Forum Grand Corps Malade et slam

Bon lancé sur le même élan, dans un autre style, plus ou moins le même sujet, j'ai pondu ça :


L'homme doudou

Sous mes airs de barbare je ne suis qu'un homme doudou,
Pris dans mes tranchées, qui fusille ce petit regard de fou,
L'œil qui s'égare du barbec flambé, ma cervelle si louche,
La caboche dévissée, je dégénère, deviens primaire, je saoule.

Je tapine sans jupe ni permis les murs de ma banquise,
Mes pensées agacées, bourrées de neurones et nicotine,
Je lèche la glace et reste collé comme un con. Ça pique,
Et je reste là, au même endroit, sur moi, sans aucune prise.

Je veux danser cette foutue vie, mais ça tire, tire, je beugle, je gèle,
Mon esprit se terre dans l'inaction, le manque des passions d'hier,
Je voudrais prendre un dernier vers avec mes poètes de même misère,
Et je me coupe la langue, ensanglante la neige, écris dans ma chair.

Les révolutions ça fait mal, au corps, aux tripes, à l'esquimau muet,
Je n'ai plus de mots, remplis de maux sur les lignes, je mène cette guerre
Je ne suis pas une voix qu'on écoute, juste un homme doudou, si peu fier,
Mais rien ne sert de pourrir il faut juste que je me pousse dans les airs.

Sans aile, ni parole, je cultive le symbole, la parabole du héros kamikaze,
L'affranchi incompris, marginal, le mec tout mou à l'autre bout de la classe.
Je suis le chemin du looser, le no life mégalo, j'emmerde les rapaces,
Ces gens sans visage, j'suis amputé d'là-haut, mais j'ne suis pas d'ces piafs,
J'ai un gros ventre, j'suis un homme doudou, et j'leur crache à la face.

Je gueule en silence, Je manifeste sans bouger, je pense sans idées,
Voilà mon fardeau, seule ma carte d'identité me dit qui j'ai été,
Un môme réaffecté de vie à trépas de l'âme, sans sens aux marées,
Quoique je fasse, je reste un homme doudou, un étranger dans ma tête.


F.Giret - 6/8/2011