Forum Grand Corps Malade et slam

Tu me connais, faut qu’j' sois honnête,
Jusqu’au bout, jusqu’aux non-dits, il faut qu’ça pète !
Mais j'suis pas sur d'oser, bousculer tes défenses
Si on troquait les faux-semblants, contre de la transparence…
Car je n’arrive plus à contrôler le mal de ton absence,
Et je tombe sous le poids de mes larmes d’ignorance.
Bien sur nos vies ont maintenant beaucoup de différences,
Mais dans mon cœur restent gravés nos moments forts,
Quand ce que l’une et l’autre vivait, on le comprenait, sans effort.

En pensant à toi cette année j'ai tant broyé de noir,
J’ai envoyé des S.O.S., mais après l'ivresse des espoirs,
Encore plus amères ont été les déceptions,
Et en dents de scie est devenue notre relation.
Malgré les tensions, les incompréhensions, tu essais toujours de faire illusion,
J’ai fait comme toi mais ça sonne faux, je suis lassée.
A ne pas entretenir, on en a perdu l’habitude,
Et on se comprend de moins en moins.
Notre comédie devient absurde.
Peut-être bien, qu'on s'approche d'une fin…

Passive à ce qui nous arrive, tu ne sais que fuir,
Tu fais celle qui ne se formalise pas, celle qui n’exagère pas comme moi !
Mais t’écouter me mentir, je ne pouvais plus laisser faire ça.
J’y vois maintenant plus clair et je choisis d’arrêter, ce jeu qui me désespère.
Regarde mieux! On a perdu notre proximité... on se perd !

Je te vois prisonnière, de tes œillères,
Tu t’es construit trop de barrières, j'ai cru un temps pouvoir les dépasser,
Mais peu à peu s'efface ce qu’on avait su construire durant toutes ces années.
Plus qu’un grain de sable, notre château est en train de s’écrouler.

Comme on dit, ces temps-ci tu as brillé..., par ton absence dans ma vie !
Et même quand on s’entrevoyait, je cherchais mon amie.
Parfois je la retrouvais et le yoyo de mon cœur se réactivait :
Bonheur et compréhension, puis douleur, peur et refus
Pour trouver enfin le recul puis l’acceptation, de nos liens qui évoluent,
Car nos chemins ne se croisent plus.

J’ai souhaité que l’amitié, simplement se modifiait,
Car les personnes changent, et qu’on en parlerait.
Mais tu parles tellement peu de ce qui dérange,
Que l’éloignement a dépassé l'honnêteté qu’on pouvait partager,
La seule croisée de nos deux destinées, qui aurait fait que tout s’arrange.
Quand certains jours j’espère encore nous rapprocher,
J’ai une boule au fond du bide qui me tiraille,
Et je me rends compte ne plus tenir le gouvernail,
Du navire de nos joies partagées.

Plus que des souvenirs, de nos fou-rires,
Plus que des soupirs, face à ce que peut détruire le temps.
Je me confie mais tu ne réceptionnes plus comme avant.
Je me demande si je te soule, ou si tu penses juste à autre chose,
Et entre nous se créé un trouble, même que je te sens parfois agacée ?!
Avant se comprenaient nos névroses,
Maintenant tu m’appelles, mais tu ne sais plus m’écouter,
Tu choisis de parler banalités, pourtant tu sais à quel point… ça me fait chier !

Tu vois ça devient frustrant de te parler,
Tu y mets encore quelques formes,
Mais mon cœur sent bien que les sentiments se déforment.
Aujourd’hui je me sens incomprise,
Par celle qui savait, la seule qui ne me jugeait.
Maintenant elle me fragilise,
Je ne sais plus de quoi demain son discours sera fait.

Définitivement, nos moments ont trop de bas qui les ponctuent…
J’aimerais te crier « Mais où es-tu ? » et le fameux "tu as changé!",
Et puis j’ai su, que tu n’étais plus à mes côtés, quand je t’ai senti composer.
Toi à qui il faut toujours plus de temps pour accepter les tristes vérités,
Toi qui vois comme moi mais qui a appris à nier,
Ecoute-moi, je te perds et ça fait des mois que seule, je tente de l’encaisser.

Amère, je t’ai laissée vaquer à tes solitaires réflexions,
Pour ne plus m’occuper que de ma propre motivation,
Celle que j’ai tant voulu te communiquer, mais que tu as tant rejetée.
Recalcule-moi, si tu finis par en avoir marre de ta bulle étriquée,
J’ai de l’énergie pour deux mais si tu ne me tends pas la main,
Je n’oserai plus te la proposer,
Car mon quota de gestes vains a été plus qu’atteint
Aujourd’hui il a explosé,
Et la pensée que je ne t’intéresse plus m’a poignardée.

Et j’allège ici le fardeau de tout ce qui m’a blessée,
Et t’explique pourquoi, en me protégeant je me suis éloignée.
Je ne pouvais plus me dire à chaque fois, est-ce que demain  notre amitié se ravivera ?
Je sais, je pourrais te perdre à te dire tout ça, mais je te perds déjà…

On peut maint’nant, prendre des nouvelles trois fois dans l'année
Comme des amies que la géographie aurait éloignées.
On en est là malgré tes yeux faussement fermés.



Mais, si tout cet éloignement était d’abord venu de moi… ?
Et si celle qui avait tant changé, ce n’était pas elle, … mais moi… ?
Et si elle avait été, aussi malheureuse que moi… ?