Forum Grand Corps Malade et slam

Voilà, je m'y suis attelé quasiment brut de décoffrage, mon ressenti sur ce qu'à été vendredi soir mon dépucelage.


Ma première fois, c'était étrange, électrique,
Un sentiment qui te dérange et en même tant te fout la trique.
J'étais comme un gamin face à l'inconnu, presque malade,
J'allais me mettre à nu et je le sentais jusque dans mes gonades.
J'imaginais la scène, j'avais l'impression de n'avoir pas pied,
Comme un mot accroché avec peine à une feuille de papier.
L'attente inévitable et les questions qui fusent,
J'allais bientôt passé à table et je n'avais pas la science infuse.
Je savais à quoi m'attendre, qu'il n'y aurait rien de nocif,
Qu'il me faudrait choisir entre être tendre, vindicatif, voir inventif.
Je repassais dans ma tête toutes les positions,
L'hyperbole, la masturbation, l’antonomase, la gradation.
J'étais protégé et pour ne pas que ça capote,
J'avais même envisagé pour me rassurer, de venir avec un pote.
Car oui, ma première fois, je n'étais pas seul, on était plein,
Et j’imagine déjà ta gueule en te demandant: "Mais ils étaient combien?"
Franchement, sur le moment, je n'ai pas pris le temps de compter,
Je me souviens d'un Japonais, d'un Bulgare et d'un juif qui se la racontait,
D'une vieille dame, frêle qui pourtant voulait encore croquer la vie,
D'une jeune fille tremblotante et belle qui luttait contre ses envies.
Sans que je ne m'y attende arriva enfin mon tour et tout le monde savait que j'étais puceau,
Je me levais, mon estomac faisait des tours, j'avais les tripes aussi serrées qu'un expresso.
Merci King Bobo pour ton humour et de ne pas m'avoir laissé d'échappatoire,
Je ne pensais pas qu'un jour, je s'rais content d'marcher jusqu'à l'abattoir.
J'étais imparfait, tremblant, presque immobile pour vous donner un aperçu,
Je n'aurais même pas pu éviter la papa-mobile si à 5 kilomètres heure elle me fonçait dessus.
Mais pourtant, j'ai pris un plaisir dingue et j'espère communicatif,
Je n'ai même pas du enlever mes fringues et je manque de qualificatifs,
Pour vous dire à quel point, ma première fois sur scène à slamer fut un moment vraiment torride,
Je transpirais à grosse goutte comme au beau milieu d'une terre aride,
Je donnais tout ce que j'avais, la bouche en rut, imparfait mais volontaire,
Et pendant quelques minutes il semblait quasi-impossible de me faire taire.
Il n'y avait à ce moment là, aucun autre endroit possible,
Et tu comprends que le nombre que nous étions n'avait rien de répréhensible.
Car ce soir là, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai partagé ce que je suis,
Sans remettre encore à demain, j'ai affronté ce que je fuis,
J'ai mis ma peur en filigrane et j'ai enfin perdu mon pucelage,
J'ai décidé d'vous bourrer le crâne, désolé pour cette belle image.
Ca n'a duré que quelques minutes, je sais j'suis encore un peu précoce,
Comme un gamin qui regarde son fut' et se demande c'que c'est qu'cette bosse,
C'que c'est qu'ce truc qui vient d'se passer de manière presque incontrôlable,
Avec cette envie de recommencer qui rend c'moment inoubliable.

Dernière modification par Ricow (04-06-2012 17:39:05)