Forum Grand Corps Malade et slam

Tu me connais faut qu’j' sois honnête
Jusqu’au bout, jusqu’aux non-dits il faut qu’ça pète
Ça va faire violence si je me lance, bousculer tes défenses
Mais beaucoup de bien à la conscience
Plus de semblant entre nous, enfin de la transparence
Je n’arrive plus à contrôler le mal de ton absence
Tout ce qui me travaille, même ces larmes d’ignorance.

De la compréhension et puis de l’amertume
De la tristesse, de la colère que je n’assume
Des espoirs et des déceptions
En dents de scie devient notre relation.

Elle se meurt peu à peu en lassitude
A force de combattre les rudes désillusions
De plus en plus on ne se comprend plus
A ne pas entretenir, on en a perdu l’habitude
Et tu essais toujours de faire illusion
Quant il s’agit de notre complicité
Mais ne ressens-tu pas ces tensions?
Moi j’arrête de jouer, on a perdu notre proximité.

Depuis quelques mois, quand je pense à toi
Je ne sais plus définir, ce qui ne suit pas
Pourtant on ne peut pas en parler toi et moi
Quand je mets le doigt sur ça, tu ne sais que fuir
Ou tu restes passive, faisant celle qui ne se formalise pas
Celle qui n’exagère pas comme moi !

Mais là je vois clair et je vois aussi tes œillères
Qui te tiennent à côté de notre réalité
Tu t’es construit trop de barrières
Je croyais pouvoir toutes les dépasser
Mais moi je ne sais pas faire, avancer sans regarder
S’effacer ce qu’on a avait su construire
Plus qu’un grain de sable, le château est en train de dépérir.

Mon sentiment désagréable je l’ai alors gardé pour moi
Tant que la vérité chez toi fera autant de dégâts
Je ne me vois pas être celle qui provoque le fracas.

Comme on dit, ces temps-ci tu as brillé
Par ton absence dans ma vie
Et même quand on s’entrevoyait
Je cherchais mon amie
Parfois je la retrouvais et j’espérais
Et le yoyo de mon cœur se réactivait :

Entre douleur et dédramatisation
Peur, recul et acceptation
De nos liens qui évoluent
Car nos chemins ne se croisent plus.

J’ai souhaité simplement que l’amitié se modifiait
Car les personnes changent, et qu’on en parlerait
Mais tu parles tellement peu de ce qui dérange
Que l’éloignement a dépassé
L'honnêteté qu’on pourrait partager
La seule croisée de nos deux destinées
Qui ferait que tout s’arrange.

J’y pense un peu moins car sinon mon cœur reste lourd
Mais j’ai toujours cru qu’on pourrait réunir nos parcours
Si toutes deux on espère ce carrefour.

Je n’aurais jamais pensé m’éloigner de toi et sagement l’accepter
Avant je n’y croyais pas aux amitiés qui étiolent
C’était pour moi un manque de solidité, je ne pouvais l’imaginer
Perdre mon amie sans réagir, sans en devenir folle.

Bien sûr nos cheminements sont devenus très différents
Mais j’oublie nos différents quand je revois nos moments forts
Ceux d’avant, quand on se comprenait sans effort
On a été si proches, légères et sereines, ta main dans la mienne
Ensemble on étaient des guerrières qui n’avaient jamais tord.

C’est pas dur de remarquer que notre relation a changé
Tu as parfois tenté de donner quelques raisons rationnelles
Mais si elles expliquent ton manque de présence réelle
Elles abdiquent face à notre déconnectivité.

J’ai une boule au fond du ventre qui me tiraille
Quand j’espère nous rapprocher
Je me rends compte ne plus tenir le gouvernail
Du navire de nos joies partagées.

Pourtant j’ai toujours défendu mon amie
Face aux multiples assauts de la vie
Mais moi je suis assaillie depuis maintenant trop de temps
Sans que mon ami ait ressurgi au présent.

