Forum Grand Corps Malade et slam

D’eau sont les tourments, comme le tumulte
D’eau chante l’aube, sur la mer dans ma cahutte
D’eau est le pitre quand de rire les autres pleurent
D’eau sont les minots, les fatmas, les solitaires,
D’eau et d’Eole, sont les rimeurs qui espèrent
Jeu de domino qui s’effondre, jeu de l’eau, la vie
Va et vaut nos vœu les vrais, les voraces : nos envies.

Plus je vais, pâle reflet d’eau dans le courant du monde,
Plus mon sanglot, comme eau, ôte à mon cœur l’immonde
Noirceur, c’est que je suis d’encre pas d’eau, âpre et aqueux
Pas beau et ma peau bleuit sous l’ode à la lune d’un poéteux.

Creux est mon torse, je tape du morse, détresse dans le flot
Je flotte des mirettes, mais coule en eau trouble, comme l’O
Super soleil, surpris de la hauteur, deviens olé dans la Ola
D’une foule de sentiments doubles, comme deux gouttes de glace.

D’eau, Doll, j’ai ce drôle de dilemme qui me dédouble
D’eau et d’Eole sont les coups de foudres
Ils vont et viennent et d’autre s’en font, je fonds mais comme gèle
Et mon âme à l’eau de rose est d’overdose ; je me pèle
Épluche ma peau dans le calme de l’eau et me dissipe en éclat
Je ne suis pas l’aube, mais l’eau qui s’éloigne dans les grands deltas.
Alpha et Oméga, je moque tout et mastique ma prose en chocolat
Je me sens navré, navrant, je me sens menthe à l’eau ventilée
Alors je fais le dos rond, et dis en deux vers ma prose mentholé
Goute à goute je vous quitte et que les eaux coulent sous les ponts
Je serais pour toujours Fuel dans le lait, quoi qu’il en coute.