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Textes éparpillés dans l'ordi ces derniers jours , un peu de tout, bonne année et bonne lecture
y a sûrement encore de l'orthographe moisie.
IMPRESSIONS
J’observe un monde en suspend… Etrange pachyderme dans l’œil du cyclone. J’observe ce monde, absent, étranger et isolé comme égaré…oui égaré dans le temps. Je me souviens et j’aspire, je ne suis qu’une once en progression, un transfert dans l’océan de l’information. Je me dévore et me recrée au grès d’un voyage insensé. Nous sommes bêtes ! Être-produit ! Produit de l’aspiration à l’Être. Constellant nos villes comme des creux, affabulant les notions du destin pour nous pardonner notre infinie ignorance. Je suis tel le dérisoire et l’infime, infirme de pouvoir, je me libère à l’écrit.
C’est une sensation ventilée, une brume qui s’estompe, sans doute une sorte de prise de conscience, besoin de dire, de le ressentir ce gouffre. L’antre de la pensée est un aboiement de chien sans dessein, être pour être, jusqu’à l’incommensurable. A quoi tient l’écrit ? L’aveu ! Et aussi un peu le fatalisme. Car si tout est inscrit aux flancs des montagnes inébranlables de la connaissance. Mon vœu d’Homme propulsé dans l’immense manège universel est de déjouer le temps par ennui et amusement.
IVRESSE PERDUE
Le soir, seul, saoul, je salie ce silence blanc de songes sombres.
Mes peaux muent je déjoue le temps, je ne serais bientôt qu’ombres
Je serais bientôt tombe. Je m’effondre sans peaux sans argiles, de mon eau
Deux pièces de monnaie pour le passeur, je deviens des os craquants en pot.
Des possibles infinis se dessinent, j’arpente le cosmos dans mon habit d’os
Gosse j’étais de feu, rousse était la lune, saignant était l’écrin sous craie.
Mais je crois la fougue se délite, comme la ganja s’effrite. J’entends Hurler !
Prêt ! Prise ! Prose de personne, chien de l’enfer, fils à la guerre.
Qu’importe c’est ce monstre profond cet homme monde qui se vocifère
Des serments et sermons et serpente pour se diluer dans l’oubli.
Moment étrange, s’il en est, j’ai perdu mon fil, moi aussi, tout m’ensevelit.
le Pestacle
J'ai dressé ce petit théâtre de bric et de broc.
Avec un tapis d'Orient tiré en travers d'une porte.
J'ai aimé faire vivre ces images d'enfants, ces chiffons colorés
Je les ai aimé comme de grandes choses très importantes, j'aurais...
J'aurais voulu être parmi eux, un tissu d'illusion, un rêve brailleur
Je ne suis qu'une atroce morsure d'orgueil aux rires morts des railleurs.
J'ai inventé cet enfant de carton, de plastiques, de souvenirs rapiécés
J'en ai fait un pantin, un poème, un pale reflet de l'humain.
Pourtant le monstre en l'Homme devant la candeur affreuse de ce Machin,
Paraît si cruelle, si cruelle est l'enfant qui invente puis qui brûle
Qui diserte sur des philosophes et dessine sur les cartes des lignes Juges
Mais ma machine vivante est pire encore car elle est ma peur intestine
Ma haine vengeresse, mon amour frustré, ma machine?
Ce fut un théâtre superbe que le monde que je me suis fait
Aujourd'hui je ne suis plus qu'un dieu imparfait et seul dans son reflet.
L’ÊTRE FUTURE
Mon âme est une épidémie,
Un incendie.
Je flotte là , libre est mon esprit,
Je déjoue le destin armé d’une épée
Je me soustrais à la gravité des ainées.
Avec ce nerf infecté
J’échappe à l’oubli, fils de Prométhée,
J’aspire au savoir de l’univers, aux forces premières
Perdu dans le temps, j’erre.
Le monde est vestige et mes constellations sont lierres
Je suis l’Être futur, image dans fracas élémentaire,
Espérance est mon destrier d’acier, je parcours les possibles
Les ombres de la mort traquent mon empire inaccessible.
J’ai la vision d’un désert battu par un vent terrible.
Là germe la lumière comme à l’aube d’un autre jour
Et les ombres d’hier sont tout autour
Cherchant charogne irradiée dans ma chair l’essence de l’Amour.
Pourtant je vis, là , immonde chose produite.
Et mon esprit est flamme dans le temps en fuite.
Chair s’effrite, ne reste que la notion sensationnelle de l’essence
Puis les squelettes de métal à l’effroyable appétit à l’haleine rance
Se déboitent et se déforment et se détraquent, malade et dément
L’Amour au visage d’homme traverse le temps
Je ne suis qu’une déviance, viande mathématique et mon âme est sang.
Dans l’obscur, s’étire la fournaise du jour et je me dilue
Quand je m’éveille de ce rêve lointain que j’ai cru.
Je me regarde assassin, Être futur en perdition dans le flux.
Dernière modification par MoonZ (01-01-2012 15:21:34)
Le hasard fait que je lise tes textes avec à la télé une musique accompagnant les films de Charlot (c'est sur la 2, je crois qu'ils redifusent le gala des artistes) et cette musique va très bien, elle est jolie et semble légère, alors que les larmes sont tout près....
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merci Nicole
Les images se noient dans un écrit dur et poignant; la mort rôde mais il faut avancer dans ce dédale de l'imaginaire que j'aime bien ... même si je cherche encore certaines lumières pour éclairer le sens de ces textes, ta plume s'est élancée et hop, la floppée littéraire a fait le reste ...
CE soir de pleine lune, peut être aura t'elle assez d'Halo pour me téléphoner dans mes rêves l'impression de cette ivresse perdue (mais non moins présente dans les quelques vers !) dans un Pestacle d'un Ëtre .. en quête du futur ... ?
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