Forum Grand Corps Malade et slam

MOONZ

MUSIK: SOUNDCLOUD

Il y a ce type, là toujours pris dans son journal, laissant des pages sport griffonnées de notes. Je ne connais pas cette meuf, mais elle tourne dans le coin depuis pas mal de temps, une main dans la poche. Il y a ce couple inséparable et il y a ce vieux fumeur de roulées, devant un crème et la dame qui semble toujours pressée à du trouver se qu’elle chercher. Il y a elle, aussi, qui dit des trucs simples qui défend l’écologie et lui qui prend s'éclate toujours pendu à ces écouteurs, il y a le mec qui se la pète tellement qu’on dit qu’il fait semblant, avec toujours un truc à bouffer comme ce gosse qui aime les glaces à la fraise.

Des jours le monde paraît s’agiter comme une hystérique derrière la fenêtre du premier. Le premier justement à arriver au bar c’est toujours le même type, avec des grands gestes il parle comme un italien mais c’est juste pour exister, on dit que le temps va changer, que la grisaille va passer que le soleil va se pointé... le bec encore enfumé de nuages comme deux vieux dromadaire, à la table d’à côté qui parlent, mais disent vraiment rien. C’est télépathique, c’est ma rue, mon quartier centre, putain on vit tellement tranquille, des fois je me dis qu’un sorcier à ralenti le temps.

Mon destin est pris en sandwich, je cherche à m’échapper, qui viendra me sauver.
Je crois qu’il n’y rien qui puisse guérir du temps présent où j’erre malade en quête d’une vie meilleure, plus belle. Les étoiles gouvernent le ciel, les hommes héritent de la terre, mes enfants seront-ils heureux de cette ordre universel. Je sens venir à moi, d’immense flot de pensées, comme des processions dansantes et hurlantes et ma tête cherche le calme, mais mon cœur aspire aux rythmes entraînant du monde des vivants. Là, entre deux immensité, l’avant l’après, je constate mon impuissance, comme un enfant devant une télévision, pris de terreur devant la mort, le sang déversé par les monstres nés de notre soumission.

Je regarde près de l’océan. Je noie mes doutes dans la brûlante lumière du jour naissant. J’aspire à tant de chose que nul ne pourrait prétendre en connaître les tenants et l’aboutissement. Et je suis terrifié, transit par la peur froide de ne connaître aucunes réponses à ma recherche astrale, viscérale, mentale.

Chaque jour se répète, à devenir dingues, j’ai souvent peur de devenir un cadavre ambulant. Comme si je ne pouvais plus rien ressentir. Cette angoisse me tiens en vie, comme le flic dans Heat elle me fait du chaud…je sais c’est une vision absurde et dangereuse, mais qui ne connait pas cette putain de sensation froide d’être comme vide, comme mort.

J’ai ce rêve atroce, au milieu des pompiers qui tente de me réanimer, sur un endroit obscur, il y a une rambarde quelqu’un hurle, mon corps est comme hors du temps, et mon esprit cherche à le rejoindre, et si je me livre au silence de ce cœur qui ne veut plus battre, tout ce qu’il y a autour et que j’aime, cette silhouette qui hurle comme pour me réveiller de ce rêve, tout ça sera terminer. Sais-tu que je ne peux vraiment pas écouter mon cœur, il est comme une sirène de malheur ensorcelant mon esprit. J’ai souvent ces peurs qui traversent mon esprit et ma pensée est troubles, incapable de discerner la lumière dans ce chaos. Je voudrais m’endormir sans cette crainte, mais les jours sont les même que les précédant et je cède parfois à l’appel des ombres.