Forum Grand Corps Malade et slam

C’est des poètes que je te raconte,
Ces quelques graines de grands-choses,
Qui partent toujours contre le vent.
C’est des poètes que je te raconte,
Redressant le gosse braillant des trous dans les pompes
Et l’amour, aussi, lourd de chagrin comme fonte.
Bravant le ruisseau pour boire l’océan,
Le poète est comme un enfant,
Qui repart toujours, en courant, dans la maison en braillant :
_ Hé maman ! J’ai trouvé un vers !
C’est des poètes que je te raconte, là au théâtre.
Alors je veux que tu battes des pieds des mains,
Pour animer les astres.

Parmi millier au Grand Pays,
C’est des poètes que je te raconte.
Le cœur qui boume pour un poème,
Ces vagabonds délurés nous évoquent
Et nous accrochent comme une fille des docks.
Putain de poésie qui se travaille au corps !
Les autres disent ç    a sert à rien, mais Amour :
Je te démonte, te remonte, te répare, te réapprends
Chaque jour, qu’importe le temps.
Il faudra que je te rencontre, sous un soir superbe,
Pour dire à ces gens combien j’aime me perdre
Dans l’abîme sombre de la page blanche ;
Pour t’aimer des hanches… jusqu’à dimanche.
Ne tenir à rien, sinon à l’âme qui padame
Pendant que les petites haines paradent,
Elles font des étincelles, moi, je crache des flammes.

C’est des poètes que je te raconte,
Qui fracture l’asphalte comme de la mauvaise herbe,
Mais porte de l’eau dans le désert des Solitudes.
Redit moi, l’ami, ton poème que j’essuie mes peines.
Redit moi, mon frère, la parole de la terre,
Que je m’éloigne dans les étoiles, le cœur léger,
Parce qu’ici, mon âme se tanne à marcher.
Je voudrais dans la nuit m’évader, un moment,
Et puis te dire je t’aime, l’amie, sans un bruit,
Ce n’est possible qu’avec un bout de poésie.

MoonZ, décembre 2011