents. Hier dans la complaisance de l'excédant, intimidant et pédant, me voilà perdant, dissident depuis que le prochain jour n'est plus si évident.
Il fut un temps, émérite, aujourd'hui presqu'illicite, si la rue en crise était un corps, j'en serais l'appendicite. Inutile et gênant, je suis la forme tacite de l'être humain et si demain est explicite, jour après jour en déficit, je suis le contre exemple flagrant et malodorant de la réussite, la mauvaise herbe de votre culture de l'accessit.
Je porte mon manteau d'incertitude comme une vieille habitude qui me fait perdre de l'altitude. Peu d'amplitude dans ma décrépitude avancée, bercée par les similitudes de mes journées. Et pour la foultitude de jambes que croise mon regard baigné de platitude, je ne suis que le reflet à fuir de vos incertitudes.
Et tout n'est que répétition, ses sons en adéquation avec ma dépréciation lorsque mon interpellation ne suscite de votre part aucunes réactions si ce n'est l'occasion de faire comprendre au petit l'humiliation qui naitra de l'abus de récréation. Mais sorti de votre champ de vision, loin d'une éventuelle bonne action, je suis le sujet de toutes les indignations.
Je suis un peu de cette nouvelle nature délaissé par votre grande aventure, comme un magasin sans devanture, nature humaine qui subit et s'abîme sous les variations de températures. Je partirais un soir dans un murmure sans laisser de signature, fatigué de porter cette ossature et ce corps transpercé de courbatures.
J’attends, j’attends seul sur ce trottoir et vient l’hiver et sa potence. A la même place, jour après jour à regarder s’agrandir la distance, qui nous sépare quand je tends la main à l’indifférence avec toujours au bout des doigts, traître chaleur de délivrance, pour seul compagne de mes errances, une bouteille de vin Made in France.
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On a du mal a voir la misère ! Soit elle transperce soit elle indiffère !
Bon sujet ! Bien traité ! Et une forme originale !
ça devrait le faire à l'oral ! Bon boulot !
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Il y a une mouvement écolo qui veut prôner l'utilité des "mauvaises herbes" qui ne sont pas là pour rien sur nos trottoirs et sont utiles a quelque chose.
Mais les mauvaises herbes dont tu parles ne devraient pas exister, la société est bien malade pour en générer tant
Ca fait plaisir de te relire!
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Merci. Et oui, la misère, même en vacances... En tout cas, me revoilà . J'ai jeté un coup d'oeil et ça a été inspiré par ici pendant ce long mois. Content de vous retrouver.
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En ville, les mauvaises herbes sont éliminées au chalumeau, mais pourtant, elle a sa place dans la chaîne naturelle... ce qui est mauvais pour l'un, peut être bon pour d'autre ... Alors arrêtons l'usage des pesticides, ceux qui brûlent les yeux et les voix respiratoires, et ouvront les prunelles, pour que ls pupilles de l'Etat ne soient plus abandonnées à leur sort ...
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