Plus que des souvenirs, de nos fou-rires
Plus que des soupirs face à ce que peut détruire le temps
Je me confie mais tu ne réceptionnes plus comme avant

Je me demande parfois si je te soule
Ou si tu penses à autre chose
Entre nous se créé un trouble
Même que je te sens agacée
Avant se comprenaient nos névroses
Maintenant tu m’appelles mais tu ne sais plus m’écouter
Tu préfères parler banalités
Pourtant tu sais à quel point ça me fait chier !

Tu vois ça devient dur de te parler
Tu y mets encore les formes
Mais même si tu ne m’envoies pas balader
Dans mon cœur, c’est tout comme.

Aujourd’hui je me sens incomprise par celle qui savait
La seule qui ne me jugeait
Maintenant elle me fragilise
Je ne sais plus de quoi demain son discours sera fait

Nos moments ont trop de bas qui les ponctuent
Et nos discussions… n’en sont parfois plus
J’aimerais te crier « Mais où es-tu ? »
Et le fameux "tu as changé!"

J’ai compris que tu n’étais plus vraiment là
Quand meurtrie au plus profond
Je t’ai senti composer avec moi
J'ai vu qu'on ne regardait plus le même horizon
Tu es parti autre part, où je ne te vois pas.

C’est ça la vie ? Perdre l’ami, sans bruit ?
Juste de la désolation
J’aimerai être à dix mille lieux d’ici
Plutôt que de réaliser amèrement
Que tu n’entends plus vraiment ce que je dis

Toi à qui il faut toujours plus de temps
Pour accepter les tristes vérités
Toi qui voit comme moi mais qui à appris à nier
Je te perds et ça fait des mois que seule, je tente de l’encaisser
Regarde-moi en face par pitié, de la glace s'est formée
Mais ensemble nous pouvons encore la briser.

Tu es entré dans une sale période
Tu t’es renfermée et tu t’en accommodes
Moi qui croyais qu’on allait mutuellement se soutenir
Et combattre cette passivité qui me fait aussi parfois faiblir.

Mais à un moment donné il ne faut plus s’entêter
Alors je t’ai laissée vaquer à tes solitaires réflexions
Pour ne plus m’occuper que de ma propre motivation
J’espère que tu me rejoindras quand tu retrouveras ton attention
Quand tu auras su te défaire de tes démons
Car tu ne veux ni de mon aide, ni de ma compassion.

Retrouve-moi si de nouveau tu recalcules la porte de l’amitié
Si tu finis par en avoir marre de ta bulle étriquée
J’ai de l’énergie pour deux mais si tu ne me tends pas la main
Je n’oserai plus te la proposer
Car mon quota de gestes vains a été plus qu’atteint
Il a explosé.

Je ne pouvais plus me dire à chaque fois
Est-ce qu’aujourd’hui l’amitié se ravivera ?
Je sais je pourrais te perdre à te dire tout ça
Mais je te perds déjà.

Quelques signes ont parfois réveillé notre connivence
Mais il y a eu trop de rechutes, de grandes absences
Trop d’annulations, trop de paroles blessantes
Trop d’abandon pour trop peu de réjouissances
Alors je me protège et je fais aussi mon absente
Et j’allège le fardeau de tout ce qui m’a blessée
j’ai enfin trouvé les mots et le courage de le partager.


Rajout:

A un moment donné,
Si la relation n'est plus basées sur du concret
Sur des bons moments qu'on partage au présent
Et non sur le souvenir de ceux qu'on a pu vivre au passé
Il n'y a plus matière à discuter, on se ment.

On peut maintenant,
Prendre des nouvelles trois fois dans l'année
Comme des amis que la géographie aurait éloignées
On en est là malgré tes yeux faussement fermés
Tu l'a saisi mais tu ne sais toujours pas en parler.

Différentes étapes de vie ont marqué notre belle amitié
On est passées par tant de moments qui nous ont rapprochées
Pourtant, insidieusement, la pensée que je ne n'intéresse plus
M'a poignardée.

Peu à peu tu ne répondais plus
Tu ne m'as plus rien proposé
Et tu as tout refusé, quand tu as arrêté de te forcer
Tu m'as bel et bien laissée de côté.

Dernière modification par écriturienne (19-09-2011 20:29:50)