Forum Grand Corps Malade et slam

Si j’acceptai mon corps fatigué, et que je l’aidai…
Si j’acceptai mon cœur brisé, et que je l’aidai…
Si j’acceptai ma tête embrouillée, et que je l’aidai…
Mon être tout entier pourrait se retrouver
Et trier le présent du passé, pour s’harmoniser.

Mon corps en a plein le dos
Il débloque comme parfois mon cœur ou mon cerveau
Et il bloque les mouvements même les plus faciles
Comme la déprime bloque les pensées positives…
Quand je me sens aux prises d’un corps momifié
Avec en surcharge tant de fragilité, j’aimerai juste exploser.
Je ne bats qu’un cil pourtant me traversent des aiguilles
Et quand j’insiste, me choquent des déchargent électriques.

Des fois j’me sens maudite, j’m’abats dans un tragique découragement
Et des fois je me bats contre ces tiraillements
J’essaie de vivre avec. De vivre tellement
Que de temps en temps la douleur s’arrête
Ecrasé par les signaux de bonheur et de bien-être
Que mon corps reçoit de mon cœur et de ma tête.
Quand on a la foi d’aimer
Les aléas sont faits pour encore plus aimer…

Mais le pire c’est quand je ne m’y attends pas
Quand j’me dis justement qu’ « en ce moment ça va ! »
La tête, le cœur le croient. J’arrive même à me détendre
C’est là que mon corps et sa douleur viennent me surprendre !
Je me demande quel est l’message !
J’peux pas être tranquille ! Coincée dans mon lit j’enrage !
Contre les barrières qui se créent, comme la cage ouverte d’un oiseau blessé
Qui laisse couler ses larmes en voyant les nuages, et derrière, le soleil briller.

Je hisse parfois la tête de ma bulle ankylosée
Pour m’agripper à mon existence et pour que mon cœur s’ouvre
Pour ne pas devenir sauvage à la vie qui m’entoure.
J’ai besoin d’ailes mais aussi d’un esprit déterminé
Et d’un corps solide pour me sentir valide et prête à être bousculée.
Mes genoux meurtris à force de tomber, sont en convalescence.
J’apprends aujourd’hui la confiance, en mes défenses
Savoir que je tiendrai debout, face à mes malchances.

Me sentir enfin normale, sentir cet air de délivrance
À force d’endurance, ne plus avoir ce mal qui me lance et qui m’oppresse
De mon chemin balayer les branches qui m’empêchent et qui me blessent.
Ces cicatrices du corps sont le miroir de l’âme qui crie de sa forteresse
Ou celles d’une princesse bâillonnée qui sort les griffes pour graver « dé-tresse ».
Mon corps est révolté et mon esprit bouillonne
Mon cœur navré n’attend plus personne
J’ai su me persuader de devoir galérer… je dois pouvoir faire l’inverse !

Ce n’est pas en morceaux que je vais avancer
J’ai un dos capricieux qu’il me faut consolider
En prenant soin de moi, je prendrai soin de lui
Ecoutant mes besoins sans étouffer mes cris
Acceptant ce que je suis, pour le bien-être de mon esprit.
Respirer enfin de tout mon cœur
Sans une gêne de mon corps
Qui promène des poids morts.

Si j’acceptai mon corps fatigué, et que je l’aidai…
Si j’acceptai mon cœur brisé, et que je l’aidai…
Si j’acceptai ma tête embrouillée, et que je l’aidai…
Mon être tout entier pourrait se retrouver
Et trier le présent du passé, pour s’harmoniser.