Forum Grand Corps Malade et slam

Je reviens d’hier, je pars pour demain
Entre temps je fais escale sous les pins
M’accompagnent dans l’aventure
Toute une foule de créatures
C’est fou le monde qui se reconnaît
Dans ce parcours aux senteurs boisé
Mon cordonnier me l’a répété
En premier, faut être bien chaussé
Car sans souliers, petite destinée
Le pharmacien- épicier, lui préconise
Une multitude de produits, pour le stress en altitude
Ou pour la décente dans les abysses
Pourvu que sa caisse, très enregistreuse
M’incite à la plénitude de la chartreuse
Rien à voir avec des conseils d’un boulanger lève-tôt
Me parlant du yo-yo, des cours de la farine
Qui font que se nourrir, revient plus cher que la cocaïne
C’est vrai qu’il est Provençal, et donc très rigolo
Devant la devanture de l’opticien
Plein phare sur les montures, qui vont au teint
Pas question  de loucher sur tous les seins
Aussi je me ceins, les yeux de tous regards
Qui m’entraineraient vers de terribles retards
Mais ma halte au supermarché, rayon surgelés
Me met en garde, c’est souvent risqué
De rester allongé, nu la nuit, on s’enrhume par les pieds
Prévoir  reste la priorité, sinon tu finis dévalisé
Que dire de ma discussion avec la belle fleuriste
Dont j’aime à respirer son coté altruiste
Vendre des odeurs, me dit ‘elle, est un labeur
Qui donne du baume aux cœurs
Paroles sages d’une reine à la mine rose
Qui plus est adore ma prose
Sur la place du village, ou quelques badauds rassemblés
M’ont surnommé courant d’air, je ne fais que passer
Je leur lance au débotté, la sieste c’est sacré
Alors sous les pins si vous le voulez
Restent des places, c’est le moment de profiter
Et si vous êtes sages, il n’y a point de droit de cuisage
En fermant les yeux, quel beau voyage