Forum Grand Corps Malade et slam

Excusez-moi mamans, il faut vous rendre à l’évidence,
Elever un enfant n’a aujourd’hui plus vraiment de sens.

Excusez-moi parents d'ici et d'ailleurs qui avaient tout essayé,
Des valeurs comme le respect, force est de constater qu’c’est démodé.

Excusez-moi mes frères, mes sœurs si dans des moments d'égarement en pleine dispute,
J'ai pu bêtement vous traiter de "fils de pute".

Excusez moi mes enfants si j'ai forgé au compte-goutte votre tristesse,
Endosser ce rôle de Tonton Macoute me comblait d'allégresse.

Excusez-moi papis, mamies de ne pas être venu vous voir avant cet été de trop,
Mais je préférais garder en mémoire des êtres humains plutôt que des végétaux.

Excusez-moi les blondes d'avoir si longtemps pu rire de votre manque d'intelligence,
Ce n'est que le retour de bâton des vaines tentatives pour vous séduire durant mon adolescence.

Excusez-moi les couguars de n'avoir pas su vous sauvez de l'extinction,
Et de vous avoir remplacé par des vieilles mémères en mal de sensations.

Excusez-moi mesdames d'avoir laissé la galanterie au fond de la cale et de ne plus vous regarder comme des muses,
Mais vous demandiez à être considérée comme notre égal si je ne m'abuse.

Excusez-moi messieurs si entre deux blagues de haut-niveau vous me laissez dubitatif,
Car c'est à se demander si l'emplacement de notre cerveau, ne fait pas parfois de nos poils pubiens, des tifs.

Excusez-moi les pédophiles, non vraiment je comprends votre malaise,
On lui donnait facilement vingt-quatre ans alors qu'elle n'en avait que treize.

Excusez-moi les forces de l'ordre pour les bras d'honneur et les jolis sobriquets,
Vous avez tendance à me faire peur même lorsque je n'ai rien à me reprocher.

Excusez-moi jeunes de banlieue pour ces incessants contrôles d'identité qui vous poussent à bout,
Simple formalité, vu que vous êtes déjà dans la merde, vous devriez toujours avoir vos papiers sur vous.

Excusez-moi les sans-abris de faire semblant de ne pas vous voir,
Mais je ne suis pas encore épris de ce manteau de désespoir.

Excusez-moi les handicapés mais personnellement je trouve ça dégueulasse,
Sur les parkings des supermarchés, vous avez toujours les meilleures places.

Excusez-moi les curés, les prêtres, les moines, ce n'est pas de la peur,
C'est juste que je me demande parfois s'il n'y a pas, coincé sous votre soutane, un enfant de cœur ?

Excusez-moi les musulmans de ne pas vous porter dans mon cœur et d'être élitiste,
Mon berger est TF1, son 20 heures qui abreuve mes penchants racistes.

Excusez-moi les médias de vous fuir comme la peste,
Mais vous ne faites que votre travail en banalisant l’indigeste.

Excusez-moi les juifs pour les blagues sur l'holocauste à deux centimes,
Ce n’est juste pas mon kif de passer sans cesse pour une victime.

Excusez-moi les noirs de ne pas considérer votre concept de négritude,
Mais je ne conçois pas l’art d’un homme qui n’a pas fait d’étude.

Excusez-moi les politiciens de ne plus prêter l'oreille à vos promesses et vos serments,
Je dois juste être trop con pour comprendre ce que vous faites vraiment.

Excusez-moi les professeurs mais étudier c'est obsolète, vous ne faites pas le poids,
Grâce à la célébrité même les analphabètes peuvent vivre comme des rois.

Excusez-moi les riches d'avoir envie de vous casser les deux mains quand je vous entends vous plaindre de vos impôts,
Mais bordel vous avez les moyens alors barrez-vous dans les paradis fiscaux.

Excusez-moi les homos mais le mariage, sérieusement ?
Quand je vois le nombre de divorces, je préfèrerais avoir un amant.

Excusez-moi mamans, allez, je me jette à l’eau.
Vous allez me faire croire que le petit a atterri tout seul dans le congélo.

Excusez-moi les révoltés,
Mais la vie, ce n’est pas uniquement se battre pour ce qui n’est pas à votre portée.

Excusez-moi les frontistes, non ne m'excusez pas,
Vous êtes l'exception qui confirme la règle qu'on ne pourra pas tomber plus bas.

Excusez-moi. Oui désolé de vous écraser,
Mais il faut bien que je prenne appui sur quelque chose pour arriver au sommet.

Excusez-moi pour ce texte désabusé et son air désinvolte,
Ce n’est que le juste milieu entre ce qui me fait rire et ce qui me révolte.

Excusez-moi si vous avez parfois grincé des dents,
Mais quand je vois un plat, je ne peux pas m’empêcher de mettre les pieds dedans.

Excusez-moi pour ces excuses et de toute façon, entre nous, elles ne sont pas sincères,
Excusez-vous si vous vous êtes senti visé par ces quelques vers.

Dernière modification par Ricow (11-01-2013 15:46:45)