Forum Grand Corps Malade et slam

Seul sur cette page blanche, j’invite mon double pour un duo
Il est OK pour la traversée, n’a plus de lumbagos, apte pour le numéro.
Comme en pareil cas faut se lancer, oser les premiers mots
Car un duo se doit d’aller plus haut, de do en si, superbe adagio

Il était une fois toi et moi, enfin nous, et puis aussi, rester maitre du Je
Voilà pour un début, je me suis surpris à imaginer plusieurs vies, un enjeu
À la mesure de toutes ces années, je suis toujours étonné par le euh
Mais dès qu’il est franchi, la suite déroule ses parcours avantageux

Je suis lancé, je sors mon stock de mots, des gros, et des plus appropriés
Des faits pour aller de l’autre coté, derrière la face cachée ignorée
Ceux qui résonnent en moi comme les notes qui me font voyager
Avec leur légèreté dans la façon de les écrire de les prononcer.

Mon double me bouscule, pointe le bout de son nez, et m’apostrophe
Il évoque les grandes lignes, les péripéties, celles dites en off
Les joies passées et celles à venir, évité de supputer sur le mot catastrophe
Me rappelle mes interrogations, mes bof, et les a cotés limitrophe

Il me semble par moments, doutez de ce maelstrom de ma vie
Bien qu’il soit détaillé comme un guide gastronomique qui met en appétit
Je me souviens de choix et des soucis, mais ne retiens que les envies
Quand sur un coup de tête je passais outre les ennuis, pour aller vers les embellies

Le flow ne se tarit pas, je me revois essayant de bâtir des projets en rêves
Mon coté utopiste ne faisait pas dans la dentelle, depuis que jeune élève
J’avais les yeux ouverts vers cet ailleurs à conquérir, je ne faisais pas de trêves
La jeunesse permet de se dépasser, elle en est la sève et moi j’étais le glaive

Dans les flashbacks, la mémoire s’autorise des apartés, et quelques divagations
C’est tout le charme d’être l’unique gardien de ce patrimoine de révélations.
Que serait la fiction sans la fantaisie, la part de l’illusion sans modération
Et la magie de vouloir s’éblouir encore, à grands coups de persuasions

Je ferme les yeux, mon double itou, le silence en profite et les anges passent
La feuille s’est noircie, les mots ont joué le jeu du JE. Ils ont accaparé l’espace
Une page se referme avec ses traces, demain verra un jour de dédicaces
Avec un refrain qui jamais ne lasse, ce duo s’éclipse, et vous laisse la place.